mardi 23 avril 2013

Comité de suivi

LIS à l'ordre du jour

Ce lundi 22 avril se tenait à Metz un comité de suivi des engagements entre l’État et ArcelorMitta, qui réunit élus locaux, représentants syndicaux et représentants de l’État sous la présidence du préfet François Marzorati.

Des engagements qu’ArcelorMittal dit avoir scrupuleusement mis en œuvre à ce stade. Comme prévu, les deux hauts-fourneaux de Florange, mis sous cocon, sont en voie de fermeture définitive. Les discussions se poursuivent avec 122 salariés sur les 629 concernés, les autres étant reclassés ou partis en retraite. 55 millions d’euros d’investissements ont été engagés sur les 180 millions programmés sur cinq ans. 

Ulcos, censé pérenniser la filière fonte à Florange, ayant échoué en raison de la faiblesse des cours du CO2, qui rendait sans objet économique le captage et le stockage du CO2, LIS change la donne.

Alors qu'Ulcos prévoyait le captage du CO2 et son transport via un gazoduc à plus de 1500 m sous terre, dans les aquifères salins, LIS abandonne cette option. Le seul transport et stockage coûte de 50 à 90 € la tonne. C'est un coût prohibitif, rappelle Carl de Maré, chargé de l'innovation à la direction technique des plats carbone Europe. Et socialement, son acceptation par les populations n'est pas acquise, rappelle le préfet. Nous allons complètement concentrer nos recherches sur la valorisation du CO2 et non sur son enfouissement, précise encore Carl de Maré. Autre différence: ce sera un projet exclusivement franco-français.

Le groupe va dépenser 13 millions d’euros pour LIS, soit exactement le montant prévu. Le budget total devrait être de l’ordre de 32 millions d’euros, grâce à des aides de l’État et d’autres partenaires industriels français soutenus par l’Ademe. Dominique Gillier, de la CFDT, cite par exemple Air liquide comme partenaire potentiel.

Pour la CFDT, Edouard Martin reste sur sa faim, Certes, on obtient une enveloppe plus conséquente de 32 M€ et c’est sûrement grâce à notre action. Par contre, là où ça coince, c’est le calendrier. C’est trop flou. Mittal veut faire le point dans six ans. Nous, on veut qu’il accélère son projet pour revoir couler la fonte à Florange !

Ce projet va bénéficier d’un partenariat public-privé entre le centre de recherches d’ArcelorMittal Research de Maizières-lès-Metz, les laboratoires des universités, dont l’Université de Lorraine. Aux 13 M€ d’ArcelorMittal s’ajoutent 19 M€ de fonds publics, soit 15 M€ de l’Ademe et 4 M€ des collectivités, résume M. Marzorati.

ArcelorMittal souffle le chaud et le froid. Le chaud avec une enveloppe plus importante de 32 M€, le froid en annonçant que les premiers tests se feraient sur un haut fourneau en activité du groupe, sans doute à Dunkerque ! Ces tests doivent préfigurer le futur démonstrateur industriel que les élus comme les syndicats veulent voir à Florange. Et cela figure au point n°5 de l’accord avec le gouvernement. Nous y veillerons, assure Edouard Martin, prêt plus que jamais à solliciter François Hollande pour que LIS permette de rallumer un haut fourneau dans la vallée de la Fensch. Pour l’instant, ArcelorMittal botte en touche et donne rendez-vous dans six ans en 2018.

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