jeudi 13 octobre 2011

Communiqué du Front Commun Syndical CSC METEA-FGTB METAL

Pour tous ceux qui croyaient encore,que le groupe avait une parole!
C'est aussi la preuve qu'aucun site du groupe n'est à l'abri d'une annonçe semblable

Mittal séquestre des milliers de Liégeois

C’est à nouveau une longue lutte qui s’annonce pour la sidérurgie liégeoise après les décisions que vient d’annoncer le groupe ArcelorMittal. Des décisions qui nous ramènent à la fin de 2002, avec la mise sous perfusion d’une sidérurgie privée de quelques-uns de ses éléments vitaux. Ce combat sera, comme les autres, rude. Il n’est pas, pas plus que les autres, désespéré.

Premier constat :

Mittal n’aura, au bout du compte, respecté aucun de ses engagements. Il s’est conduit en capitaliste pur et dur, mais surtout comme un homme sans parole : tous ceux qui ont affaire avec lui, dans toutes les structures où il est présent, doivent désormais être convaincus que sa parole ne vaut rien. La négociation, la conciliation, le respect d’autrui ne sont pas à prendre en compte avec lui. Il est incontestablement capable, d’un mot, de supprimer de la carte économique des milliers de vie.

Est-il trop tôt pour parler de génocide industriel ? Pourquoi le fils Mittal, en juillet, a-t-il refusé, in extremis, de venir à Liège, si ce n’est de peur d’annoncer une décision irrémédiable qui venait d’être prise ? Comment expliquer cette décision dans un groupe qui continue à engranger des bénéfices colossaux et qui achète, à pleines brassées, des mines de matières premières pour verrouiller le marché et se rendre maître de tous les moyens de production, pour accroître ses seuls profits. Et comment ne pas remarquer que c’est la première fermeture d’outils annoncée par Mittal en Europe ? Alors que le HFB d’Ougrée a été, pendant plus d’un an, le plus productif du groupe ? Mittal vient de séquestrer des milliers de Liégeois, en supprimant leur emploi pour continuer à engranger des profits invraisemblables.

Deuxième constat :

La direction locale liégeoise s’est totalement inscrite dans ce schéma de liquidation. Elle a participé, avec Mittal, à l’affaiblissement des outils liégeois. Elle a contribué, en rompant avec les pratiques traditionnelles de concertation franche, à pourrir le climat social. Elle en a même abusé en suggérant, à plusieurs reprises, que la paix sociale était une clef de la survie de notre sidérurgie à chaud. Le résultat est là, alors même que, dans toute l’Europe du Nord-Ouest, les Liégeois ont été les plus calmes de tous les sites Mittal. Soit la direction liégeoise était complice, soit elle était incompétente. On peut le traduire autrement, plus brutalement : nous nous sommes demandé si les « responsables » de Liège étaient des irresponsables ou des mercenaires prêts à tous les renoncements pour sauver leur tête. Nous le savons maintenant : c’étaient des hommes de main et nous ne les oublierons pas. Qu’ils disparaissent, nous ne négocierons rien avec eux. Et qu’ils ne viennent pas se défausser de leurs responsabilités.

Rien n’est perdu, pourtant. Les travailleurs d’ArcelorMittal sont unis, sont solidaires, sont déterminés. Ils ont déjà renversé des tendances aussi négatives. Ils ont une force : le soutien indéfectible de leur région et de leurs habitants.

La disparition de la sidérurgie serait, pour Liège, une catastrophe. Le Front commun syndical des métallos FGTB et CSC l’a toujours expliqué : la fin du chaud n’est que le début d’un mécanisme conduisant à la fin de toute la sidérurgie, puisque le froid s’appuye sur le chaud et en est l’élément indispensable.

Rien n’est perdu : les conditions d’une réorientation existent, avec l’appui de la Région wallonne. Ce que produit le bassin liégeois, tant en termes de qualité que de coût, est à plusieurs titres, exceptionnel. Le centre de recherche liégeois est le meilleur du groupe. Liège est, encore aujourd’hui, le seul pôle industriel capable de produire certains aciers de haute technologie. Liège peut reprendre son sort en mains, l’appui de la région wallonne, des forces vives liégeoises, et, bien sûr, de tous les citoyens qui savent quel est encore le poids de la sidérurgie pour l’avenir économique du bassin.

Rien n’est perdu : l’ensemble des composantes liégeoises de la FGTB et de la CSC a d’ores et déjà apporté son soutien et manifesté sa solidarité à tous les travailleurs de la sidérurgie.

Bref, l’appel est clair : si Mittal nous quitte, tant pis, surtout pour lui. Retravaillons, dans le temps qui nous est désormais imparti, à remettre en route tous nos contacts. Il y a eu Cockerill, il y a eu Usinor, il y a eu Mittal, il y a toujours un futur.

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