vendredi 28 novembre 2008

6000 SUPPRESSIONS D'EMPLOI

LES "COLS BLANCS" PAIENT LE PRIX FORT !
Le 27 novembre 2008, la Direction Générale avait convoqué, en urgence, un Comité Restreint Européen Extraordinaire à 14h00 pour évoquer de nouvelles mesures d’économie.

A la lecture de ce point à l’ordre du jour les craintes et les inquiétudes, déjà évoquées ces dernières semaines, se dessinaient.

Mais, comme tout le monde, les élus du CEE apprenaient les mauvaises nouvelles par la presse, le matin même. C’est tout dire du respect que porte ArcelorMittal au respect des règles d’information des instances représentatives du personnel.

Au-delà de la forme, malheureusement la DG confirmait lors de cette réunion les 9000 suppressions d’emploi dans le Groupe dont 6000 en Europe.

Le DRH, B. Fontana, n’a pas voulu parler de plan social mais de départs volontaires concernant les emplois administratifs. Se refusant à donner la répartition par pays, le DRH a renvoyé ces discussions au niveau national.

Cependant, au vu des fonctions supports concernées par ces suppressions et au vu des commentaires de la direction, les sièges sociaux et autres centres administratifs sont particulièrement visés.

Apparemment, pas ou peu de site échapperaient à ce "grand nettoyage". ArcelorMittal veut une nouvelle économie de 1 Milliard de dollars qui se rajoute aux 4 Mds déjà annoncés le 17 septembre.

Economies faites sur le dos des seuls salariés. La bourse va certainement applaudir comme elle l’a fait à l’annonce des 2 444 suppressions d’emploi aux USA.


Ainsi va le monde. Il marche sur la tête et ArcelorMittal n’est pas le dernier.

Fonctions concernées par les suppressions de poste :


  • ► fonctions Corporate (Sièges)

    ► commerciaux et marketing

    ► ressources humaines

    ► finances et contrôle

    ► comptabilité

    ► santé/sécurité

    ► environnement

    ► sureté industrielle

    ► ingénierie et investissements

    ► R&D (uniquement fonction administrative)

    ► Information et technologie de l’information (IT)

    ► management général, etc...


ANALYSE CFDT

L’ensemble des syndicats européens a dénoncé avec beaucoup de virulence cette coupe sombre dans les effectifs. La CFDT a rejeté cette mascarade. Rien ne justifie un tel plan de restructurations sinon pour rassurer le marché boursier.

En effet, comment peut-on croire qu’il y aurait actuellement 6000 personnes qui se tourneraient les pouces. L. Mittal actionnaire principal (45%) est en panique complète à la vue de la valeur boursière du Groupe. Et, c’est au personnel de payer l’addition, chèrement.

Oui, hélas, trois fois oui, la DG a décidé de maintenir un niveau de dividende à la même hauteur qu’en 2007 (année exceptionnelle) et elle se paiera sur la "bête". 4,5 Milliards de dollars seront reversés aux actionnaires au titre de l’exercice 2008, malgré la crise. Alors de quelle crise parle-ton ? Et pour qui ?

De plus, la direction ose parler de plan de départs volontaires. Nous connaissons tous le sens du mot volontaire dans ces situations plus que tendues. Nous savons tous que les pressions vont vite démarrer pour que les volontaires soient désignés d’office. Le milliard d’économie, c’est pour tout de suite, il n’y a pas de temps à perdre.

Sérieusement, qui oserait demander un départ volontaire dans le marasme économique actuel. Qui ? Où vont-ils retrouver du travail ? Où ? Non, vraiment ce n’est pas sérieux.

Par ailleurs, pour que ces gens se rendent réellement compte de ce que représentent 6 000 suppressions d’emploi, donc 6 000 personnes physiques, donc 6 000 familles, il faudrait les faire venir devant le siège à Luxembourg. Pour que la direction mette un visage devant les chiffres, pour qu’elle mette son nez à la fenêtre et qu’elle se rende compte que cela fait énormément de monde. Oui, il faut lui mettre un visage devant chaque chiffre énoncé.

Pour qu’elle voit la réalité qu’elle nous prépare, les 6 000 salariés devraient se rendre à Luxembourg accompagnés des maris, femmes et enfants. Les dirigeants verraient qu’ils condamnent à de graves problèmes économiques et sociaux plusieurs dizaines de milliers de personnes.

