mercredi 2 février 2011

Négos GESIM 2011

Les revendications de la CFDT
Les négociations annuelles d’actualisation de la Convention Collective ont commencé le 31 janvier 2011 et se dérouleront selon un calendrier minimum, à savoir une autre réunion le 22 février et enfin, une réunion de signature le 7 mars.

Avant d’écouter les revendications et les attentes des différentes Organisations Syndicales, J. Lauvergne, Président du GESIM, a évoqué la situation économique du secteur sidérurgique français. Il a insisté sur la nécessité d’adapter les organisations du travail aux fluctuations fréquentes et marquées du secteur et d’aider les salariés à sécuriser leurs parcours professionnels.

Derrière ces propos identiques à ceux entendus dans nos différentes entreprises, il faut comprendre que le GESIM souhaite continuer à réduire le coût du travail en revalorisant à minima les impacts conventionnels sur les éléments salariaux et en modifiant avec parcimonie les textes conventionnels.

Pour la CFDT, si la conjoncture est encore difficile pour certaines entreprises sidérurgiques, la situation s’améliore lentement, les entreprises retrouvent des taux d’activité soutenus mais les salariés restent soumis à des organisations du travail trop flexibles et à des revalorisations salariales trop faibles pour que cela remotive le personnel. Le GESIM doit être le garant d’une cohésion sociale des sidérurgistes et doit rendre attractif notre industrie auprès des jeunes embauchés et apprentis.

La CFDT a insisté sur la nécessité impérative d’une transmission adaptée des savoir-faire de ceux qui sortent vers les plus jeunes, sans quoi notre secteur industriel met sa pérennité en danger.

Mise à jour de la convention collective

Au cours de l’année 2010, de nombreux accords ont été signés avec l’UIMM. La CFDT a demandé l’examen de ces différents textes afin de les intégrer ou adapter à notre convention collective.

D’autre part, en 2011, les sujets suivants seront négociés : la Formation Professionnelle, l’Epargne salariale, les conditions de travail et les pénibilités, les salariés handicapés et l’écart de rémunérations Hommes/Femmes.
  • Dialogue social : L’accord du 26 avril 2010 traite en particulier de « la reconnaissance des interlocuteurs » ; La Métallurgie reconnait enfin l’engagement syndical comme partie intégrante du parcours professionnel et s’engage à examiner le déroulement de carrière des élus.
    L’intention est écrite, la CFDT demande sa mise œuvre !

  • GPEC : L’accord ACAP2000 a maintenant 20 ans ! Par un accord conclu le 17 mai 2010, portant sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC), la branche Métallurgie innove en faveur de la sécurisation des parcours professionnels, avec notamment la création d’une « période de mobilité » et la promotion de la GPEC. En outre, pour la première fois, cet accord de branche évoque les relations entre entreprises donneuses d’ordre et entreprises sous-traitantes qui sont invitées à échanger sur leurs évolutions respectives en emplois et en compétences.
    Pour la CFDT, ACAP2000, accord novateur en son temps signé par le GESIM, mérite d’être réactivé en cohérence avec les accords GPEC des entreprises. Et cela répondrait à cette volonté de sécuriser le parcours professionnel des salariés prônée par le GESIM !

  • Période d’essai, IDR/IMR et ICL : L’avenant UIMM du 21 juin 2010 a conclu sur des modalités différentes de celles contenues dans notre convention, en particulier sur la période d’essai, l’Indemnité Conventionnelle de Licenciement et l’Indemnité de Départ ou de Mise à la Retraite.
    La CFDT a demandé la mise en cohérence entre les différents textes et souhaité une définition précise de « la date de notification » dans le cas de l’IDR.

  • Ancienneté des intérimaires en cas d’embauche : La CFDT persiste depuis plusieurs années à revendiquer que l’ancienneté totale du temps d’intérim soit comptabilisé dans le cas d’une embauche.

  • Diffusion de la Convention Collective et Livret d’Epargne Salariale : Au fil des avenants annuels successifs, les textes conventionnels ne sont plus facilement lisibles ; la CFDT a réitéré sa demande d’une mise à disposition des nouveaux embauchés et des élus d’une version actualisée de la Convention, sous format électronique ou papier selon les besoins.
    Nous avons demandé la création d’un Livret d’Epargne Salariale pour les salariés des entreprises ayant ces dispositifs.

