mardi 3 avril 2012

La CFDT condamne des propos dangereux

La direction de la CFDT a « condamné », hier 2 avril 2012, les accusations de Nicolas Sarkozy contre les syndicalistes CFDT d’ArcelorMittal à Florange en jugeant ses « propos dangereux pour la démocratie, en général, et la démocratie sociale, en particulier ». Dans une interview publiée, hier, dans nos colonnes, le candidat-président s’en est pris aux « permanents de la CFDT » d’ArcelorMittal, affirmant qu’ils « trahissent la confiance des salariés » et font « de la politique au lieu de défendre l’intérêt des salariés ».

À Nancy, la CFDT Lorraine a interrompu, hier, sa commission exécutive pour réagir aux propos du candidat de l’UMP. « Nous n’avons de leçons à recevoir de personne en termes de légitimité démocratique » : Alain Gatti, secrétaire régional, a un argument immédiat en réponse aux attaques de Nicolas Sarkozy. Les 3 200 salariés d’ArcelorMittal ont participé à 92 % aux élections de représentants du personnel, en janvier 2011. La CFDT avait obtenu 35 % des voix. « Vous croyez qu’on tient 43 jours si on n’est pas porté par l’ensemble des salariés ? , demande Jean-Marc Vecrin, délégué syndical central d’ArcelorMittal. Sur le terrain, le mouvement est suivi par tous les salariés. Liège, Rodange, Schifflange ont fermé. Les gens savent qu’ils sont en danger. » Jean-Marc Vecrin estime Nicolas Sarkozy en campagne et jouant sa carte. Le syndicaliste ne veut pas entrer dans le jeu. Lui a été douze ans au laminoir avant de devenir un permanent : « On a tous un métier, avant d’être syndicaliste ».

Détourner le sens de notre action

Sur le déplacement à Paris, la CFDT Lorraine souligne que les salariés n’ont jamais eu l’intention de casser. « Il n’y a eu aucune dégradation à Florange », souligne Alain Gatti. Les représentants du personnel, en allant à l’UMP, voulaient juste voir le seul candidat qui ne soit pas venu. « Nous attendons une réponse à un positionnement syndical et Nicolas Sarkozy veut détourner le sens de notre action », regrette Alain Gatti. Le secrétaire général affirme que la CFDT ne se prononce pas pour un candidat, mais se positionne par rapport à des programmes.

Le rappel des sommes investies à Florange, déjà prévues par l’industriel, induit la même méfiance que par le passé. L’inquiétude demeure bien présente. « Il y a 600 salariés au packaging, dont la moitié ne travaille plus, constate Jean-Marc Vecrin. Je parie à 98 % qu’il sera fermé une fois les élections passées… » Depuis le début de la campagne, le ton monte entre le Président-candidat et les syndicats. Outre ses critiques répétées des corps intermédiaires accusés de bloquer les réformes, le candidat de l’UMP a tenu à plusieurs reprises des propos virulents contre la CGT. Son secrétaire général, Bernard Thibault, multiplie de son côté les charges contre le bilan antisocial du chef de l’État. Selon lui, le Président-candidat veut « piétiner les corps intermédiaires, qui sont des obstacles à ses objectifs ».
En fin de semaine dernière, le numéro un de la CFDT, François Chérèque, avait accusé Nicolas Sarkozy de « manipulation de l’opinion et de démagogie populiste ».

Extrait du Républicain Lorrain du 03 avril 2012

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