Bref, ce plan est un scandale et une honte. Il faut le combattre avec force et solidarité. Personne ne peut et ne doit croire que c’est fini. Les craintes sont fortes quant à l’année 2009 qui s’annonce très mal.

Surtout, ne pas oublier le mémorandum signé par Mittal lors de l’OPA sur Arcelor et où il s’engageait à ne procéder à aucun licenciement avant 2009. Nous y sommes en 2009, c’est demain. Et, cette crise n’arrange pas les affaires des salariés.

Afin d’avoir un regard un peu plus affiné sur les comptes et les carnets de commandes, le Comité d’Entreprise Européen a voté un droit à information/consultation.

Le cabinet d’experts Syndex a été mandaté pour mener à bien cette mission d’expertise.

NE PAS TOMBER DANS LEUR PIÈGE

La CFDT lance un message de solidarité à l’ensemble des salariés du Groupe. Chacun doit rester mobilisé et attentif. Personne ne doit accepter aucune pression, quelles qu’elles soient et de qui que ce soit.

Ensemble nous devons rejeter en bloc ces suppressions d’emploi. Aujourd’hui, ce sont les personnels administratifs qui sont ciblés, mais demain ? Non, personne n’est à l’abri d’où la nécessité de se serrer les coudes.

Très prochainement (17/12/08) les syndicats européens vont se réunir à Bruxelles pour examiner toutes les formes d’actions pour riposter contre ces annonces.

Soyons prêts à nous mobiliser, soyons déterminés à défendre, ensemble, l’intérêt de chacun.

Dernière minute : la réunion nationale pour la France est programmée pour lundi 1er décembre à Paris – St Denis.

mercredi 26 novembre 2008

Réunion RH France


Dès le début de la crise, la CFDT a demandé aux directions générales françaises et européennes d’organiser une réunion nationale pour examiner les mesures sociales à mettre en oeuvre face à la crise. Les perspectives d’un chômage payé au droit commun (60% du salaire net) faisait peser un risque fort sur le personnel. D’ailleurs, le 18 novembre dernier, la CFDT a participé à une manifestation européenne devant le siège du Groupe au Luxembourg.
Pour la CFDT, il n’était pas question que cette crise ne soit payée que par les seuls salariés. ArcelorMittal devait aussi mettre la main à la poche. Tels étaient les enjeux de cette réunion du 25 novembre à Paris.

INTERVENTION CFDT AUPRÈS DE LA DIRECTION FRANCE

La situation est grave, la crise frappe et ce n’est pas fini. Aujourd’hui, la variable d’ajustement
ce sont les salariés, au premier plan les intérimaires et sous-traitants. Concernant ces derniers, il est intolérable de constater qu’ils servent quasiment de banquiers au profit du Groupe. En effet, faisant face à une crise sans précédent, ils subissent des délais de paiement augmenté de 90 à 120 jours, voire plus dans certains cas.

Les intérimaires, eux, présents dans les établissements depuis plusieurs années, formés, motivés, et à qui il a été promis une embauche, sont aujourd’hui purement et simplement remerciés. Pourtant, nombre d’entre-eux occupaient des postes clés, l’investissement en formation a subi les mêmes effets que la bourse, envolé en fumée. Ecoeurés par une telle attitude, ces intérimaires ne sont pas prêts à revenir dans le Groupe, même après la crise. Pour la CFDT c’est un vrai gâchis.

Par ailleurs, les choix techniques d’arrêts d’installation nous interrogent également. Comment pouvez-vous être sûrs qu’ils n’auront aucun impact négatif ? Arrêter un haut fourneau ne consiste pas à appuyer sur un bouton et attendre que ça se passe, vous le savez. Le vrai diagnostic se fera réellement à la reprise. Chacun pourra vérifier la pertinence de tels choix. Nous, nous émettons des doutes appuyés par les gens du métier. Or, il ne faudrait pas que cette crise soit aggravée par des casses qui seraient irrémédiables pour les outils et les emplois.
De manière générale, c’est la stratégie même du Groupe qui doit être remise à plat et revisitée. Le géant mondial, le n°1 de l’acier aurait-il des pieds en argile? On peut s’interroger. Ce qui, de la bouche des dirigeants, devait être une chance se transforme aujourd’hui en une faiblesse. Nous subissons plus fortement que les autres les effets de balancier face à cette crise majeure. Cette espèce de tentation de dominer le monde, de vouloir écraser les autres concurrents, d’être incontournable sur l’ensemble de la planète, cette stratégie là se retourne contre ses dirigeants mais surtout, hélas, plus fortement contre les salariés. Il ne s’agit pas pour eux de gagner plus mais de garder un emploi, seules ressources pour vivre.

