mardi 22 mars 2016

NEGOCIATIONS GESIM 2016

NON et NON !
Au niveau de la branche sidérurgique du GESIM, deux négociations importantes se sont déroulées ces dernières semaines.
La première, initiée fin 2015, proposait de rénover l’accord ACAP2000 pour relancer la dynamique « logique compétences » dans les entreprises. La seconde, plus conventionnelle, devait revaloriser les barèmes et minima et éventuellement amender les textes de la convention.
 
A.CAP21 : Le pari de rénover ACAP2000
Qui se souvient encore d’ACAP2000 ? Dans quels sites sidérurgiques est-il encore appliqué ? En essayant de répondre à ces questions, la CFDT a fait le constat que le temps avait effacé les mémoires et les bonnes pratiques mises en place à son origine.
La Logique Compétence toujours d’actualité.
Pour celles et ceux qui ont encore le « petit livre vert » dans leur bibliothèque, une relecture de l’accord impose tout de suite l’idée que ce qui a été écrit en 1990 reste d’actualité. Sauf que 25 ans plus tard, le contexte économique et social a changé, les entreprises  du  feu  groupe USINOR ont été éclatées dans différents groupes sidérurgiques mondiaux. Sauf que nos DRH ont oublié dans leur gestion des ressources humaines les bénéfices que pouvait apporter l’accord ACAP2000.
Car, aujourd’hui, le fond du problème repose bien sur cette logique de gestion des    salariés purement économique et basée sur une logique de poste, alors que le développement des performances de l’entreprise doit s’appuyer sur  les compétences acquises par les salariés d’une part et sur l’interaction entre formation et organisation du travail d’autre part.
Un accord de substitution sans garanties
Sur les aspects fondamentaux et les outils de gestion des salariés,  la négociation a permis de clarifier et d’actualiser les textes de 90.
Mais le principe même de substituer l’accord A.CAP2000 par ce nouvel accord  posait un vrai problème : Le nouvel accord proposait une adhésion volontaire des entreprises. Quid alors des entreprises qui ne souhaiteraient pas y adhérer ?  ACAP2000 ayant disparu, plus rien ne s’appliquait.
Autres points de blocage : le droit au recours et le parcours mini.
Le premier est « l’arme nucléaire de dissuasion » : Jamais utilisé mais toujours craint par les directions d’entreprise. En effet, il suffisait qu’une équipe CFDT  menace de faire valoir le recours à la commission  ad-hoc  pour  que, miraculeusement, tous les cas se règlent.
Le second était tout aussi dissuasif.  Hormis les titulaires d’un BAC+2, nombreux aujourd’hui dans nos entreprises, rien n’oblige conventionnellement l’entreprise à faire évoluer les salariés dans la classification. La CFDT reconnait que la classification actuelle (qui date de 1975) est mal taillée par rapport aux emplois et qualifications actuelles. C’est tout l’objet des futures discussions nationales de la Métallurgie sur le dispositif conventionnel et la classification unique. Et dans cette perspective, la CFDT Sidérurgie a revendiqué un parcours professionnel de référence permettant de donner des perspectives d’évolution aux salariés.
N’ayant obtenu aucune de ces deux revendications, la CFDT a dit NON au nouvel accord.
Barèmes et minima conventionnels
La partition était écrite d’avance. Il ne manquait plus que le maestro pour exécuter le morceau et ce fut une symphonie !
Une symphonie de lamentations sur la situation dramatique de la sidérurgie  et sur les difficultés traversées par les entreprises. Certes, certaines sont en vraie difficulté mais d’autres ne se portent pas aussi mal qu’ils veuillent bien nous le faire croire.
Bref, un préambule au feu d’artifice final : Le GESIM ne propose de revaloriser les barèmes des salaires annuels minima que de 0, 7% ….. Et c’est tout !
Rien sur la prime de vacances, rien sur la valeur du point et l’indemnité unique de restauration, rien sur l’indemnité kilométrique.
A ce stade, ce n’est plus une négociation, c’est un diktat ! Pour négocier et trouver un accord, il faut une volonté partagée des deux parties. Or les représentants patronaux du GESIM n’en avaient aucune.
La discussion tourna court malgré les propositions et les arguments développés par la CFDT et les autres organisations syndicales.
A l’unanimité, la CFDT sidérurgie a refusé de signer l’avenant 2016 du GESIM. Nous resterons donc sur les barèmes de 2015.
Crispation et négociation ne font pas bon ménage ! Privilégier la rentabilité financière à l’investissement sur les hommes et leurs compétences, c’est à coup sûr la mauvaise voie pour une sidérurgie du futur.
 
Rappel des minimas



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