La CFDT ne signe pas
La CFDT ne signe pas l’accord sur les salaires pour l’année 2016 dans AMAL. Cet accord n’est pas en phase avec la réalité que vivent les salariés dans l’entreprise. Il n’est pas le juste retour des efforts consentis. C’est un accord de comptable qui n’anticipe rien, ne motive pas et n’ouvre aucune perspective.
Des Augmentations Générales au 1er juillet 2016 insuffisantes et sous conditions :
AG insuffisantes : pour la CFDT, ces AG qui sont à la base de l’évolution des rémunérations doivent garantir, au minimum le maintien du pouvoir d’achat. Pour nous, la progression de la rémunération du travail doit être en lien avec la réalité de l’entreprise et de ses salariés.
Nous déplorons et nous l’avons expliqué dans notre dernier tract, que les choix stratégiques de Mittal mettent le groupe en difficultés. Néanmoins pour AMAL, l’activité est présente, les lignes sont chargées, le nouveau schéma industriel se met en place grâce aux efforts de tous les salariés, la pression subie par l’ensemble du personnel est importante et en augmentation constante.
Nous rappelons aussi que la NAO est pour la société AMAL et pas pour le groupe ArcelorMittal !
AG sous conditions : pour la CFDT mettre les AG sous conditions de résultats financiers c’est faire reposer l’ensemble de la rémunération uniquement sur les formes aléatoires qui sont la nature même, des accords de participation et d’intéressement. Et même si nos dirigeants soutiennent que les objectifs fixés seront manifestement tenus, la question qui se pose est : « oui, mais au prix de quel sacrifice pour les salariés ? »
Valider la mise sous conditions des AG c’est valider le gel des embauches, des investissements, la chasse aux frais fixes dont fait partie la masse salariale, la dégradation des conditions de travail… Ce n’est qu’à ces conditions que les objectifs seront tenus et les 0,5% royalement distribués en juillet. Cela, nous ne l’acceptons pas !
Une AG au 1er juillet et une enveloppe d’AI au 1er avril 2016 :
Pour la CFDT les AG doivent être versées au 1er janvier 2016 pour qu’elles remplissent pleinement leur rôle de maintien du pouvoir d’achat.
Pour les AI, avec une bonne gestion du personnel, des EP réguliers et de qualité, l’enveloppe devrait pouvoir être totalement distribuée au 1er avril.
L’organisation et les contenus du travail évoluent dans le sens de plus d’autonomie et de responsabilité des salariés. Cette montée en qualification doit être reconnue et valorisée.
Des prix qui ne sont pas au rendez-vous :
Nous avons entendu les pressions des directions : « attention, les prix des minerais baissent, les prix de vente ne sont pas au rendez- vous ! ».
Nous avons cette donnée en tête et nous sommes attentifs aux résultats qui influeront certainement sur les niveaux de notre participation et de notre intéressement.
Mais il serait bien aussi que ces mêmes directions nous expliquent la stratégie du groupe qui a investi massivement, notamment avec les bénéfices de la sidérurgie, dans les mines en délaissant la sidérurgie. Cette recherche de rentabilité maximale à court, très court terme nous détruit aujourd’hui car les prix de ventes des minerais sont passés de 120 euros à 43 euros la tonne. Comment rembourser ces investissements lorsque les résultats sur ce secteur sont divisés par 3 ? En récupérant la mise sur la sidérurgie européenne ?
Il faudra aussi nous expliquer pourquoi ne pas avoir anticipé la baisse de croissance chinoise et le risque d’importations massives d’acier à bas coût. Penser qu’être le premier, le plus gros, donne encore un avantage sur ses concurrents et permet de fixer le prix de vente des aciers, est faux. La preuve aujourd’hui : ArcelorMittal doit suivre le mouvement comme tous les sidérurgistes : baisser ses prix de vente.
Résultats de ces fautes stratégiques fondamentales : une action à moins de 4 euros, une dette de 16 Mds, des bénéfices pour les actionnaires, et rien pour les salariés !
Ce que la CFDT combat, y compris en ne signant pas l’accord NAO 2016, ce sont ces amalgames entre une volonté de redorer une image mondiale, de développer une communication ciblée à destination des actionnaires, de mettre en œuvre des stratégies qui nous dépassent et la réalité du travail quotidien dans les ateliers.
Pourtant ce sont toutes ces considérations, qui n’ont rien à voir avec le vécu, dont se servent nos dirigeants pour imposer leurs politiques au rabais qui ne donnent aucun sens à l’action collective et qui démotivent les salariés, leur enlevant tout sentiment d’appartenance. Appartenance à quoi ? A la finance mondiale ? Certainement pas !!! Tout au long de la négociation nous avons alerté nos interlocuteurs sur ce risque que nous ne devons pas prendre.
Dans les ateliers de Florange, Dunkerque, Montataire, Desvres, Mouzon, Basse Indre, Mardyck, on fabrique des tonnes et des bonnes tonnes et c’est cela qu’il faut rétribuer au travers d’un vrai accord NAO qui se négocie tous les ans. Et par la négociation, en préservant nos emplois et notre outil de travail nous devons nous remettre dans une spirale vertueuse :
Motivation - Travail en sécurité -
Reconnaissance - Valorisation
C’est de cette façon que nous serons plus forts !
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