On le voit bien à travers la finance mondiale, tous les géants, quels qu’ils soient, souffrent et certains sont au bord du dépôt de bilan. Cette folie généralisée qui impose des rendements de capitaux minimum de 15% doit être éradiquée. D’autant que les profits gigantesques des dernières années n’auront servi qu’à aggraver la situation actuelle. Oubliés les milliards d’euros engrangés par les actionnaires, oubliés les efforts du personnel, oubliés les contraintes énormes subies par les salariés pour répondre aux exigences de ces mêmes actionnaires. Lorsque le gâteau était bien crémeux, lorsqu’il était énorme et savoureux, ce sont eux qui se sont gavés.

Aujourd’hui, ces maîtres du monde, d’un monde irréel, qui n’ont aucune conscience de ce qu’est l’économie réelle, ceux-là ont le culot d’appeler à la solidarité en ces temps difficiles. C’est le monde (le vrai) à l’envers. D’ailleurs, ils n’hésitent plus à interpeller les Etats pour leur venir en aide. C’est bien connu, on nationalise les dettes et on privatise les profits. Sans états d’âme, ils trouvent soudainement beaucoup de qualité à la chose publique.

Voyez l’autre géant de la finance mondiale la City Bank, sauvée par l’Etat américain. Sauvetage qui sera chèrement payé par l’impôt du citoyen lambda qui n’y est pour rien. Si au moins cette crise servait à rectifier définitivement tous les abus actuels. Mais non, après cela ils repartiront tous comme si rien ne s’était passé.

Alors, de quelle solidarité parlent-ils ? Quelles sont les difficultés ? Et pour qui ?
Les salariés devraient être solidaires de pauvres actionnaires qui ne toucheront qu’un "pauvre" dividende de 1,5 dollars par action ? Ils seraient inquiets car ils ne toucheraient que 4,5 Milliards de dollars ? C’est çà, leurs difficultés ?
Les salariés, eux, ne sont même pas sûrs de toucher l’intégralité de leur salaire ou même de garder leur emploi. 2500 suppressions de postes annoncés hier à ArcelorMittal Etats-Unis. Voilà la réalité. Alors, qui souffre ? Qui paie le prix fort de la crise ? Qui doit être solidaires ?
Pour la CFDT, il est hors de question d’en rajouter au lourd fardeau porté par les seuls salariés.

Donc, nous vous demandons :


► la garantie de salaire pour tous face à cette crise et, ce, quelles que soient les mesures décidées par le Groupe

► de mettre à profit cette baisse de conjoncture pour lancer un vaste plan de formation pour mieux préparer l’avenir

► de poursuivre les embauches afin de réussir la transition générationnelle à venir et le transfert des savoirs

► de faire un état des lieux de la situation des sous-traitants et intérimaires et leur proposer un plan "Marshall" afin de les aider à passer ce cap difficile. Ils y ont droit aussi, ils ont aussi largement contribué aux excellents résultats du Groupe

► de revoir les choix d’arrêts techniques qui peuvent impacter négativement les outils de production.


ArcelorMittal doit entendre le message d’inquiétude des salariés. ArcelorMittal leur doit des réponses rassurantes, le Groupe en a les moyens. ArcelorMittal, géant mondial de l’acier, sera-t-il un "minus" sur le traitement social ? Vos réponses le diront.
C’est ça une entreprise socialement responsable. Nous attendons des actes.


RÉPONSES DE LA DIRECTION

JP. Masy (RH France) a dressé le tableau des conséquences de la crise au niveau national. Il précise que la crise est exceptionnellement grave et qu’il n’y a pas un jour où des clients annulent des commandes. Il rappelle la situation tout aussi dramatique des constructeurs automobile. Le taux d’activités à fin 2008 se situe à une moyenne de 50% et les perspectives pour le T1 2009 se situent autour de 70% en moyenne. Mais, d’après lui, ce ne sont que des projections donc rien de sûr à 100%. Le Groupe s’engage à tout mettre en oeuvre pour éviter les mesures de chômage partiel. Malheureusement, ce ne sera pas possible partout et pour tous.

