Bonjour à toutes et à tous !
Merci de votre accueil chaleureux.
Quel plaisir d’être un militant CFDT !
Quel plaisir d’être avec vous.
Vous qui êtes 10.000. Vu d’ici, c’est très impressionnant.
C’est un moment fort dans une vie militante qu’un tel rassemblement. Un moment fort pour nous tous.
Merci à vous toutes et tous d’être là !
C’est une immense fierté de vous avoir vu aujourd’hui, de vous avoir écouté, d’avoir échangé avec vous.
D’avoir partagé cet enthousiasme qui est le vôtre.
C’est aussi cela le syndicalisme : le plaisir de moments partagés à 3, à 5, à 10 et à 10 000 !
Si nous sommes réunis là aujourd’hui, c’est pour une occasion très particulière. Vous vous rappelez du 31 mars 2017 ? Oui, bien-sûr ! C’est le jour où la CFDT est devenue la première organisation syndicale dans le secteur privé.
Dans les médias, une information chasse l’autre. Mais nous, nous le savons. Nous vivons ensemble, avec tous les autres militantes et militants, un moment historique. Historique pour la CFDT et historique pour le paysage social français.
Depuis 1895, la CGT était la première organisation syndicale : depuis 122 ans.
Mes camarades, ensemble, nous avons changé l’histoire : la première force syndicale de ce pays, désormais, c’est nous… c’est la CFDT !
Cette victoire, qui s’ajoute à nos bons résultats dans les fonctions publiques, c'est la preuve que des centaines de milliers de salariés nous font confiance, vous font confiance, dans les entreprises et les administrations.
Cette victoire c’est la vôtre ! Vous les militants de l’hexagone comme ceux de l’Outre-Mer, dont je salue ici les représentants.
Vous, les femmes et les hommes qui, chaque jour, vous engagez auprès de vos collègues.
Vous, qu’ils ont choisis pour les représenter.
Vous, qui avez obtenu leur confiance et leur vote. Alors bravo à vous et merci !
Soyez fiers de ce que vous accomplissez chaque jour.
Avec vous, le syndicalisme vient de changer de visage.
Ce nouveau visage du syndicalisme, c’est le vôtre. Pour les salariés dans les entreprises, pour les agents dans les fonctions publiques, la CFDT, c’est d’abord vous ! Vous, les délégués syndicaux, les élus du personnel ; c’est vous qui les écoutez, qui les défendez et qui obtenez des avancées ; ces avancées qui changent la vie des salariés.
Votre présence dans les lieux de travail, c’est la garantie que le pouvoir n’est pas entre les seules mains des employeurs, des actionnaires ou des PDG.
C’est la garantie que les inégalités de salaire au sein d’une entreprise ne s’envolent pas. Imaginez une seule minute si nous n’étions pas là pour exiger que tout le monde profite des bons résultats. Et cela, je ne suis pas le seul à le dire, le Fond Monétaire International aussi, et on ne peut pas le soupçonner de flatter le syndicalisme.
Votre présence dans les entreprises et les administrations, c’est la garantie que les travailleurs sont représentés et que leurs problèmes, leurs besoins et leurs aspirations sont pris en compte, dans toute leur diversité.
Ce travail quotidien, ce travail de l’ombre, c’est le vôtre. Et c’est un sacré boulot que vous faîtes.
Soyez fiers de votre engagement qui est indispensable aux travailleurs.
Soyez fiers de participer ainsi à leur bien-être mais aussi à la bonne santé des entreprises et des services publics.
Qu’on se le dise :
- il n’y a pas de performance économique sans prise en compte du travail et sans respect des travailleurs ;
- il n’y a pas d’action publique efficace sans reconnaissance des agents.
Cette victoire, c’est aussi celle de notre syndicalisme.
Un syndicalisme solide sur ses valeurs et qui n’en a jamais dévié.
Émancipation. Solidarité. Démocratie. C’est au nom de ces valeurs que la CFDT a toujours été aux côtés des militants qui luttent pour la démocratie et pour un syndicalisme libre. Hier, c’était contre les dictatures en Pologne, au Brésil ou en Espagne. Aujourd’hui, c’est au Venezuela, à Cuba que nous soutenons nos camarades dans leurs combats.
C’est au nom de ces mêmes valeurs que la CFDT continue de se battre pour une Europe plus sociale, plus solidaire, plus démocratique.
