vendredi 27 janvier 2012

CR CE Gandrange janvier 2012

Premier trimestre, toujours l’incertitude !

A cette première réunion du CE de l’année, la Direction nous a confirmé que nous sommes toujours dans le brouillard en ce qui concerne la visibilité du marché sur le premier trimestre et sur une hausse des prix de vente qui serait la bienvenue. En Janvier, nous avons produit 16 500 tonnes et nous avons 24 000 tonnes au carnet sur Février avec les 2000 tonnes de retard de Janvier. Ce qui nous ferait 2 postes d’arrêt de production par semaine (le Lundi matin et le vendredi après midi). Pour le mois de Mars, nous avons actuellement 14 000 tonnes au carnet et la baisse des prix de vente nous pénalise fortement.

En Décembre, nous avons eût un RBE de -1M €, ainsi qu’en Janvier dû essentiellement à la production, les expéditions ne sont pas au budget et un ciseau de prix qui s’est effondré. La Direction nous a parlé des essais qui ont été fait fin Décembre en billettes de 125² en provenance de HAMBOURG pour des aciers de décolletage sans plomb, avec des résultats qualité non satisfaisants à ce jour.
De nouveaux essais se feront en Février, car si les résultats sont concluants, cela serait intéressant financièrement tant que le prix des billettes issues de la voie électrique est plus bas que celle de la filière fonte, comme cela est le cas actuellement.
La Direction nous a annoncé que malgré la baisse des budgets dans tout le groupe, le projet de ligne de contrôle est maintenu. Le démarrage officiel, en conditions industrielles, est prévu en Janvier 2013. Des modules d’informations au personnel sur les points techniques de ce projet sont déjà activés et ils s’échelonneront tout au long du premier trimestre.
Pour la CFDT, la situation du LCB n’est pas brillante sur le premier trimestre. Il est urgent que le marché reprenne et que les commandes soient conséquentes pour améliorer nos résultats, ainsi que la motivation des salariés.
Car le projet Ligne de contrôle ne peut suffire à lui seul !

ATTS
La Direction a confirmé que pratiquement tous les salariés, qui pourraient être concernés par l’accord ATTS signé par la CFDT, ont demandés des renseignements précis et étaient intéressés par celui-ci. A ce jour, la Direction a recensé 72 salariés éligibles. La phase d’entretien individuel pour l’évaluation très précise au niveau salarial et la date de départ de l’intéressé va commencer courant Février. Ils seront convoqués par la DAS.
Pour la CFDT, il est important que le démarrage se fasse rapidement car l’impatience grandit auprès des salariés. D’autre part, nous avons rappelé que cet accord permet une évolution plus rapide des jeunes qui sont appelés à remplacer les plus anciens et que si les adhésions à l’accord sont significatives cela permettra de prévoir des remplacements par des collègues de Florange entre autre ! 

RECLAMATIONS CLIENTS
 
15 dossiers ont été enregistrés pour Décembre, ce qui ramène la moyenne annuelle 2011 à 24 dossiers/mois pour un coût de 5.1 €/tonnes. Pour rappel, en 2010, le nombre moyen de dossiers par mois était de 26 avec un coût moyen de 4 €/tonnes. Cette augmentation s’explique en partie par un coût de 13 €/tonnes des litiges chez notre plus important client WDI.

A noter tout de même que AM Gandrange a été classé fournisseur classe A par le client Ziehwerk Plettenberg.

La CFDT constate que les efforts fournis sont payants et pense que la Direction devrait communiquer positivement vers les salariés.

ENTRETIENS PRO

En 2011, 183 entretiens réalisés au LCB et 7 à la R&D.

Pour la CFDT, de gros efforts ont été réalisés au LCB, ce qui n’est pas le cas à la R&D pour laquelle la règle d’un entretien tous les 12 mois n’est pas respectée. La Direction doit veiller à ce que les règles soient appliquées et respectées pour tous les salariés de Gandrange.

AI et PROMOTIONS 2011

              AI              Promotions
LCB       145                  59
R&D          9                   0

La CFDT est satisfaite d’avoir signé l’accord salarial 2011, accord qui a permis d’améliorer le salaire de nombreux salariés en cette dure période de crise et espère que l’accord 2012 en fera de même.

