jeudi 1 novembre 2012

Message de Mittal

Pauvre Mittal

Résultats du troisième trimestre 2012

Ce document se passe de commentaires, inutile de lire entre les lignes tout est dit

Chères collègues, chers collègues,

Cela fait maintenant quatre ans que la plus grande période de croissance de l’histoire récente a été brutalement interrompue. À l’époque, nous avions qualifié cette conjoncture mondiale de crise financière à court terme. Notre réaction a été de réduire les coûts, de préserver les liquidités et de nous focaliser sur les besoins de nos clients. Nos efforts ont été couronnés de succès : nous sommes parvenus à réduire nos coûts fixes, à adapter l’offre à la demande et à réduire notre dette nette de US$ 10 milliards. En 2010 et en 2011, nous avons observé certains signes d’amélioration et la croissance semblait revenir, bien que lentement. Cependant, l’année 2012 nous a montré que tel n’est plus le cas et, au cours des derniers mois, les indicateurs économiques mondiaux se sont détériorés. Plusieurs facteurs se sont conjugués pour créer une situation qui est plus complexe et sans doute plus difficile que celle à laquelle nous étions confrontés en 2009.

En premier lieu, les difficultés dans la zone euro persistent, ce qui engendre de l’incertitude non seulement dans les pays de la zone euro, où la demande d’acier a chuté d’un quart par rapport à 2007, mais aussi dans le monde entier. En deuxième lieu, l’économie chinoise s’est ralentie. Alors qu’un ralentissement avait bien été anticipé, ce changement a été plus rapide que prévu et la demande chinoise de minerai de fer et d’acier a chuté, faisant baisser les prix et affectant le sentiment général à l’échelle mondiale. En troisième lieu, les États-Unis craignent des augmentations d’impôts imminentes et des coupes budgétaires. Certains de ces problèmes, particulièrement en ce qui concerne l’Europe, ne sont pas nouveaux. Ce qui est nouveau néanmoins, c’est que tous ces facteurs ont convergé pour provoquer des changements structurels fondamentaux.

L’impact de cette situation se manifeste clairement dans les résultats du troisième trimestre (T3) d’ArcelorMittal, les résultats trimestriels les plus faibles au niveau Ebitda depuis T2 2009 :

  • Santé et sécurité : taux de fréquence des accidents du travail avec arrêt de 1, par rapport à 0,8 au trimestre précédent.
  • Ebitda : $ 1,3 milliards au T3 2012 (dont un effet négatif de $ 0,1 milliard de charges liées aux avantages sociaux du personnel) par rapport à $ 2,4 milliards au T2 2012 (dont un effet positif de $ 0,3 milliard provenant de désinvestissements de sociétés affiliées)
  • Expéditions d’acier : 19,9 millions de tonnes, en baisse de 8,3%
  • Production de minerai de fer : 14,3 millions de tonnes, en hausse de 1,3% en glissement annuel
  • Dette nette : en hausse de $ 1,2 milliard à $ 23,2 milliards
Il est donc clair que nous sommes confrontés à plusieurs défis. Sachez néanmoins que nous savons exactement quels sont ces défis et que nous sommes sûrs de connaître la solution. La direction générale et le comité de direction ont défini une stratégie claire pour surmonter ces défis et, avec le soutien de nos dirigeants et de nos salariés, je sais que nous mettrons en oeuvre cette stratégie avec succès.

Tout d’abord, nous devons admettre qu’il ne s’agit pas d’une crise financière à court terme, mais d’un changement structurel à long terme. Le marché est ce qu’il est et nous ne pouvons pas le changer. Cependant, nous pouvons travailler à atténuer les défis du marché. Pour cela nous devons ajuster le plan de développement, le programme de dépenses en investissement (capex) ainsi que notre empreinte en fonction des changements structurels et de l’évolution de la demande. Nous devons examiner la croissance future de la demande pour adapter nos produits et déterminer la compétitivité de chacun de nos sites en matière de coûts.

Cela ne veut pas dire que nous allons fermer un grand nombre d’usines ou nous retirer complètement de certains marchés ou certaines régions. Au contraire, ArcelorMittal a travaillé dur pour bâtir sa position de leader sur quatre continents et nous ferons en sorte de maintenir et renforcer cette position au fil du temps. Cependant, nous devons trouver la bonne empreinte opérationnelle qui nous permettra de nous adapter à la demande actuelle du marché de la façon la plus efficace possible.

C’est la raison pour laquelle nous avons pris la décision de fermer de façon permanente certaines installations de production primaire en Europe et de concentrer la production sur un nombre réduit d’installations clés dotées d’une capacité plus importante et à même de fournir des brames à des centres d’excellence situés stratégiquement près de nos clients. C’est une décision très dure à prendre que de fermer ne serait-ce qu’une partie d’une usine, mais les critères qui sont appliqués sont très économiques et transparents. Ces décisions ne sont prises que si elles s’avèrent inéluctables et parce que si nous ne les prenions pas, cela pourrait menacer la viabilité de bien d’autres usines. Je sais que c’est très difficile pour tous ceux qui sont concernés, mais nous sommes engagés à participer dans un dialogue social du plus haut niveau et à trouver une solution acceptable du point de vue social.

L’Europe n’est pas la seule région affectée, mais elle s’est située au coeur de nos priorités en 2012. À l’avenir, nous devrons aussi examiner notre empreinte mondiale pour nous assurer que nous fonctionnons avec le maximum d’efficacité et que la chaîne d’approvisionnement soit aussi courte et efficace que possible, afin de nous permettre d’offrir la qualité et le service que l’on attend d’un leader mondial.