C’est ce qui nous guide aussi dans notre engagement contre les discriminations et pour une société accueillante et ouverte. Aujourd’hui, quand nous dénonçons le sort indigne qui est fait aux migrants, nous restons fidèles à ces valeurs.
Notre syndicalisme, c’est aussi celui qui regarde le réel pour mieux le transformer.
Prendre en compte le réel, ce n’est pas capituler.
C’est refuser les postures et les commentaires. C’est s’engager pour le transformer.
Notre nombre, notre représentativité comptent dans le rapport de forces.
Mais nous le savons tous, notre capacité à nous engager, la qualité de nos propositions comptent tout autant. Et c’est pour cela que ce sont nos propositions qui font l’histoire !
Quand certains voudraient faire croire que le syndicalisme n’est qu’une longue plainte inutile, je vous le demande :
- - Qui a obtenu la création des sections syndicales d’entreprises ?
- - Qui a porté la réduction du temps de travail et les 35 h ?
- - Qui a arraché « les carrières longues », pour ceux qui ont commencé à travailler très jeunes ?
- - Qui a créé le compte personnel de formation, pour le public comme pour le privé ?
Oui c’est nous, c’est la CFDT qui a obtenu ces droits !
Et je pourrais continuer longtemps comme cela, en parlant compte pénibilité, garanties jeunes, ou droits rechargeables au chômage. La liste est longue.
Mais elle est autrement plus longue si on y ajoute vos acquis, ceux que vous avez obtenus dans les entreprises et les administrations. Nous en avons eu de très beaux exemples cet après-midi.
Soyons fiers de ces avancées. Elles sont un démenti cinglant à ceux qui affirment que rien n’a changé depuis 30 ans. Ce résultat, oui, c’est le vôtre ! Mais il vient de loin.
C’est le combat de générations de militantes et militants qui, au fil des décennies, ont fait des choix courageux, souvent dans l’adversité. Des militants qui ont su construire et affirmer l’originalité de la CFDT. Qui ont fait de la CFDT un acteur incontournable du paysage social.
Nicole, Jean, merci d’être là aujourd'hui. Je salue aussi tous les anciens qui sont présents. Et un de ces grands militants vient de nous quitter. Je n’en parle que maintenant parce qu’il n’aurait pas voulu que je commence mon intervention en parlant de lui. Mi-septembre, il espérait encore pouvoir participer à ce rassemblement, et savourer ensemble notre victoire, dont il était si fier.
Edmond Maire est décédé ce dimanche. La CFDT a perdu une figure emblématique. Nous lui rendons ici, tous ensemble, un hommage appuyé. Nous aurons l’occasion de le faire à nouveau dans les semaines à venir : nous lui rendrons un hommage à la hauteur de ce qu’il nous a apporté, à nous et au syndicalisme français.
À travers lui, c’est à l'ensemble des hommes et des femmes qui ont construit la CFTC, puis la CFDT au fil de nos presque 100 ans d’histoire, que je veux rendre hommage.
Aujourd’hui, j’ai également une pensée particulière pour un homme. Un grand militant, qui a notamment permis que la représentativité des syndicats soit assise sur le vote des salariés. Ce militant, c’est François Chérèque et c’est aussi sa victoire. Nous pensons tous très fort à toi aujourd'hui François. Edmond, François et à tous les autres, merci !
Edmond, Jean, Nicole, François et nous tous, militants de la CFDT, nous avons construit ensemble ce qui fait le socle de la CFDT : la constance de nos valeurs, la cohérence de nos positions, la fierté de nos couleurs. C’est ce socle, qui nous permet de tenir le cap dans un monde qui change et où les repères se brouillent.
On parle de révolution numérique, on parle de transition écologique : ces bouleversements peuvent être de formidables opportunités pour mieux vivre, pour mieux travailler. Notre rôle, c’est de tout faire pour qu’il n’y ait pas, d’un côté les gagnants et de l’autre, les perdants du changement.
Voilà ce qui nous guide depuis toujours : le combat contre l’injustice sociale et pour la transformation de la société. Notre conviction, c’est que demain peut être à la fois plus juste et plus agréable à vivre.
Notre détermination, c’est de construire du progrès pour tous.
Non, à la CFDT, nous n’avons pas peur du changement. Au contraire ! Le « c‘était mieux avant », ce n’est pas pour nous ! Je n’ai pas de nostalgie pour le monde d’hier. C’est vrai, vivre pendant les 30 glorieuses, c’était sans doute plus rassurant à bien des égards. Mais c’était aussi vivre dans une société autoritaire et sexiste, au travail comme dans les foyers.