FORMATION

A fin Décembre, 8684 heures de formation interne et externe ont été réalisées, ce qui représente 79.5 % du budget, dont 297 heures pour le mois de Décembre.
829 heures de formation ont déjà été utilisées sur janvier.

EFFECTIF

A fin 2011, l’effectif est de 416 personnes (soit 352.70 ETP). Il y a eu 5 sorties et 1 entrée qui se décomposent comme suit :
  • Sorties :
    • 3 départs en retraite
    • 1 rupture de contrat conventionnelle
    • 1 licenciement disciplinaire
  • Entrée :
    • 1 à R&D (mutation groupe)
9 intérimaires sont présents sur le site :
  • 1 au SQ,
  • 3 au Transport,
  • 2 au Laminage,
  • 2 au Parachèvement,
  • 1 au Gardiennage.
La CFDT a de nouveau demandé leur embauche, car ils sont bien formés à nos outils et parfaitement intégrés dans l’entreprise.

INFORMATIQUE

La Direction nous a présenté les changements qui ont été décidés par le groupe en ce qui concerne le service Informatique (projet EUROPA), projet concernant une réduction des coûts et une rationalisation. A savoir, l’externalisation et la reprise de ce service par la société CSC (société Américaine).
Ce projet n’a aucun impact sur le personnel du service informatique de Gandrange.

Le démarrage s’est fait à partir du 1er Janvier 2012, avec une période de transition de 6 mois à 1 an pendant laquelle rien ne va changer pour les utilisateurs.

Pour la CFDT, nous réitérons ce que nous avons déjà dit dans toutes les instances et cela au plus haut niveau à savoir qu’il est dangereux de perdre notre autonomie et de transférer nos compétences à une société externe. D’autre part, la diminution de coût reste à prouver, ce qui n’a toujours pas été fait.

EGALITE HOMME/FEMME

Courant décembre 2011, la Direction a lancé une négociation obligatoire sur le thème de l’Egalité Homme/Femme. Après deux réunions, l’ensemble des syndicats a rompu le dialogue puisqu’aucune convergence n’a été trouvée entre la vision de la Direction et la vision syndicale.

La CFDT pense que la Direction voulait dès le départ aboutir à un désaccord en omettant délibérément les deux principaux axes de progrès en termes d’égalité homme / femme : la rémunération et l’évolution de carrière. Tout ceci afin de pouvoir mettre en place un plan d’action élaboré de façon unilatérale.

R&D GANDRANGE

La Direction de la R&D de Gandrange nous a présenté son budget 2012, ainsi que la répartition de son activité. Le budget 2012 est en très légère hausse par rapport à 2011.
En termes d’activité, la R&D de Gandrange travaille pour toutes les usines produits longs mondiales : Long Carbon Europe, Long Carbon Americas, ACIS (Afrique du sud, Ukraine, …), ainsi que Wire Solution. La R&D de Gandrange a notamment plusieurs projets à courts et moyens termes pour le développement du LCB.

La CFDT pense que c’est une chance pour le LCB d’avoir un centre de recherche regroupant de multiples compétences à proximité.

En termes d’emploi, la Direction nous a rappelé que les embauches extérieures étaient toujours interdites et que le remplacement de salariés mutés ou partis en retraite ne se ferait pas à hauteur de 1 pour 1.
Prochain CE Mercredi 29 Février 2012

mercredi 25 janvier 2012

INTERESSEMENT AUX RESULTATS ET PROGRES DES PERFORMANCES

ASSUMER – MAITRISER - APPLIQUER – ADAPTER
Etre signataire d’un accord c’est d’abord assumer sa position, maîtriser finement toutes les closes de l’accord, veiller à son application stricte et surtout, l’adapter et le faire vivre.
Le faire vivre afin qu’il rende le maximum de ses possibilités y compris en l’ajustant au contexte en cas de changement radical et imprévisible.

A SITUATION EXCEPTIONNELLE, MESURE EXCEPTIONNELLE

Une fois de plus la CFDT a prouvé que la signature d’un accord n’est pas une fin en soi.
En effet, dès l’annonce des résultats du quatrième trimestre 2011 nous avons, par courrier le 13 janvier 2012, vivement interpellé la direction d’AMAL pour obtenir une réunion de négociation d’un avenant à l’accord Intéressement du personnel de la société ArcelorMittal Atlantique et Lorraine aux progrès des performances et aux résultats de l’entreprise pour les années 2011 – 2012 – 2013.