LES MESURES CONCRÈTES PAR ORDRE DE PRIORITÉ


☻ prise de CP, RTT, récupération d’heures supplémentaires, utilisation des compteurs spécifiques


☻ action de formation interne dans le cadre des possibilités de chaque site


☻ proposition d’utilisation des RTT salarié et CET individuel
(volontariat). Pour ceux qui accepteraient de puiser dans leur compteur personnel(ce n’est pas une obligation), un abondement d’une ½ journée leur sera octroyée s’ils prennent 5 jours et un abondement de 1 jour s’ils en prennent 10 tout au long de la période de crise

☻ en cas de recours au chômage partiel, le complément supplémentaire versé par le Groupe passe de 60% du salaire net à 80% du salaire net
(à partir de ce jour et pour tous les salariés du Groupe, soit 28000 personnes),

☻ début 2009, une planification du calendrier des CP sera discutée avec les syndicats avec obligation de garder un minimum de 12 jours pour la période chaude (31 mars au 31 octobre).


☻ ArcelorMittal s’engage à voir, bassin par bassin, les possibilités d’attirer l’attention des financiers pour aider les petites entreprises sous-traitantes à passer ce cap difficile.

Deux points sont restés sans réponse. Le gel des périodes de chômage éventuel pour le calcul des primes d’intéressement et les cotisations retraites pendant ces périodes. JP Masy s’est engagé à nous y répondre rapidement à travers une note technique explicative.
Autre regret, le manque d’offensive en matière de formation. Il y avait de quoi mieux faire. Les enseignements de Gandrange n’ont pas été complètement retenus.

ANALYSE CFDT

Il est à noter que des réunions nationales sur les mesures sociales se tiennent ou se tiendront dans quasiment tous les pays européens. Cette demande CFDT faite au Comité Européen a porté ses fruits. Dans tous ces pays le Groupe a accepté de verser des compléments aux allocations chômage.
Le chacun pour soi a fait place à des mesures généralisées et concertées. Evidemment, l’idéal aurait été de ne pas recourir à des mesures de chômage partiel. Jusqu’a hier, le groupe n’était pas disposé à quelque compensation que ce soit, nous passons de 60 à 80% du salaire net. Au vu des incertitudes qui pèsent sur la durée de la crise, nous ne pouvons nous contenter de mesures ponctuelles.
En outre, les propositions de la Direction vis-àvis des intérimaires et sous-traitants ne sont pas concrètes. Si les Pouvoirs publics doivent jouer un rôle, la Direction doit aussi s’investir sur ce point pour ne pas hypothéquer le fonctionnement futur de nos installations. Il reste des possibilités de formations internes avec notamment un effort supplémentaire sur le tutorat et le compagnonnage.

Ce qui est certain, c’est que les bénéfices du groupe doivent servir à passer ce cap difficile de la crise.


RESTONS MOBILISE !!!

mercredi 19 novembre 2008

Rassemblement des Syndicats Européens

DEVANT LE SIEGE ARCELORMITTAL

Le 18 novembre s'est tenu à Luxembourg un Comité Restreint Extraordinaire à la demande expresse des syndicats.
L'ordre du jour était consacré aux arrêts d’installations liés à la crise dans les différents pays en cette fin d’année et pour le début de l’année prochaine. Les syndicats belges de la CSC, de la FGTB et la CFDT ont voulu appuyer la demande des syndicats en venant manifester le mécontentement des salariés européens. Le message était clair. La Direction Générale et L. Mittal ne doivent pas croire un seul instant qu'ils peuvent imposer tranquillement des mesures contre l'intérêt des salariés ! A ce mouvement de soutien, seule la CFDT a répondu présente en affrétant un bus de militants de Florange et Gandrange. Se déclarer scandalisés par les arrêts de production annoncés par Mittal est une chose, aller lui dire sous ses fenêtres c'est mieux. Beaucoup mieux !