Alors, que le monde bouge, ce n’est pas un problème en soi. Ce qui est insupportable, c’est quand il ne tourne pas rond.
C’est quand trop de richesses se concentrent entre si peu de mains, c’est quand les intérêts de quelques entreprises priment sur l’intérêt des salariés, des citoyens et de la planète. C’est quand le populisme et le rejet de l’autre menacent nos démocraties.
C’est notre rôle d’organisation syndicale de dénoncer ces injustices et ces dérives, et d’agir pour les faire reculer.
Mais parce que nous sommes proches des travailleurs, notre rôle est aussi de combattre les injustices du quotidien, celles dont on parle peu, qui restent dans l’ombre :
- - quand une infirmière est rappelée 4 fois pendant ses congés, parce que l’organisation du travail à l’hôpital est une catastrophe, ce n’est pas tenable ;
- - quand un chauffeur Uber doit travailler 60 heures, pour toucher à peine plus que le SMIC, ce n’est pas acceptable ;
- - quand un ouvrier risque de perdre 7 ans de sa vie, parce qu’il exerce un métier pénible, c’est insupportable.
Depuis quelques mois, l’économie repart. On ne peut que s’en réjouir. Mais aujourd’hui, en France, il y a encore 5 millions de pauvres ; il y a deux millions et demi de personnes qui sont au chômage depuis plus d’un an. Derrière chacun de ces chiffres, n’oublions jamais que des femmes, des hommes et des enfants vivent ces situations.
La France va peut-être mieux, mais les inégalités se creusent. Et pourtant, c’est ce moment que choisi le Gouvernement pour prendre des décisions qui font peser les efforts sur les plus précaires : baisse des APL, suppression brutale de contrats aidés, menace sur le pouvoir d’achat des retraités modestes.
Ces décisions sont injustes. Elles sont inacceptables! D’autant plus inacceptables quand, dans le même temps, on baisse drastiquement l’impôt sur la fortune!
Dans un monde aux multiples chaos, nous avons plus que jamais besoin de politiques sociales assumées, de soutien aux plus fragiles, d’acteurs qui luttent contre les inégalités… Nous sommes un de ces acteurs, et non des moindres.
Oui, n’en déplaise aux modernes ou aux conservateurs -et parfois ce sont les mêmes-, pour obtenir plus de justice sociale, pour conquérir l’émancipation, le 21ème siècle aura plus que jamais besoin de syndicalisme. Oui de syndicalisme ! Mais pas n’importe lequel.
Un syndicalisme qui sait dénoncer les injustices, sans pour autant sombrer dans la désespérance. Un syndicalisme qui ne se contente pas d’être indigné mais qui fait des propositions concrètes et qui s’engage pour obtenir des avancées. Un syndicalisme qui regarde vers l’avenir et qui innove, au contact des travailleurs. Voilà le syndicalisme dont le 21ème siècle a besoin !
Et vous le savez bien, ce syndicalisme, c’est le nôtre ! Celui que vous faites vivre au quotidien sur vos lieux de travail. C’est le syndicalisme CFDT ! C’est vous !
Je le disais, c’est de justice sociale et du syndicalisme CFDT dont les travailleurs ont besoin.
Alors, vous me répondrez, ça tombe bien, puisque nous venons de devenir première organisation syndicale dans le privé.
Quelle belle occasion pour le pouvoir politique de moderniser les relations sociales et de renforcer les syndicats !
Quelle belle occasion de donner plus de pouvoir aux salariés dans les entreprises ; de renforcer leur présence dans les conseils d’administration ; de s’inspirer du « fameux » modèle de codécision.
Une belle occasion, c’est vrai, mais une (sacrée) occasion manquée.
En adoptant les ordonnances sur le code du Travail, le Gouvernement n’a pas fait le choix du dialogue social et du syndicalisme.
Quand on croit au dialogue social, on ne renforce pas le pouvoir unilatéral des patrons dans les petites entreprises.
Quand on croit au dialogue social, on garantit aux élus d’entreprise les moyens d’exercer leurs missions.
En facilitant les licenciements, avec ces mêmes ordonnances, le Gouvernement a fait preuve de dogmatisme : « faites du développement économique et le progrès social suivra ». Comme si licencier plus facilement allait permettre de lutter contre le chômage. Quelle absurdité !