Cette réunion a eu lieu le lundi 23 janvier 2012. Pour la CFDT, il fallait clairement revisiter les seuils de déclenchement qui avaient perdu leur vocation, leur sens premier dans cette période exceptionnelle que nous sommes en train de subir.
Il fallait convaincre la direction que les salariés d’AMAL n’ont jamais démérité. Les résultats des performances de chaque site le prouvent, la contribution de chacun, depuis que nous sommes frappés par une crise mondiale, est énorme et sans faille. Nous avons aussi argumenté du fait que certains choix industriels qui ont été faits amplifient les contraintes et désorganisent la gestion et l’activité des sites d’AMAL (voir analyse CFDT).

CE QUE NOUS AVONS OBTENU

Ce que nous avons obtenu replace notre accord d’intéressement aux résultats et aux progrès des performances dans le contexte que nous vivons. L’avenant négocié acte :
  1. Un assouplissement du seuil de déclenchement de l’enjeu masse salariale de l’IPP pour les années 2012 et 2013. Cela signifie que l’IPP serait déclenché dès que les prix de vente permettraient de couvrir les coûts de production. Les amortissements (environ 37 M€ par trimestre) sont ajoutés au résultat d’exploitation (RE) anciennement pris en compte.Dorénavant, dès que le résultat brut d’exploitation (RBE) sera positif, l’IPP sera déclenché.
  2. Un assouplissement du seuil de déclenchement de l’intéressement lié aux résultats pour les années 2012 et 2013.Cela signifie que l’IR sera déclenché dès que le RE/CA d’AMAL aura atteint 1,5% (précédemment 2,5%). De plus, en cas de déclenchement, la somme versée ne pourra être inférieure à 0,5% de la masse salariale annuelle. Ce qui représente un versement minimum de 200 € par salarié part fixe comprise.
Dès que les résultats 2011, nécessaires au calcul de l’IR seront connus, la CFDT demandera au Conseil d’Administration d’AMAL la possibilité d’appliquer l’avenant négocié pour 2011.
2012 NE SERA PAS 2010 !

ANALYSE CFDT

Ne peut être adapté, modifié, assoupli que ce qui existe ! N’en déplaise à certains, tout cela
fut possible uniquement parce que la CFDT privilégie la négociation.
Nous sommes satisfaits que nos demandes aient été prises en compte et ce que nous avons
obtenu nous convient. Nous l’avons martelé, tous, tous les salariés multiplient leurs efforts dans la période difficile que nous traversons.
Cependant pour la CFDT, la crise mondiale est sévère mais les choix de nos dirigeants sont dans AMAL de nature à compliquer les événements.

Quand les choix industriels anéantissent résultats et progrès des performances. Quand se développe la stratégie du « désintéressement » !

Aucun accord ! Aucun accord quel qu’il soit n’est en capacité de pallier aux manques et aux erreurs d’une politique mal maîtrisée, sans vision et démunie de perspectives sociales, industrielles et économiques.
Et il n’y a pas de résultats possibles sans embauches, sans investissement, sans formation et surtout sans cette base, sans ce socle que constituent l’implication et la motivation des salariés.
La CFDT ne cesse de le marteler :

« La qualité du produit provient de la qualité de vie et de la motivation de ceux qui le façonnent. »

C’est pourquoi, nous affirmons que les conséquences de la politique industrielle menée par les dirigeants du groupe sont dramatiques pour l’entreprise. C’est cette politique et nos dirigeants qui sont responsables des résultats négatifs d’AMAL.
Pour nous, sans changement stratégique nous allons nous installer pour longtemps dans une spirale qui ampute gravement notre pouvoir d’achat et ce, bien que nos efforts soient et seront de plus en plus importants. Notre part du gâteau va se limiter à poursuivre nos efforts qui ne cessent d’augmenter et ce, dans un environnement de contraintes imposées qui devient sans limites.

Depuis l’origine la CFDT dénonce cette ineptie de concentrer la production de brames sur le site de Dunkerque. Cette stratégie vouée à l’échec à court terme, détériore les outils qui fonctionnent en tout ou rien, met en danger la santé et la sécurité des salariés qui, attachés aux outils, travaillent aussi en tout ou rien et pour finir, cette politique brise les motivations, crée des injustices, propulse inéluctablement les salariés des deux sites dans une spirale de « désintéressement ».