La mobilisation oblige la Direction à nous recevoir

Après deux heures d’attente devant le siège et une armada de policiers, nous avons obtenu qu’une délégation de syndicalistes français CFDT et belges soit reçue par la Direction.
Nous avons donc pu exprimer de vive voix les inquiétudes et les mécontentements des salariés par rapport à ce qu’ils vivent au quotidien. Cette crise frappe fort et elle frappe les seuls salariés. Il n'est plus acceptable qu'une telle situation perdure !
Nous avons rappelé à la Direction les 4,5 Milliard de dividendes versés aux actionnaires pour cette année. Nous leur avons rappelé que les salariés avaient assez donné, et que si efforts ils devaient y avoir ils devaient être équitablement partagés.
D'autant que l’amplification de la crise est due essentiellement au choix arrêté par le seul L. Mittal de se désendetter le plus rapidement possible afin de ne pas subir de hausse d’intérêt de la part des banques. Aujourd’hui, ce sont les salariés qui en font les frais. Les conséquences sont importantes et peuvent devenir dramatiques.
Gel des investissements, licenciements des sous-traitants et intérimaires, perte de parts de marché, risque de dégradation accélérée des outils, imposition des CP et RTT et voire risque réel de chômage... tant de souffrances au seul profit de quelques-uns. Et puis, il ne faudrait pas que la crise permette de masquer des Plans Sociaux ou des arrêts définitifs d’installation !
Nous avons également exigé un traitement équitable dans la gestion de la crise si elle devait perdurer. La CFDT a réitéré sa demande de négociations nationales par pays. C'est le moment de montrer par des actes que le dialogue social n'est pas un vain mot. Il faut impérativement un fil conducteur commun à tous les salariés de la part de la Direction ! Le chacun pour soi n'est pas de mise dans un Groupe qui se dit « socialement responsable ». La solidarité, c'est maintenant qu'elle se joue !

Nous avons mis un accent particulier sur la situation catastrophique à laquelle sont confrontés les Sous-traitants et les Intérimaires. Eux, aussi, on leur doit une attention particulière et les aider à faire face à la crise. Le groupe a des devoirs vis-à-vis de ces salariés qui ont, eux aussi, contribué largement à dégager les bénéfices sans précédent du groupe !
Pour la CFDT, nous ne devons plus être esclaves de la bourse et des logiques purement financières. On voit où elle nous a mené aujourd'hui. L'économie, la vraie, c'est les salariés qui la font vivre. Sans eux, point de salut. D'ailleurs, cette crise est la conséquence de la baisse importante du pouvoir d'achat des populations. Sinon, demander aux banques !
La CFDT a exigé des réponses claires et rapides. La situation l'exige, les salariés de toute l'Europe attendent, le Groupe ne peut se défiler !

Un bon début, mais une fin catastrophique

Après de vifs débats, les membres du Comité Européen Restreint ont posé trois questions essentielles :
1°) ArcelorMittal s'engage-t-il à respecter l'ensemble des investissements annoncés en octobre ? Aucun établissement ne doit rester sur le bord de la touche lorsque la reprise sera effective. Vous engagez-vous à cela ?
La Direction Générale s'engage à respecter l'ensemble des investissements en Europe. Aucune installation ne fermera ni pendant la crise ni au moment de la reprise. La crise ne sera pas un prétexte à des plans sociaux.

2°) Les syndicats exigent des négociations nationales pour aborder toutes mesures sociales nécessaires pour faire face à cette crise. Le Groupe doit prendre sa part aux efforts demandés aux salariés. Ces mesures seront-elles respectées ?
La Direction Générale a donné son accord pour des négociations nationales par pays pour arrêter des mesures équitables pour tous les salariés du Groupe.

3°) Les syndicats vous demandent une information/consultation comme le prévoit la Directive Européenne de 94(*). Nous avons besoin d'avoir tous les éléments chiffrés pour donner un avis face aux mesures prises par le Groupe. A quand cette consultation ? Et, nous vous demandons de geler toutes mesures supplémentaires de baisse de production.
La DG refuse cette consultation. Elle ne l'estime pas nécessaire. Elle dit avoir besoin de flexibilité pour mieux s'adapter à cette crise ! La Direction ne « souhaite » pas de nouvelles contraintes dans des moments qu'elle juge difficile.

