mercredi 19 novembre 2008

Rassemblement des Syndicats Européens

DEVANT LE SIEGE ARCELORMITTAL

Le 18 novembre s'est tenu à Luxembourg un Comité Restreint Extraordinaire à la demande expresse des syndicats.
L'ordre du jour était consacré aux arrêts d’installations liés à la crise dans les différents pays en cette fin d’année et pour le début de l’année prochaine. Les syndicats belges de la CSC, de la FGTB et la CFDT ont voulu appuyer la demande des syndicats en venant manifester le mécontentement des salariés européens. Le message était clair. La Direction Générale et L. Mittal ne doivent pas croire un seul instant qu'ils peuvent imposer tranquillement des mesures contre l'intérêt des salariés ! A ce mouvement de soutien, seule la CFDT a répondu présente en affrétant un bus de militants de Florange et Gandrange. Se déclarer scandalisés par les arrêts de production annoncés par Mittal est une chose, aller lui dire sous ses fenêtres c'est mieux. Beaucoup mieux !

La mobilisation oblige la Direction à nous recevoir

Après deux heures d’attente devant le siège et une armada de policiers, nous avons obtenu qu’une délégation de syndicalistes français CFDT et belges soit reçue par la Direction.
Nous avons donc pu exprimer de vive voix les inquiétudes et les mécontentements des salariés par rapport à ce qu’ils vivent au quotidien. Cette crise frappe fort et elle frappe les seuls salariés. Il n'est plus acceptable qu'une telle situation perdure !
Nous avons rappelé à la Direction les 4,5 Milliard de dividendes versés aux actionnaires pour cette année. Nous leur avons rappelé que les salariés avaient assez donné, et que si efforts ils devaient y avoir ils devaient être équitablement partagés.
D'autant que l’amplification de la crise est due essentiellement au choix arrêté par le seul L. Mittal de se désendetter le plus rapidement possible afin de ne pas subir de hausse d’intérêt de la part des banques. Aujourd’hui, ce sont les salariés qui en font les frais. Les conséquences sont importantes et peuvent devenir dramatiques.
Gel des investissements, licenciements des sous-traitants et intérimaires, perte de parts de marché, risque de dégradation accélérée des outils, imposition des CP et RTT et voire risque réel de chômage... tant de souffrances au seul profit de quelques-uns. Et puis, il ne faudrait pas que la crise permette de masquer des Plans Sociaux ou des arrêts définitifs d’installation !
Nous avons également exigé un traitement équitable dans la gestion de la crise si elle devait perdurer. La CFDT a réitéré sa demande de négociations nationales par pays. C'est le moment de montrer par des actes que le dialogue social n'est pas un vain mot. Il faut impérativement un fil conducteur commun à tous les salariés de la part de la Direction ! Le chacun pour soi n'est pas de mise dans un Groupe qui se dit « socialement responsable ». La solidarité, c'est maintenant qu'elle se joue !

Nous avons mis un accent particulier sur la situation catastrophique à laquelle sont confrontés les Sous-traitants et les Intérimaires. Eux, aussi, on leur doit une attention particulière et les aider à faire face à la crise. Le groupe a des devoirs vis-à-vis de ces salariés qui ont, eux aussi, contribué largement à dégager les bénéfices sans précédent du groupe !
Pour la CFDT, nous ne devons plus être esclaves de la bourse et des logiques purement financières. On voit où elle nous a mené aujourd'hui. L'économie, la vraie, c'est les salariés qui la font vivre. Sans eux, point de salut. D'ailleurs, cette crise est la conséquence de la baisse importante du pouvoir d'achat des populations. Sinon, demander aux banques !
La CFDT a exigé des réponses claires et rapides. La situation l'exige, les salariés de toute l'Europe attendent, le Groupe ne peut se défiler !

Un bon début, mais une fin catastrophique

Après de vifs débats, les membres du Comité Européen Restreint ont posé trois questions essentielles :
1°) ArcelorMittal s'engage-t-il à respecter l'ensemble des investissements annoncés en octobre ? Aucun établissement ne doit rester sur le bord de la touche lorsque la reprise sera effective. Vous engagez-vous à cela ?
La Direction Générale s'engage à respecter l'ensemble des investissements en Europe. Aucune installation ne fermera ni pendant la crise ni au moment de la reprise. La crise ne sera pas un prétexte à des plans sociaux.

2°) Les syndicats exigent des négociations nationales pour aborder toutes mesures sociales nécessaires pour faire face à cette crise. Le Groupe doit prendre sa part aux efforts demandés aux salariés. Ces mesures seront-elles respectées ?
La Direction Générale a donné son accord pour des négociations nationales par pays pour arrêter des mesures équitables pour tous les salariés du Groupe.

