vendredi 4 mai 2012

Florange un CE sous haute protection

Dialogue de sourd et coups de poing réels

Ce vendredi 4 mai, une réunion du comité d’établissement extraordinaire se tenait à la demande des élus. L’ordre du jour portait sur l’affectation d’une partie des commandes de clients de l’activité packaging et obtenir des réponses précises quant au devenir du site.
Plus de 200 salariés ont donc accompagné les militants et ont pénétré sans casse et en ordre dans les grands bureaux, mais c’était sans compter sur la milice privée de la direction qui se sont pris pour des Rambo bloquant l’accès à la salle de réunion. En embuscade dans l’escalier d’accès, ils ont joué du poing et provoqué une bagarre. Christophe, salarié de Florange, poussé par ces vigiles s’est retrouvé coincé contre la rampe qui a cédé, entrainant dans sa chute plusieurs vigiles qui lui sont tombés dessus. Blessé au dos, il a été placé dans une coquille et transporté à l’hôpital.
Un peu plus tard, un autre salarié, Greg, acteur de la marche Florange-Paris, reçoit un violent coup de poing d’un des vigiles et a du être également conduit à l’hôpital.


La direction refusant toujours de recevoir les manifestants. Après appel au calme des responsables syndicaux, un compromis est enfin accepté. Thierry Renaudin, directeur de Florange accepte enfin de recevoir les salariés, mais sous haute protection. Du jamais vu dans toute l’histoire de la sidérurgie, qui a connu de nombreux conflits, bien plus violent.
Une image surréaliste, un directeur entouré de molosses couchés à ses pieds, où est passé la dignité de ces hommes et de leur employeur ?
On est obligé d’encaisser des coups pour discuter avec notre patron, la facture est chère. C’est le résultat de la politique de Mittal qui dirige tout et ne laisse aucune marge de manœuvre à ses collaborateurs. Les directions sont aux ordres et ne décident rien, on ne leur demande que d’appliquer la politique décidée à Londres. Quand comprendront-ils qu’ils ne sont que des pions. Seuls quelques dirigeants (un ou deux) ont tenu tête à Mittal quand celui-ci a obtenu les produits longs (Unimétal-Gandrange), ils ont démissionné ou ont été virés. Avec Mittal, être directeur de site c’est comme être ministre, ou on ferme sa gueule ou on démissionne !
Devant l’impuissance de Renaudin à dire clairement quel est l’avenir de packaging et du site la cfdt a demandé qu’il soit digne et qu’il démissionne. Pas très à l’aise Renaudin ne cessera d’esquiver le dialogue et de répéter le discours officiel. Il concédera plus tard que  le carnet de commandes n’appartient pas Florange et qu’il appartient à la Baie du Nord de le distribuer.
Un communiqué d’ArcelorMittal rappelle que ces affectations s’inscrivaient dans les processus de répartition des commandes, tenant compte des équilibrages de charges des lignes en activité de la division Nord dans un contexte de chute du carnet export. Dans cette répartition, la ligne d’étamage 3 de Florange est chargée au maximum de ses capacités en quatre équipes.
Sous-traitants en difficultés ou découragés, clients perdus, commandes qui partent sur d’autres sites, installations qui manquent d’entretien, les quatre millions nécessaires indispensables à l’étude des sols pour lancer le projet Ulcos, devenu bien lointain… Nombre de questions qui n’ont pas eu de réponses.
Voila, rien de neuf ! A ce jour, il n’y a pas pléthore de scénarios qui se dessinent à Florange. La sidérurgie lorraine via le site de Florange continue d’agoniser. Les salariés en sont conscients, mais sont comme tétanisés, quelques voix s’élèvent, sous couvert d’anonymat,  craignant on ne sait quelle sanction.  

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