Au nord,  flexibilité, sous effectif, heures supplémentaires, cadences de travail augmentées, salariés, installations et outils surchargés et fatigués, difficultés à produire en quantité avec un haut niveau de qualité et de service.

A l’est, flexibilité, chômage anarchique, imposition de CP – JRTT – récupération, sous traitants, intérimaires remerciés, difficultés à produire avec un haut niveau de qualité et de service.

Une fois de plus, « les planificateurs du désintéressement » n’ont pas fait dans la dentelle, au nord comme à l’est, la gestion des sites est plus que problématique et au final, c’est l’ensemble des salariés d’AMAL qui sont sacrifiés sur l’autel de la rentabilité.

Tous les salariés souffrent et les résultats ne sont tout de même pas au rendez-vous ! C’est pourquoi, la CFDT continuera à dénoncer et se battre contre cette stratégie vouée à l’échec, nous devons sortir de cette spirale infernale.

jeudi 19 janvier 2012

Sommet social

Des avancées utiles
mais des inquiétudes qui persistent
La CFDT avait demandé la tenue d’un sommet social dès le mois d’août 2011 afin de préparer au plus vite une réponse adaptée aux difficultés prévisibles sur le front de l’emploi. Cinq mois plus tard, alors que ce sommet se tient enfin, la CFDT a insisté sur la nécessité de mettre en place des mesures de court-terme pour soutenir les salariés et les entreprises en difficulté.
Parmi les options retenues par le gouvernement, certaines mesures seront utiles :
  • Chômage partiel : le dispositif sera simplifié, 100 millions d’euros supplémentaires y seront affectés.
  • Former plutôt que licencier : l’État financera à hauteur de 40 millions d’euros de la formation pour les entreprises en mutation économique ;
  • Formation des demandeurs d’emploi : une enveloppe d’urgence de 150 millions d’euros sera allouée pour de la formation, des contrats aidés ou des prestations de retour à l’emploi et la rémunération de fin de formation sera prolongée ;
  • Les effectifs de Pôle emploi augmenteront de 1 000 postes (la CFDT en demandait le double).
Malgré ces décisions importantes, l’inquiétude de la CFDT persiste sur le financement de la protection sociale. La CFDT reste opposée à la mise en place de la TVA sociale. Une réflexion plus globale sur le financement de la protection sociale est nécessaire. Elle doit notamment avoir lieu au sein du Haut conseil pour le financement de la protection sociale
En ce qui concerne les mesures compétitivité-emploi, la CFDT demande que ce sujet soit intégré à la négociation en cours sur les instances représentatives du personnel (IRP).

mercredi 18 janvier 2012

Sommet social

Intervention de François Chérèque

Mercredi 18 janvier 2012

Elysée

Monsieur le Président,
Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et Messieurs,

Quand la CFDT a proposé la tenue d’un sommet social, il y a cinq mois, ce n’était pas par fantaisie ou pour occuper l’espace médiatique de la fin d’été. Nous étions alertés par nos militants, au plus près des préoccupations des salariés et des réalités des entreprises, que nous étions loin d’être engagés dans une sortie de crise, contrairement aux propos officiels de l’époque. Des signes se manifestaient que la crise se renforçait, que les CDD et les intérimaires n’étaient plus réembauchés, que les difficultés économiques revenaient au premier plan, aggravées par les difficultés financières des collectivités territoriales et par la perspective d’un plan de rigueur qui allait aggraver le ralentissement de la croissance en freinant son principal moteur : la consommation.
Avec l’expérience de la crise de 2008, nous étions donc persuadés que des mesures spécifiques en direction des salariés devaient être prises, en allant plus loin et avec plus de réactivité.
Malheureusement, les semaines et les mois qui ont suivi nous ont donné raison. Le chômage a repris sa forte progression, les demandeurs d’emploi restent au chômage de plus en plus longtemps, et les perspectives très faibles de croissance n’augurent rien de bon sur les chiffres du chômage dans les prochains mois.