La CFDT a porté des critiques précises, aiguisées et sans ambigüité sur les ordonnances. Nous avons dit nos désaccords et ils sont profonds.
Fallait-il pour autant hurler avec les loups et dire des contre-vérités ? Non, les ordonnances, ce n’est pas la mort du code du Travail. Non, ce n‘est pas un coup d’Etat social. Et non, ce n’est pas la fin des syndicats. Un peu de sérieux ! Un peu de nuances ! Cela ne nuit jamais à la qualité du débat démocratique. C’est aussi cette crédibilité que les salariés reconnaissent à la CFDT.
Notre travail de syndicalistes, nous l’avons fait tout au long des concertations. Contrairement à d’autres, nous nous sommes battus tout l’été. Nous avons fait reculer le Gouvernement sur de nombreux points et nous avons même obtenu quelques avancées ; trop peu, mais elles ne sont pas anodines ; je pense à l’augmentation des indemnités légales de licenciement.
C’est vrai, la position et la stratégie que nous avons décidée au bureau national confédéral ne sont pas les plus confortables. Mais appeler à une manifestation, avant même d’avoir commencé les concertations, c’est faire bien peu de cas du syndicalisme.
Oh je sais. C’est plus facile de faire des tweets ou des commentaires instantanés, quitte à dire de grosses bêtises sur tout et n'importe quoi. Le syndicalisme, c’est aussi une cohérence et une vision de long terme.
La cohérence qui est la nôtre, c’est la conviction que notre efficacité est auprès des travailleurs et dans le rapport de forces que nous menons dans les lieux de travail. Face aux ordonnances, le défi à relever est celui-là. C’est plus compliqué qu’une manif’, je vous l’accorde.
Mais c’est beaucoup plus efficace. Qu’est ce qui fait ce rapport de forces ? C’est vous, tous les jours.
Et aujourd'hui, la CFDT fait une démonstration de force. « Vous ne ferez pas sans nous ». « Vous ne ferez pas sans les représentants des salariés ». C’est pour cela que nous continuons à nous battre pour qu’ils aient les moyens de faire leur travail !
Je comprends l’envie légitime de certains d’entre-nous d’enfiler les baskets pour exprimer notre colère. Mais avec quels résultats possibles ? Avec quel soutien des salariés ?
Ne donnons pas au Gouvernement les arguments pour nous ranger sur l’étagère du vieux monde, au rayon des râleurs impuissants.
Le syndicalisme n’est pas un simple vecteur de contestation. Ce qui fait son utilité, c’est sa capacité de transformation.
J’entends la fatigue, parfois la colère, devant ces réformes qui se succèdent sans fin. Je vois aussi pointer le découragement ; c’est vrai, notre investissement et notre travail de syndicalistes ne sont pas toujours reconnus à leur juste valeur.
Oui, nous n’avons pas gagné cette bataille. Mais nous avons aussi beaucoup de victoires à notre actif.
Des victoires, nous en aurons d’autres. Le syndicalisme est un long combat.
Le Gouvernement laisse entendre qu’après la flexibilité, viendra la sécurité et le pouvoir d’achat pour les travailleurs. Je le dis au Gouvernement : message reçu ! Vous avez intérêt à être au rendez-vous !
Nous attendons de vous que vous placiez la justice sociale et la sécurisation des parcours professionnels au cœur des prochaines réformes.
A la CFDT, nous sommes prêts. Nous avons, comme toujours, des propositions pour des emplois de qualité, pour un travail qui permette à chacun de s’épanouir, pour l’émancipation de tous et pour la protection des plus fragiles.
Ces combats, nous les mènerons avec détermination.
Et de la détermination, nous en aurons besoin. Car nous avons à faire à un patronat rétrograde ; peut-être « le plus bête d’Europe ». Un patronat qui préfère quémander, qui choisit le lobbying plutôt que le dialogue social. Un patronat d’un autre temps, qui se satisfait trop bien de la lutte des classes –tant que c’est lui qui en sort vainqueur.
Mais maintenant, je le dis : ça suffit ! Ca suffit les jérémiades, les promesses non tenues, les slogans insultant envers les personnels de l’Education. Maintenant, on veut du CONCRET ! Ce n’est pas d’un pin’s dont le pays a besoin, c’est du million d’emplois !
Heureusement, les organisations patronales ne sont pas représentatives de tous les employeurs. Beaucoup ont bien compris l’utilité du dialogue social. Et là où ils lui font une vraie place, la CFDT engrange des avancées sur l'emploi, le travail, les salaires ou la protection sociale.