Ce qui est important est de créer un modèle d’entreprise durable en termes de coûts, de produits, de service client mais aussi en ce qui concerne nos parties prenantes. Nous avons de nombreux actifs de premier plan qui figurent parmi les meilleurs au monde et nous devrions en être fiers. Cela devrait nous fournir la motivation dont nous avons besoin pour être plus compétitifs que nos concurrents dans toutes les régions, avec la meilleure gamme de produits et le meilleur service client.

Nous avons ensuite deux priorités principales.

La première est la sécurité. Comme toujours, la santé et la sécurité sont notre priorité absolue. Je suis heureux de voir que, dans les résultats que nous avons présenté aujourd’hui pour les neuf premiers mois de 2012, notre taux de fréquence des accidents du travail avec arrêt s’est amélioré pour atteindre 1,0, par rapport à 1,5 au cours de la même période l’an dernier. Cependant au T3, notre taux de fréquence a légèrement augmenté. Nous devons veiller à améliorer notre performance en vue d’atteindre notre objectif de ramener ce taux à moins de 1 à la fin de 2012.

Tragiquement, nous déplorons 27 accidents mortels jusqu’à présent cette année : un chiffre effroyablement élevé. Je vous exhorte tous à vous arrêter un instant, à réfléchir et à agir en toute sécurité ainsi qu’à suivre les Normes de Prévention des Accidents mortels chaque minute de votre journée de travail, afin que notre sécurité s’améliore de façon significative.
Il est tout aussi important d’être rentable : aucune entreprise ne peut être durable sans profit. C’est une condition préalable à l’investissement et à la croissance, qui nous permettra de prendre soin de toutes nos parties prenantes et de renforcer l’entreprise en général. J’aimerais par conséquent voir chacun de vous rechercher des opportunités visant à maximiser notre rentabilité, que ce soit par la croissance du chiffre d’affaires ou en améliorant notre compétitivité en matière de coûts.

Nous avons maintenant atteint les US$ 4,8 milliards de gains de gestion et ceci est une excellente nouvelle, mais il faut faire plus : non seulement en réduisant les coûts, mais en étant travaillant de façon plus habile. Je sais que nous avons la meilleure équipe de dirigeants de l’industrie et je suis convaincu que nous pourrons découvrir de multiples façons d’être plus habiles et par conséquent plus efficaces. Certains segments ont déjà des équipes efficaces sur le plan opérationnel qui examinent systématiquement toutes les activités en vue d’améliorer les processus et de maximiser la productivité. C’est le genre d’actions dont nous avons besoin.

Nous travaillons également à réduire la dette nette. Bien que nous ne soyons pas en mesure de donner des détails spécifiques à l’heure actuelle, nous avons élaboré un plan que nous poursuivons d’ores et déjà. Comme vous le savez, nous avons cédé des actifs non stratégiques à hauteur de US$ 2,7 milliards. L’un des avantages d’être un groupe mondial aussi important est que nous avons de nombreuses opportunités sur toute la planète pour dégager de la valeur sans compromettre notre modèle d’entreprise ou nos actifs stratégiques. Alors qu’une réduction importante devrait résulter de l’activité de l’entreprise – vous aurez vu aujourd’hui que nous avons proposé une réduction de nos dividendes aux actionnaires – sur le plan interne, les employés peuvent aussi soutenir cet effort en se concentrant fortement sur le fonds de roulement. Nous examinons aussi soigneusement les dépenses en investissement, pour voir quelles réductions peuvent être faites sans compromettre la sécurité de nos salariés et la maintenance de nos actifs.

Il y a donc beaucoup à faire, mais nous devons le faire. Notre réaction en 2009 a été couronnée de succès, cela devrait donc nous donner confiance en notre capacité de le faire à nouveau. Cela représente beaucoup de travail, j’en suis conscient, mais en tant que salariés vous faites partie de la solution et vous devriez vous sentir fiers d’aider le groupe en ces temps difficiles.

Nous avons récemment demandé aux salariés quels problèmes les préoccupent le plus en ce qui concerne la situation économique actuelle et la façon dont elle affecte ArcelorMittal – et vous avez été des milliers à répondre. Je veux vous remercier pour vos réponses et vous assurer que nous sommes à l’écoute de vos opinions. Parce que votre contribution individuelle compte et, en ces temps difficiles, si chaque salarié réfléchit à la façon d’être plus efficace ou productif, notre contribution collective fera en sorte que nous continuerons à être le numéro un mondial de l’exploitation sidérurgique et minière.

2012 n’a pas été une année facile. La bonne nouvelle est que nous sommes persuadés que nous avons touché le fond et qu’il est peu probable que la situation économique continue à se détériorer. Et nous effectuons les changements nécessaires pour veiller à ce qu’ArcelorMittal en sorte plus fort, plus efficace et plus productif avec une meilleure utilisation des capacités, une société qui fournit des produits de la plus haute qualité à ses clients. Bien que nos volumes généraux de production puissent être légèrement inférieurs qu’auparavant, nous resterons encore le leader incontesté sur tous nos principaux marchés, travaillant dur pour maintenir notre part de marché.

Quand les temps sont plus difficiles, il est important de se rappeler que l’acier représente encore 95% du métal utilisé aujourd’hui dans le monde. Puisque vous faites partie d’ArcelorMittal, vous devriez être fiers de ce fait et que l’acier et les matières premières que vous vous chargez de produire font partie intégrante de la vie moderne. Les fondamentaux sur lesquels cette entreprise a été bâtie sont encore en place et nos valeurs de durabilité, qualité et de leadership restent valables. Une fois que nous aurons surmonté les défis, je suis sûr que cette entreprise sera à nouveau sur la voie du progrès et de la croissance.

Merci pour votre dur travail, votre loyauté et votre engagement soutenus.

Meilleures salutations,
Lakshmi N. Mittal




Chairman et CEO, ArcelorMittal

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