Sans concertation, la mobilisation avec les industriels de l’acier est impossible
Le patronat de la sidérurgie européenne, Eurofer, a pris l’initiative d’une manifestation le 15 février à Bruxelles, pour demander à l’Europe d’adopter des mesures commerciales afin de protéger le marché de l’acier. Eurofer a lancé cette mobilisation sans vérifier la position de la fédération européenne des syndicats des travailleurs, IndustriALL Europe.
La CFDT métallurgie est favorable à l’adoption de mesures visant à protéger le marché de l’acier. Pour peser dans ce sens sur la Commission Européenne, la CFDT n’exclut pas une mobilisation avec les industriels, encore faut-il que celle-ci fasse l’objet d’une concertation. Eurofer a décidé seule de la manifestation du 15 février et recherche aujourd’hui le soutien des salariés et de leurs syndicats.
La CFDT métallurgie juge le comportement d’Eurofer inacceptable et contraire aux principes du dialogue social. La mobilisation conjointe des salariés et des industriels en faveur de l’industrie sidérurgique impose :
- Une concertation entre les organisations syndicales des travailleurs et le patronat afin de soutenir des revendications communes ;
- De réclamer des mesures qui répondent à l’urgence de la crise ainsi qu’un véritable plan pour pérenniser la production d’acier européen à long terme.
Or, sur ce dernier point, nous connaissons la posture du patronat européen de la sidérurgie. Ce dernier se borne à demander des mesures commerciales pour lutter contre les surcapacités chinoises qui inondent le marché européen de l’acier et contre l’effondrement des prix de l’acier russe du fait de la dépréciation du rouble.
De son côté, la FGMM-CFDT réclame à la fois des mesures d’urgence pour faire face à la crise, et des mesures qui visent à pérenniser l’industrie sidérurgique européenne et les emplois :
- Pour les mesures d’urgence, nous proposons notamment l’établissement d’un prix plancher s’appliquant aussi bien aux produits fabriqués en Europe qu’à ceux importés ;
- Pour les mesures de long terme, nous proposons la création d’un fonds alimenté par les quotas gratuits de CO2 dédié à l’investissement dans l’efficience énergétique et l’efficience matière. Nous voulons que la gouvernance de ce fonds soit constituée de responsables politiques européens, de représentants des entreprises, et de représentants des syndicats.
La FGMM-CFDT a communiqué au ministère de l’industrie les mesures à mettre en œuvre à court et moyen terme, pour que celles-ci soient relayées auprès de la Commission Européenne.
L’initiative unilatérale d’Eurofer ne permet pas aujourd’hui de prendre en considération les mesures que nous réclamons. Aussi la CFDT de la métallurgie, à l’instar d’IndustriALL Europe, ne s’associe pas à la manifestation du 15 février. Elle n’appelle pas les salariés à manifester aux côtés des employeurs dont le mot d’ordre ne permet pas d’assurer un avenir durable à la sidérurgie européenne.
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