C’est cela, la vraie vie pour de nombreux travailleurs, dans beaucoup d’entreprises. Je le vois dans mes rencontres avec vous : ces derniers jours à Miko, Novo Nordisck, chez Rockett ou Nestlé.
Evidemment, je vois aussi des endroits où les patrons bloquent le dialogue social, voire pire, font de la discrimination syndicale. Ces situations intolérables, nous devons les dénoncer et apporter un soutien sans faille à nos militants. Je veux ici les saluer, tous ceux qui continuent d’avancer, malgré les obstacles mis sur leur chemin.
Quand je parle de blocage, j’ai aussi une pensée particulière pour vous, militants des fonctions publiques. Je pense aux dégâts que provoque le manque cruel de dialogue dans les hôpitaux, dans les administrations, dans les collectivités. Cela nourrit un syndicalisme de posture.
L’Etat employeur doit comprendre que le respect et la reconnaissance des agents sont les piliers d’un service public de qualité. Que les logiques purement budgétaires sont contre-productives et qu’elles atteignent le moral des agents. Revenir sur la promesse faite aux fonctionnaires d’améliorer leur pouvoir d’achat, ce n’est tout simplement pas acceptable. C’est du mépris.
Monsieur le Président de la République, respectez vos engagements de campagne. C’est ce qu’exprime la « carte-pétition » lancée par l’UFFA. C'est le message que la CFDT portera, avec d’autres, le 10 octobre.
Le dialogue social est un combat. C’est celui que nous devons poursuivre, car c’est notre marque de fabrique. Convaincre et nous battre, partout, pour permettre aux travailleurs d’être entendus, reconnus et respectés. C’est un combat difficile, parfois même ingrat. Mais c’est le nôtre, c’est le combat de la CFDT.
C’est aussi le sens de l’« appel des 10 000 » : nous sommes ici les représentants de millions de salariés et d’agents, d’horizon et de professions très diverses. Nous sommes le syndicalisme du progrès social. Le patronat, les employeurs, privés comme publics, et le Gouvernement doivent l’entendre !
Vous voulez qu’ils l’entendent ? Alors, relayez cet appel partout, signez-le en ligne, interpellez votre direction, les organisations patronales, votre député, le Gouvernement. Faites leurs savoir que le progrès social, c’est nous !
Nous n’avons pas attendu d’être premiers pour être combatifs. Nous avons toujours eu le sens des responsabilités. Mais être premiers, nous oblige encore plus. Et demain, la CFDT doit être encore plus forte !
La proximité, c’est la force du syndicalisme. Nous représentons les travailleurs parce que nous sommes nombreux, parce que les salariés votent pour nous, mais aussi parce que nos revendications sont les leurs. Plus que jamais, nous devons être à leur image, pour représenter leur diversité, pour répondre à leurs aspirations.
L’année dernière, nous avons mené une grande enquête sur le travail, la plus grande jamais réalisée : 20 millions de réponses, 200 000 participants ! Alors continuons à « Parler Travail », continuons à faire du travail une préoccupation centrale. Si nous ne parlons pas du travail, qui le fera ?
Allons à la rencontre des travailleurs ! Le 9 novembre prochain, nous serons dans les entreprises et les administrations, partout où il y a des travailleurs !
Ce jour-là, nous les écouterons d’abord, nous les écouterons et nous valoriserons l’action de la CFDT et ses résultats. Nous leur dirons pourquoi l’engagement syndical devient encore plus nécessaire ; pour tous les salariés et surtout pour ceux de petites entreprises. Faisons du 09 novembre une journée orange ! Appelons les salariés à nous rejoindre !
Car pour construire le rapport de force, un argument pèse plus que d’autres : c’est la force du nombre!
Le syndicalisme d’adhérents, c’est notre identité ! Proposer l’adhésion doit devenir un réflexe, une évidence. Nous devons faire beaucoup plus pour donner envie aux travailleurs d’adhérer à la CFDT.
Alors, participez au challenge développement !
Une CFDT plus forte, c’est aussi obtenir plus de votes aux élections professionnelles. Ce défi, vous le relevez tous les jours dans les entreprises. Dans les fonctions publiques, le prochain grand rendez-vous, ce sont les élections de décembre 2018. Toute la CFDT doit se mobiliser, avec un objectif : devenir la 1ère organisation syndicale dans le privé ET dans le public !
