vendredi 4 novembre 2011

Intersyndical 4 novembre 2011

Qu'ils s'en aillent tous !

A quoi joue la Direction de Florange ?

Non contente d'avoir exécuté sans broncher les directives de Mittal quant à l'arrêt des hauts fourneaux de Florange, voilà que la Direction locale en rajoute une couche dans l'excès de zèle.

En effet, pour conforter Mittal dans son projet purement financier, les dirigeants de Florange décident de travaux ferroviaires pour augmenter la capacité d'approvisionnement de brames en provenance de Dunkerque. Le Groupe veut acheminer 200 000 T par mois, ce qui représente une marche à deux hauts fourneaux (ou presque) lorrains. Or, les voies de chemin de fer existantes sont goulot et l'étranglement technique a fait que les patrons de Florange ont réussi, bizarrement, à obtenir une enveloppe de 1,7 M€ pour mieux servir le site en brames. Mieux le servir ou mieux le condamner ? Lorsqu'on sait que Mittal compte le moindre sous et n'accepte un investissement qu'à la seule condition qu'il soit rentable, très rentable, nous pouvons nous interroger sur le bien-fondé d'une telle décision.

Que les directeurs de sites ne souhaitent pas se mouiller pour défendre les installations est une chose. Chacun jugera le moment venu. Mais, qu'en plus ils se décarcassent pour mieux enfoncer Florange, non ! Car, avec une telle quantité de brames venues d'ailleurs, les hauts fourneaux ne sont pas près de redémarrer.
Certes, ces dirigeants-là ne sont que de passage, aujourd'hui ici, demain ailleurs. Cela fait partie de leur évolution de carrière parait-il. Pour autant, Florange ne sera pas, une fois de plus, le lieu où des petits soldats se font les dents pour mieux mordre plus tard. Non.

Méchants syndicalistes !

Donc, malgré plusieurs avertissements de la part des syndicats, la Direction n'en fait qu'à sa tête et décide de lancer les travaux pour doubler la voie ferrée. Face à un tel entêtement, les syndicats CFDT, CGT et FO ont décidé de faire stopper les travaux. Tant qu'au préalable il n'y aura pas un engagement formel de la Direction Générale pour redémarrer les hauts fourneaux de Florange, il est hors de question de laisser ces gens-là creuser notre tombe.

Evidemment, ce bras de fer ne plait pas à la Direction. Et, non seulement elle nous le fait savoir mais en plus elle devient menaçante!

Elle annonce qu'elle fera constater, par huissier, le blocage puis fera remonter les informations au plus haut niveau du Groupe et tant pis pour Florange. Voilà, les masques sont tombés. Les vrais visages sont découverts (si toutefois c'était nécessaire) et leurs intentions aussi. Nous avons le droit d'être en colère mais en silence et sans les embêter, formidable, non ? Chut, silence on tue.

En accord avec eux-mêmes, ils vont commencer une communication odieuse pour annoncer que les syndicalistes sont les fautifs de la situation actuelle. Si, si, vraiment. La Direction a bien dit qu'elle tiendrait les syndicats responsables du manque de brames pour Florange.

Et oui, ce n'est pas le courage qui les tuera.

Pourtant, l'ensemble des personnels de Florange auraient bien aimé que ce courage soit de mise pour contrer les choix stratégiques de Mittal. Ils auraient apprécié que cette même Direction se lève pour dénoncer la casse de la filière liquide et du Packaging ! Oui, ils auraient aimé, beaucoup. Ils les auraient même soutenus.

Mais non, il est tellement plus facile de chercher des boucs émissaires à travers les méchants syndicalistes. Dormez en paix Messieurs, les syndicats de Florange assumeront, sans se défausser, toutes leurs responsabilités.

Avec le soutien des syndicats, les salariés de Florange, les sous-traitants, les intérimaires, la population et les élus de la Vallée ont clairement exprimé leur désaccord concernant les mesures prises par Mittal. Plusieurs manifestations se sont déroulées pour lui dire non. Des milliers de mosellans, et même d'ailleurs, témoignent chaque jour leur soutien au juste combat pour le maintien du site intégré. A eux tous, nous leur disons merci et nous continuerons la bataille.

Aux autres, à tous les autres qui trouveraient une once de décence, une justification aussi petite soit-elle à ce qui se passe actuellement, nous leur disons bien fort :

Allez-vous-en !

L’Acier Lorrain Vivra !

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