La CFDT a vivement réagi à ces dernières déclarations. Elle a rappelé aux membres de la DG qu'ils venaient tous de signer un Code Ethique dans lequel il est stipulé l'obligation de respecter les lois. Or, en refusant cette consultation ils se mettent hors la loi. D'ailleurs, pourquoi la refusent-ils ? Ont-ils des choses à cacher ? Ne nous auraient-ils pas tout dit ? La crise impacte-t-elle autant qu'ils le disent la production ?
Bref, si les deux premières réponses allaient dans le bon sens, le refus de nous laisser vérifier les informations données nous laisse croire que nous ne sommes pas au bout de nos peines. Respecteront-ils les premiers engagements jusqu'au bout ?
On peut en douter !
Mais la CFDT n'en restera pas à ce simple refus
. Le Comité d'Entreprise Européen a des droits et nous les ferons respecter. Nous voulons une complète transparence de la situation et si nous devons l'obtenir par le biais judiciaire nous n'hésiterons pas. Affaire à suivre.

(*) La directive européenne stipule que lorsqu'une décision prise impacte au moins deux pays, le Comité d'Entreprise Européen doit être valablement informé et consulté.
Nous sommes en plein dans ce cas. Donc, le Groupe se met volontairement hors la loi.

vendredi 14 novembre 2008

Encore les salariés qui trinquent

C.E-EXTRA du 14/11/2008 ARCELORMITTAL FLORANGE
Déclaration CFDT



La crise économique et financière frappe de plus en plus fort. D'après vos dires la situation du Groupe ArcelorMittal est encore plus grave que tous les scenarii déjà annoncés voire imaginés. Une nouvelle fois, vous allez vous tourner vers le personnel pour leur demander un effort supplémentaire. Mais est-ce le dernier ? Pas sûr. Combien de temps cela va encore durer ? Vous ne savez pas.
Et c'est comme ça depuis des semaines. Les mauvaises nouvelles succèdent aux mauvaises nouvelles et la CFDT craint qu'elles ne soient pas les dernières. On pourrait appeler ça l'effet « poupées gigognes », il y en aura toujours une pour se cacher derrière l'autre.

Cette situation ne peut plus durer. La CFDT décrète l'état d'urgence devant la gravité de vos propos et des décisions qui risquent d'en découler.

Nous réaffirmons haut et fort qu'ArcelorMittal surréagit face à la crise. Evidemment, personne ne la nie mais nous faisons l'amer constat que nous sommes les seuls à prendre des décisions aussi drastiques et néfastes pour les salariés. En Europe, ce sont plus de 20 hauts fourneaux qui vont s'arrêter. De mémoire de sidérurgistes cette décision est une première mondiale. Jamais nous n'avons connu de tels évènements. Jamais un Groupe n'a fait payer aussi cher le prix de la crise à son personnel.

En définitive, les salariés sont pour le Groupe une variable d'ajustement, à bas coût, pour permettre de faire face à la crise. Ce sont eux, et eux seuls, qui devraient assumer tous les risques de l'économie mondialisée où le "toujours plus" en est la religion divine. La CFDT ne l'accepte pas et ne tolérera pas une telle charge pour les salariés.

La crise frappe et les salariés vont faire des efforts. Prise obligatoire de CP, de RTT, d'heures à récupérer, effort d'économies sur les déplacements, sur les appels téléphoniques, sur les achats de tous ordres, etc. Que voulez-vous de plus ? Ne pensez-vous pas que le citron est déjà suffisamment pressé ? Nous, oui.

Cette crise est globale, cette crise est pour tous et tous doivent partager les efforts. Le personnel a assez payé, ArcelorMittal doit maintenant y mettre le reste. Cette crise est aussi la sienne, surtout la sienne.

La CFDT vous demande, donc, de geler toutes annonces d'arrêts supplémentaires qui entraîneraient irrévocablement un préjudice financier pour les salariés.

La CFDT demande la tenue d'une réunion centrale dans les plus brefs délais pour analyser la situation globale du Groupe et pour y négocier des mesures sociales adaptées à la situation de crise.

La CFDT vous demande de ne prendre aucune initiative contraire aux intérêts des salariés tant que le Comité d'Entreprise Européen n'aura pas été valablement informé et consulté. C'est la loi. Le respect des lois, fussent-elles européennes, est un impératif et la CFDT le fera respecté si besoin en était.

La Direction Générale luxembourgeoise a défini sa politique prioritaire dite des 3 C.
Cash, Coût et Client.

Les 3 C des salariés peuvent se résumer ainsi.

C comme Cri
C comme Colère
C comme Combat

La CFDT veut y rajouter les 3 C de
Considération (les salariés sont en droit d'en avoir),
Compensation (financières, évidemment)
Convergence (des efforts partagés).

C'est surtout cela que le personnel attend: des réponses rassurantes.