Plus d’adhérents, plus de votes, c’est comme cela que nous pourrons peser ; c’est comme cela que nous pourrons construire le syndicalisme moderne, dont les travailleurs ont besoin.
Aujourd’hui comme demain, la CFDT doit être ce collectif qui soude les travailleurs, quelle que soit leur situation. Nous devons regrouper les travailleurs de tous les secteurs professionnels, chacun doit avoir sa place à la CFDT.
Nous devons accueillir plus largement les free-lance, les travailleurs des plateformes, même lorsqu’ils ne sont pas salariés. Nous devons donner envie aux jeunes de nous rejoindre ! Et nous devons innover avec les salariés des très petites entreprises : nous ne pouvons pas les laisser seuls face à leur patron.
La CFDT doit aussi offrir de meilleurs services à ses adhérents, pour qu’adhérer apporte un vrai plus. Le service Réponses à la carte est prometteur. Nous pouvons faire encore plus. Utilisons les opportunités du numérique pour mieux coopérer, mieux communiquer, mieux militer !
La CFDT doit être le réseau de ceux qui n’en ont pas. Elle doit offrir à ceux qui le souhaitent, et il y en a beaucoup, la possibilité de s’engager. S’engager pour des valeurs, pour défendre ses collègues, pour faire avancer ses idées. Mais aussi s’engager pour partager des moments forts, comme celui que nous vivons aujourd'hui.
Car je vous le dis mes camarades, la CFDT est belle de tous les moments que nous passons ensemble, de nos débats, de nos actions communes, de nos moments de convivialité. Nous ne faisons pas du syndicalisme triste ! Les militants que je croise au quotidien, ce sont des belles personnes, des personnes chaleureuses, des personnes sur lesquelles on peut compter.
Oui, cette organisation, elle est belle. Elle râle parfois et c’est normal, le débat fait partie de nos valeurs. Et il n’y a pas de débat sans désaccords. Mais elle est là, la CFDT, elle est solidaire, elle est fraternelle, elle agit, elle construit du progrès.
Et demain, le progrès, c‘est la banque du temps, c‘est aller encore plus loin dans la sécurisation des parcours des travailleurs, c‘est une meilleure qualité de vie au travail, c‘est le partage du pouvoir dans les entreprises et les administrations, c‘est une société où les plus fragiles sont aidés. C’est une démocratie vivante et ouverte.
C’est cela, le syndicalisme de transformation sociale !
Je voudrais vous lire quelques phrases extraites d’un discours d’Edmond Maire.
« La situation que nous vivons appelle une CFDT forte, entreprenante, foisonnante d’initiatives et d’innovations pour construire le changement social ; une CFDT pleinement indépendante et capable d’impulser les transformations nécessaires dans l’Etat et les institutions, comme dans la société. Cette CFDT-là doit prendre les moyens de devenir à moyen terme la force principale du syndicalisme français. Elle ne le fera pas en s’enfermant dans sa vérité d’un moment ou en restant les deux pieds dans le même sabot, par peur des risques. Il n’y a pas d’innovation sans risque. »
Ces phrases datent de 1982. Elles sonnent toujours aussi juste, plus de 35 ans après. Mais ce qui a changé, c’est que depuis, la CFDT est bien devenue la “force principale du syndicalisme français”. Et je sais qu’Edmond en était très fier.
Il reste encore beaucoup à faire, mais je suis confiant ; j’ai confiance en votre travail remarquable, dont vous avez témoigné tout l’après-midi ; j’ai confiance dans votre capacité à construire du rapport de forces, à obtenir des avancées. Le progrès social, le palpable, le concret, c’est vous qui l’obtenez.
Le syndicalisme a changé de visage, nous avons écrit l’histoire. Mais l’histoire n’a pas de fin.
Demain, plus que jamais, c’est dans les entreprises et dans les fonctions publiques que la CFDT devra s’imposer. Toute l’organisation sera à vos côtés pour vous soutenir ; pour vous aider à aller au contact des salariés, à négocier des nouveaux droits, à faire des adhésions et bien-sûr, à gagner les élections.
Alors allez-y, continuez, continuons ensemble ! Soyons exigeants sur l’efficacité de notre action, soyons confiants dans notre cohésion qui fait notre force, soyons forts, soyons offensifs, soyons convaincants.
Nous avons gagné la première place dans le privé, gagnons la première place avec le public. Les travailleurs en ont besoin, soyons les premiers tout court. Soyons incontournables. Soyez la CFDT ! Soyons la CFDT !