vendredi 1 février 2008

Quelle marges de manoeuvre pour le Président de la République ?

Communiqué de presse FGMM-CFDT
Avant la venue de Nicolas Sarkozy lundi à Gandrange, une délégation syndicale a été reçue jeudi 31 janvier à l'Elysée. Le Président voulait entendre les arguments techniques, économiques et sociaux de l'intersyndicale.

Après une écoute attentive, il a déclaré «j'aime les usines, j'aime l'industrie et je crois en la sidérurgie. Je ne lâcherai pas sur le sujet». Après un débat à bâtons rompus, il a souhaité recueillir l'avis des syndicats sur sa venue probable à Gandrange.

La CFDT lui a fait savoir que sa venue n'était pas indispensable, mais que s'il souhaitait aider Gandrange, il pourrait s'engager à une étude sérieuse du contre-projet industriel. De plus, l'Etat pourrait aussi jouer son rôle d'impartialité en organisant un débat contradictoire avec la Direction et ainsi juger de la viabilité des propositions syndicales. Une table ronde, du même type que celle du 21 janvier dernier, pourrait être organisée en Préfecture.

Sur ces thèmes, Nicolas Sarkozy s'est engagé à étudier le projet alternatif lorsqu'il sera déposé en
avril, s'il le trouve crédible l'Etat financera la formation du personnel et, si besoin, les investissements nécessaires. «C'est préférable au paiement d'un plan social, qui de toute façon reviendrait à la charge de l'Etat en fin de course» a-t-il rajouté. Donc, le Président s'est engagé à injecter de l'argent dans l'industrie. Et, il a donc décidé de venir à Gandrange lundi 4 février 2008 de 8h00 à 9h00 montrant de cette manière son attachement à l'industrie française et particulièrement à la sidérurgie lorraine.

Pour la CFDT, il est vrai que le discours du Président est volontaire et en total décalage de celui tenu ces derniers temps par certains membres du gouvernement. Dont acte. Cependant, plusieurs questions restent en suspend. Les caisses de l'Etat sont-elles vides ou pas ? Sur quel raisonnement économique repose la possibilité d'un Etat de financer des investissements privés ? Serait-ce normal de les financer pour une entreprise très largement bénéficiaire ? Or, même s'il est vrai qu'il vaut mieux aider une entreprise à garder les emplois industriels sur le territoire que de payer plusieurs centaines de chômeurs, rien ne nous garantit les pistes avancées par le Président Sarkozy. Nous espérons que sa visite n'est pas un «simple coup médiatique» et encore moins, qu'il ne s'agit pas d'une manoeuvre politique dans la campagne des municipales.

En conclusion, la CFDT estime que, sur la forme, le ton est bon et sur le fond on attendra la fin de l'épilogue. Les salariés, les syndicats, la population et les élus locaux la jugeront aux actes

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