Pour la réactivité, c’est raté, il a fallu attendre cinq mois, mais il n’est jamais trop tard pour se mettre autour d’une table en vue de prendre des mesures d’urgence pour les salariés en difficulté, et c’est dans cet état d’esprit que la CFDT participe à ce sommet social.

Nos propositions

Nous avons une série de propositions de mesures, que nous souhaitons inscrire dans un cadre cohérent, et dans un pilotage coordonné entre l’Etat, les organisations syndicales et patronales.

Garder les compétences
La priorité dans cette période de crise, est de garder les compétences dans l’entreprise, d’abord pour limiter le chômage, mais aussi pour que les entreprises soient prêtes à répondre à la demande quand la reprise économique se fera sentir, et pour améliorer l’employabilité des salariés qui seront amenés à se reconvertir.
Cela passe par une politique de facilitation et d’accélération du dispositif de chômage partiel, pour que les entreprises en crise – les grandes comme les TPE-PME – puissent le développer plutôt que de licencier leurs salariés.
Les partenaires sociaux ont pris leurs responsabilités en la matière, en parvenant à un projet d’accord prolongeant les mesures de chômage partiel de 2009 et ajoutant des simplifications du dispositif.
Cet accord contient une adresse au gouvernement, à laquelle nous souhaitons une réponse rapide, et qui mentionne une incitation à la formation pendant les périodes de chômage partiel.
La France a consacré 610 M€ en 2009 pour le chômage partiel. L’Allemagne, 6 milliards d’euros. Il faut mettre le paquet sur cette mesure, tant sur le plan du financement que sur le plan de la simplification – une unification des dispositifs serait à cet égard indispensable.

Aider les chômeurs, en particulier les plus fragiles
Je l’ai évoqué en introduction, les premières victimes de la crise sont les salariés en CDD ou en intérim. L’accord interprofessionnel du 31 mai dernier, créant le contrat de sécurisation professionnelle pour les licenciés économiques, prévoit une expérimentation aux salariés en CDD, intérim ou contrats de chantier touchés par la crise dans des bassins d’emploi choisis par le comité de pilotage. Cette expérimentation ne portera que sur 2 500 bénéficiaires. Nous demandons une enveloppe « crise » qui permette une prise en charge de 10 fois plus de bénéficiaires.
Les jeunes sont particulièrement touchés par le chômage. Les partenaires sociaux ont pris leurs responsabilités à leur égard, en produisant 4 accords, qui renforcent leur accompagnement par les missions locales, Pôle Emploi, l’Apec, et la mise en place d’un coup de pouce pour les jeunes qui démarrent leur vie professionnelle. Nous demandons que l’Etat participe à cet effort en doublant les moyens déployés par les partenaires sociaux.
Enfin les chômeurs les plus éloignés de l’emploi doivent pouvoir bénéficier de contrats aidés. Mais nous refusons la logique comptable qui motive habituellement l’Etat quand il développe ce type de contrats : celle de faire baisser les chiffres du chômage. Pour la CFDT, les contrats aidés sont une aide à l’insertion professionnelle durable. Nous proposons donc qu’une concertation s’engage sur le développement des contrats aidés, pour que ceux-ci soient véritablement un instrument d’accompagnement social et professionnel.

Aider le service public de l’emploi à assumer sa mission
Le service public de l’emploi est fortement sollicité dans la période. Avec la hausse continue du chômage, il est indispensable que les effectifs de Pôle Emploi soient renforcés. Qu’on en juge : 1,2 million de demandeurs d’emploi en catégorie A B et C en plus depuis mi-2008, soit + 28 %. Pour les accompagner, les effectifs de Pôle Emploi ont été certes renforcés dans un premier temps, mais ont baissé en 2011 et s’annoncent stables en 2012. Il faut embaucher 2 000 personnes pour faire face à l’afflux de chômeurs, et mettre en œuvre efficacement la convention Etat-Unedic-Pôle Emploi.
Parallèlement, la formation des demandeurs d’emploi doit être renforcée, en particulier sur les compétences transférables, dont la lutte contre l’illettrisme. Pour cela des plateformes locales Etat-Région-Pôle emploi, s’appuyant sur l’Afpa, doivent être mises en place.
Nous appelons aussi le gouvernement à être cohérent : au moment où la formation des demandeurs d’emploi et l’aide à l’insertion des jeunes doit être priorité, il est impensable que l’Etat se permette de ponctionner le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP), dont les ressources sont affectées à ces actions.