3°) Les syndicats vous demandent une information/consultation comme le prévoit la Directive Européenne de 94(*). Nous avons besoin d'avoir tous les éléments chiffrés pour donner un avis face aux mesures prises par le Groupe. A quand cette consultation ? Et, nous vous demandons de geler toutes mesures supplémentaires de baisse de production.
La DG refuse cette consultation. Elle ne l'estime pas nécessaire. Elle dit avoir besoin de flexibilité pour mieux s'adapter à cette crise ! La Direction ne « souhaite » pas de nouvelles contraintes dans des moments qu'elle juge difficile.

La CFDT a vivement réagi à ces dernières déclarations. Elle a rappelé aux membres de la DG qu'ils venaient tous de signer un Code Ethique dans lequel il est stipulé l'obligation de respecter les lois. Or, en refusant cette consultation ils se mettent hors la loi. D'ailleurs, pourquoi la refusent-ils ? Ont-ils des choses à cacher ? Ne nous auraient-ils pas tout dit ? La crise impacte-t-elle autant qu'ils le disent la production ?
Bref, si les deux premières réponses allaient dans le bon sens, le refus de nous laisser vérifier les informations données nous laisse croire que nous ne sommes pas au bout de nos peines. Respecteront-ils les premiers engagements jusqu'au bout ?
On peut en douter !
Mais la CFDT n'en restera pas à ce simple refus
. Le Comité d'Entreprise Européen a des droits et nous les ferons respecter. Nous voulons une complète transparence de la situation et si nous devons l'obtenir par le biais judiciaire nous n'hésiterons pas. Affaire à suivre.

(*) La directive européenne stipule que lorsqu'une décision prise impacte au moins deux pays, le Comité d'Entreprise Européen doit être valablement informé et consulté.
Nous sommes en plein dans ce cas. Donc, le Groupe se met volontairement hors la loi.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ArcelorMittal : les syndicats manifestent contre la baisse de la production
Hier à Luxembourg, Une centaine de délégués syndicaux français et belges d'ArcelorMittal ont manifesté devant le siège du groupe pour dénoncer les baisses de production et mettre en garde contre d'éventuelles fermetures de sites.

Les manifestants ont remis une lettre ouverte dénonçant la "désinvolture d'ArcelorMittal face à la crise actuelle".

Les représentants syndicaux qui manifestaient hier ont clamé haut et fort qu'ils craignent pour l'emplois et le pouvoir d'achat des employés du numéro un de l'acier Mondial. Effectivement, les représantants du personnel, aussi bien en france qu'en Belgique, craignent que dans les semaines a venirs des annonces aussi négatives que celle connues depuis le début de la crise ne soient faites.

En effet, pour faire face à l'effondrement de la demande d'acier dans le monde sur fond de ralentissement économique, le sidérurgiste a annoncé début novembre une diminution de 35% de l'ensemble de sa production au quatrième trimestre 2008.

En Europe, ces réductions "temporaires" atteindront 50% sur les sites français et belges de production d'inox. Ceux-ci viennent s'ajouter à la liste d'"une douzaine" de sites européens spécialisés dans les aciers plats, à destination de l'industrie automobile notamment, dont la production va être réduite de 30%.

Ces reductions de production ne seront elle pas des pretextes pour la fermeture definitive de certaines installation et principalement d'une vingtaine de hauta fourneau en Europe (donc en France, à Florange par exemple...)? Ne serait ce pas le bon moment pour Mittal d'annoncer de nouveaux licenciements dans des bassins d'emplois déjà bien touché par les différentes restructurations industrielles?

Il est déjà remarquable que certains sites de production soit à l'arrêt pendant six mois. Ceci est inacceptable et insuportable pour les employés qui voit ainsi leur pouvoir d'achat déjà bien faible, s'ammenuire davantage alors que le groupe a tout de même annoncé plus de 3 milliard d'euros de bénéfice au troisième trimestre.

A ces baisses de production et à ces arrêts, s'ajoutent des coupes franches dans les investissements, ainsi certain outils qui devaient être améliorer, remplacer, mis à niveau pour mieux correspondre aux besoins des clients ne se verront pas pris en considération cette année et de nouveau cela peux et doit succiter des interrogations chez les employés du groupe. Comment pourront ils faire face aux demandes des clients avec des outils incapables de produire selon ces spécificités? Par exemple, comment le LCB de Gandrange pourrait fournir tous les diamètres et toutes les qualités qu'on lui demandera de fournir si il n'est pas mis à niveau et s'il ne bénéficiait pas des investissements nécéssaire?

La période n'est pas belle (quoi qu'en dise France3...;)) et nous devons veiller à ce que les financiers ne continuent pas à asservir les travailleurs pour pouvoir ce sortir de cette crise sans trop de casse alors que nous aurons perdu nos emplois, nos outils ... notre vie...