mercredi 24 avril 2013

De de Wendel à Mittal

La mise sous cocon des deux derniers hauts fourneaux de la vallée, débute aujourd’hui 24 avril 2013. Un symbole de plus qui marque l’arrêt définitif de la production de fonte dans la région.

Extraits du livre de Pierre Fritsch « les Wendel Rois de l’Acier Français »
Ce 26 mars 1704, Jean-Martin de Wendel loue la forge d’Hayange en signant à Thionville un contrat qui le lie au Roi de France. Pour devenir le maître de forges d’Hayange, Wendel a payé 9000 livres au trésor royal et il s’engage à payer un loyer annuel de 100 livres.
Ce n’est pas la première fois que le Roi se fait payer le droit de forger à Hayange... En signant ce contrat Wendel devient le cinquième maitre de forges d’Hayange.
La famille Wendel forge pour le Roi, puis pendant la Révolution, elle forge pour la République, mais celle-ci décide de mettre les forges sous tutelle et d’emprisonner les représentants de la famille Wendel restés en France. Il faudra attendre le Consulat en 1803 pour que François de Wendel rachètent Hayange et Moyeuvre.

La suite on la connaît, les maîtres de forges ont régné sur la région jusqu’en 1981, date à laquelle la sidérurgie (re)devient propriété de la République.

Alors effectivement d’échec en échec, de traîtrise en traîtrise, la mise sous cocon des derniers hauts-fourneaux, par Mittal, signe la fin de plus de trois siècles qui auront vu couler l’acier dans la vallée.

Pas une surprise, mais un symbole de plus qui marque l’extinction définitive de la production de fonte dans la région, qui fut le bastion français du fer. Ça me fait évidemment quelque chose alors que les dés étaient jetés depuis un certain temps, je le sais, estime, le député-maire de Fameck. Si on se replace dans la longue période, ce n’est ni plus ni moins que la fin des hauts fourneaux en Lorraine. Quand on pense qu’il y en avait encore 170 il y a soixante ans. Je me mets à la place des haut-fournistes qui vont devoir faire le boulot et les stopper, c’est très dur. C’est le début réel du deuil, commente encore le parlementaire.

Pour la CFDT, c’est au contraire le 30 novembre dernier, jour de l’accord de Matignon, Mittal – Ayrault, que ces deux hauts fourneaux sont morts. Mais il faut donc se battre pour l’après, pour s’inventer un avenir.

Comme Sarkozy, à Gandrange, lorsque la CFDT avait gravé dans le marbre les renoncements de l’ancien Président qui avait promis, en substance, de sauver les installations fermées par ArcelorMittal, certains ont voulu réitérer cette action en érigeant à leur tour une stèle mettant en cause François Hollande. Stèle retirée quelques heures après, par les services de la mairie d’Hayange.

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