  • Report des congés en cas de maladie : C’est une précision qui fait suite à une décision de la Cour Européenne de Justice et qu’il faut intégrer dans notre Convention.

  • Congés pour événements familiaux : Depuis plusieurs années, la CFDT se bat pour que les droits des PACsés soient identiques à ceux ayant choisi une autre forme d’union maritale. Nous l’avons presque obtenu, sauf pour le droit au congé « Mariage ». La CFDT propose d’accorder les 4 jours lors du 1er PACS. Cela serait un pas supplémentaire vers l’égalité des droits.

  • Prévoyance : La CFDT a souhaité la mise en place d’un PERCO au niveau de la branche et demandé que le 5ème risque, la Dépendance, soit aussi intégré dans la prévoyance.

Nos revendications sur les barèmes et minima.

  • Valeur du point :
    Elle est à 4,41€. La CFDT demande qu’elle passe à 4,60 €, soit + 4,3 % d’augmentation.
    Au second semestre 2010, un groupe de travail sur le déplafonnement de l’ancienneté aurait du se mettre en place. Le GESIM n’ayant pas eu mandat de ses adhérents, cet engagement a été annulé.
    La CFDT insiste pour que ce travail d’étude soit mené, aussi bien pour le déplafonnement que pour les 3 premières années d’embauche.
    Pour 2011, elle demande le déplafonnement à 20% pour 35 ans d’ancienneté et 21% pour 40 ans.

  • Prime de vacances :
    Le montant de la prime est de 25€/jour, soit une prime de 750€ pour quelqu’un ayant acquis les 30 jours de CP ouvrables.
    La prime de vacances étant la seule prime uniforme et généralisée, la CFDT attache une importance particulière à sa revalorisation. En 2011, la CFDT demande une prime journalière de 26,50€, ce qui représenterait une prime annuelle de 795€.

  • Indemnité de panier :
    Elle est de 13,20€ depuis 2010, la CFDT demande une augmentation de 3,8%, ce qui porterait l’indemnité à 13,70€ pour 2011.

  • Indemnité d’éloignement :
    Après une étude précise sur la période 2000-2010, la CFDT a démontré que les revalorisations successives de l’indemnité d’éloignement n’ont pas compensé les augmentations des différents postes composant les frais engendrés par l’utilisation du véhicule personnel ; en moyenne, pour une voiture essence, le coût total a augmenté de 22,5% alors que pendant la même période, le GESIM n’a revalorisé l’indemnité que d’environ 15%.
    Si son objectif est bien de rembourser des frais engagés par le salarié pour aller travailler, alors la CFDT fait le constat que l’écart continue de se creuser.
    A défaut de proposer une autre formule d’indemnisation (fonction de plusieurs critères), la CFDT demande +5% d’augmentation sur l’ensemble de la grille.

  • Barèmes Annuels Garantis :
    Sur la base d’un SMIC à 9€/h depuis le 1er janvier 2011, la CFDT a fait ses calculs : Pour le K=140, le salaire minimum doit être de 17 300€, soit +6% par rapport à sa valeur 2010 (16 325€).
    Souhaitant d’autre part revaloriser plus fortement les premiers niveaux, la CFDT demande :
    - +6% sur les niveaux I et II,
    - +4,5% pour les niveaux III et IV
    - Et +2,5 à 3% pour le niveau V.

En conclusion à ces premiers échanges, J. Lauvergne a esquissé les grandes lignes de la politique du GESIM pour 2011:

  • Pas de négociations sur la pénibilité et sur la dépendance,
  • L’intégration des accords UIMM n’est pas « automatique » et les dispositions ne peuvent être reprises qu’intégralement ou pas du tout,
  • Les propositions GESIM n’iront pas au-delà des politiques salariales des entreprises sidérurgiques.

Dans ces conditions, aura-t-il la volonté de rechercher un accord majoritaire ?

La prochaine séance du 22 février sera décisive, avec une marge de manœuvre restreinte.

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