jeudi 16 juillet 2009

LE HAUT FOURNEAU P6 REDEMARRE

A la mi-août : top départ !

La CFDT a toujours crû et défendu les qualités et les atouts du site de Florange. L'actualité confirme cette analyse. En effet, la Direction Générale vient d'annoncer le redémarrage de trois hauts fourneaux européens à Gand (Belgique), Gijon (Espagne) et Florange.

Ces décisions s'expliquent, entre autres, par l'épuisement des stocks chez les clients et intermédiaires. Même si cette reprise technique n'est pas le début d'un boum productif, elle augure néanmoins d'une sortie du tunnel dans les mois à venir. Chacun pourra se réjouir de voir que le plus gros de l'orage est passé, et il était temps. Les salariés de Florange, les sous-traitants et les intérimaires ont suffisamment souffert des effets d'une crise sans précédent. Le prix payé a été lourd et il faut rapidement revenir à une situation normale.

Chacun doit vite retrouver sa place

Si Londres a misé sur Florange, c'est que Mittal reconnaît ses capacités de maîtrise de coûts, les compétences de chacun, sa faculté à s'adapter rapidement aux évènements, sa flexibilité et la bonne tenue des installations industrielles. Tout ceci est renforcé par un dialogue social de tous les instants.

Lorsque la CFDT obtient la mise en place d'une veille industrielle c'est bien pour alimenter et pointer les atouts de Florange.

N'en déplaise à tous les détracteurs, qui ces derniers mois n'ont cessé d'alimenter les rumeurs les plus noires, les savoir-faire industriels, techniques et sociaux ont été les éléments clés pour un redémarrage de la filière liquide. Et, ils étaient nombreux les détracteurs. Même certains élus locaux qui s'en sont donnés à cœur joie à annoncer le pire dans les médias. Bien sûr, ceux-là même diront aujourd'hui le contraire. Il n'y aura qu'à relire les écrits et les propos de chacun…

Le redémarrage du P6 va évidemment entraîner les reprises de production à l'agglomération de Rombas, à l'aciérie et à la coulée continue de Serémange. Durant ce long arrêt les embauches qui ont été gelées et le plan de départ volontaire auront laissé des traces en matière de compétences. Donc, il est urgent de faire un état des lieux pour savoir où sont les points faibles et les besoins urgents pour produire dans de bonnes conditions.

Lorsque la CFDT obtient la veille industrielle c'est bien pour revendiquer un état des lieux des compétences et des besoins.

Chaque salarié de Florange doit vite reprendre son poste de travail originel afin d'être prêt en temps et en heure. Chaque sous-traitant, indispensable au bon fonctionnement des installations, doit reprendre du service rapidement pour relancer les outils. Chaque intérimaire à qui la direction avait promis une embauche doit être rappelé. L'heure de la normalité a sonné et les choses doivent vite se remettre en ordre de marche.

Démarrer vite, bien et tous

Évidemment, même si l'annonce d'une reprise d'activité est une très bonne nouvelle, nous devons rester vigilants. Pour la CFDT, l'étape suivante sera le redémarrage du P3 avec en ligne de mire les investissements à venir en 2013 et 2014.

Toutes celles et ceux qui auront perdu leur emploi lors de cette période cauchemardesque doivent pouvoir revenir à un emploi qu'ils n'auraient jamais dû perdre. C'est aussi le challenge que nous voulons relever dans les prochains mois.

La force de Florange est dans notre conviction profonde que ce site a un avenir parce que nous y croyons et que nous le démontrons à chaque instant. Ne laissons personne nous voler notre avenir, ne laissons pas les nombreux détracteurs nous saper le moral. Florange en a vu d'autres et aucune raison économique ou sociale ne doivent être un prétexte pour nous condamner demain.

Pourtant, la satisfaction ne sera totale que lorsque l'ensemble des installations arrêtées un peu partout en Europe reprendra une activité normale. Là aussi, la CFDT avec d'autres organisations syndicales européennes et la FEM (Fédération Européenne des Métallurgistes) s'investissent à travers des négociations en cours avec ArcelorMittal pour qu'un accord cadre ne laisse personne sur le bord de la route. Affaire à suivre.

En attendant, la CFDT va demander une nouvelle réunion en urgence de la commission de la veille industrielle pour faire le point sur tous ces sujets. Le redémarrage doit se faire sans oublier personne.

Dernière minute: Un Comité d'Etablissement Extraordinaire est prévu jeudi 16 juillet pour nous communiquer les modalités de redémarrage.


Filière liquide pérennisée, Usine à Froid confortée

jeudi 2 juillet 2009

COMPTE-RENDU DU CE AMAL Florange

Situation du marché et marche des installations
Extrait du CR de Florange

Lors de la présentation des indicateurs de coûts et de production, M. Blaffart, suite aux analyses et aux questions posées par les élus CFDT, a reconnu qu’actuellement ces chiffres pour Florange n’avaient pas de sens réel.

En effet, compte tenu d’une réduction d’activité de 30%, les coûts de notre cokerie comportent une partie importante de frais fixes qui sont directement corrélés à l’activité. Le train à chaud de Sérémange quant à lui, à performance égale est doublement pénalisé. Le prix de notre coïl doit supporter le coût du transport des brames d’environ 15 € par tonne ainsi qu’un coût ajouté plus élevé qui est, là aussi lié aux volumes laminés.

Concernant l’évolution des marchés pour le troisième trimestre, l’augmentation du volume des commandes n’est pas de nature à modifier les décisions concernant la reprise de l’activité sur la filière liquide ainsi que l’arrêt programmé d’Elsa et de la LRO semaine 30 ou 31.

Selon la direction, l’évolution positive du carnet de commande du troisième trimestre par rapport au second s’explique notamment en juillet par, une augmentation de la charge des installations de packaging pour qui, les mois d’été sont les mois les mieux chargés, et par l’impact de la fermeture de certains de nos clients au mois d’août. En effet, ces clients commandent plus en juillet pour se préparer au démarrage traditionnel de septembre.

Cette évolution des marchés a comme effet immédiat de charger plus notre train à chaud en passant sa production mensuelle de 110 à 160 000 tonnes. Pour se faire, nous seront approvisionnés en brames majoritairement par Dunkerque (environ 120 000 tonnes) mais aussi par les sites de Brême et d’Ekosthall.

Au niveau social, deux organisations du travail sont possibles. La première est de continuer à fonctionner avec un four mais en 5 équipes. Cette solution moins coûteuse permet d’atteindre les 160 kt par mois mais elle est, selon M. Blaffart, sans souplesse en terme de production journalière car il faut maintenir un rythme élevé durant tout le mois. La seconde qui consiste à fonctionner en quatre équipes en rallumant le deuxième four permet de pouvoir absorber la totalité des commandes en préservant un bon niveau de service client.

C’est cette seconde solution plus coûteuse mais plus flexible qui a été choisie par la direction.

Concernant le packaging, la direction nous informe que malgré un léger mieux, la tendance du marché reste faible. Nous subissons d’une part, une baisse de la demande en produits dédiés à la confection de boites de boissons et les prévisions de récoltes de légumes sont faibles ce qui impacte directement les produits d’emballages alimentaires. D’autre part, nous sommes soumis à un niveau élevé d’importation. Le seul fait marquant d’importance et positif est que nous avons réussi à augmenter nos volumes chez nos deux principaux clients (Crown Cork et Impress).

Analyse CFDT

Pour la CFDT, depuis l’origine nous avons démontré point par point et prouvé que notre site n’entrait pas dans les soi-disant critères qui ont déterminé l’arrêt des filières liquides et une fois de plus nous avons vivement contestés les choix pris par la direction du groupe de "sacrifier" le site de Florange.

L’arrêt de nos hauts fourneaux nous a mis dans une spirale non vertueuse qui nous a conduit du peloton de tête vers le peloton de queue !!!

Nous étions un site intégré avec une optimisation et un traitement des coproduits inégalés dans le groupe. Nous étions en autarcie coke. Nous avions un aval surpuissant par rapport à l’amont et nous sommes heureusement toujours au cœur des marchés Européens. Nous avons toujours un personnel compétent et consciencieux qui sait faire face aux différentes problématiques de fonctionnement liées à la crise mais malheureusement de moins en moins nombreux.

Pour preuve, la direction annonce avoir choisi la solution la plus coûteuse pour organiser le travail au train à chaud et s’en tient à un argumentaire technique mais notre directeur d’habitude tellement bavard et capable de soutenir n’importe quelle position. Et bien M. Blaffart n’a pas trouvé d’argument quand nous lui avons posé des questions d’ordre sociale, concernant le train à chaud et qui sont également pertinentes pour toutes les installations du site :
  • Mais, avec quel personnel ferez vous tourner les installations ?
  • Quelles sont les compétences qu’il nous faut rapidement transférer ?
  • Quel est l’état des lieux de l’emploi dans Florange ?
  • Donnez nous la liste des emplois critiques, parlons de GPEC !!!
Pour la CFDT Le plan de départs volontaires, l’arrêt des embauches, le plan de formation qui évolue très peu, les plans sociaux silencieux subis par les intérimaires et les sous-traitants, toutes ces raisons ont dépouillé notre site de compétences essentielles et de main d’œuvre. Nous avons exigé de rapidement avoir un état des lieux de l’emploi dans Florange, de redynamiser le plan de formation et de recruter rapidement des salariés afin d’organiser le transfert des compétences.

Nous ne laisserons pas les directions détruire notre savoir faire, qui reste un des atouts majeur pour la pérennité de notre site.