Etre solidaire des demandeurs d’emploi seniors, par le rétablissement de l’AER
Depuis le 1er janvier 2011, suite à la suppression de l’Allocation Equivalent Retraite (AER), aggravée par le recul de l’âge de la retraite, de nombreux demandeurs d’emploi seniors se retrouvent dans une situation où ils devront vivre de longs mois avec les minima sociaux alors qu’ils ont cotisé le nombre de trimestres requis, mais n’ont pas l’âge requis pour percevoir leur pension de retraite.
Le contexte ne permet pas sérieusement de penser que l’emploi des seniors va s’améliorer prochainement. Et la mise en place de l’allocation transitoire de solidarité ne règle le problème que pour un nombre très limité de ces demandeurs d’emploi. La CFDT demande donc le rétablissement de l’AER à compter du 1er janvier 2011 aux conditions prévalant en 2010.

Les annonces gouvernementales
J’en viens maintenant aux mesures que le gouvernement semble s’apprêter à annoncer, qui ont été distillées dans la presse dans les dernières semaines et sur lesquelles nous avons été interpellés par le ministre du Travail.

Le financement de la protection sociale
Sous prétexte d’augmenter la compétitivité des entreprises dans cette période difficile, le débat sur l’instauration d’une TVA dite « sociale » a été lancé par le gouvernement. L’augmentation de la TVA serait parallèle à une baisse des cotisations patronales des entreprises. Les recettes de cette hausse de TVA seraient censées abonder les caisses des organismes de protection sociale.
S’il s’agit de débattre de financement de la protection sociale, la CFDT y est prête. Elle le revendique depuis longtemps. Nous proposons depuis plusieurs années un transfert des cotisations sociales finançant les risques universels (maladie et famille) vers une contribution plus large que les seuls revenus du travail.
Mais nous sommes fermement opposés à un transfert sur la TVA. Que les produits soient importés ou élaborés en France, ce sont les consommateurs en France qui paieraient le surcroît de TVA, et ce d’autant plus fortement proportionnellement à leurs revenus, que ceux-ci sont faibles. L’augmentation de la TVA se traduirait donc par une réduction plus forte du pouvoir d’achat des ménages aux revenus les plus faibles, plus de deux fois supérieure à celles que connaîtraient les revenus les plus élevés selon nos calculs.
Les Français les plus modestes ont besoin, au contraire, d’obtenir des réponses positives à leurs difficultés, sauf à laisser ce soin aux populistes de tous bords.
Non seulement cette mesure serait d’une injustice criante, mais elle ne garantirait pas l’affectation des recettes à la Sécurité sociale. La TVA « sociale » n’est donc pas la réponse appropriée.
Vous faites de la TVA « sociale » un argument en faveur de la compétitivité de nos entreprises, par le jeu d’une baisse parallèle des cotisations sociales patronales. Là encore, écoutez les partenaires sociaux : nous avons, avec le patronat, établi un diagnostic commun sur les questions de compétitivité. Le retard de compétitivité des entreprises françaises ne peut pas être uniquement vu à travers le prisme du coût du travail. Nous avons démontré que ce retard est avant tout dû à d’autres facteurs : défaut d’investissement, de recherche, de formation…

Pour autant la CFDT est d’accord pour transférer des cotisations avec un outil fiscal, considérant que les prestations universelles (maladie, famille, perte d’autonomie) ne doivent pas être financées par les seuls revenus du travail.

Notre choix se porte sur la CSG, impôt affecté, et qui doit être modulé de manière à obtenir un coût nul pour les salaires. Ce transfert sur la CSG serait d’autant plus juste que cette cotisation concerne aussi les revenus financiers.
Nous pensons que cette solution doit être creusée, car selon le montant du transfert, elle est apte à créer un choc de compétitivité bénéfique dans la période. Un transfert important des cotisations sociales sur la CSG, compensé au niveau salarial, devrait permettre de dégager des marges de manœuvre pour redistribuer les gains sur des hausses de salaire, l’investissement, la recherche-développement, la formation, etc. en fonction de l’entreprise et de la réalité du secteur professionnel.
Par exemple, 10 points de cotisations employeur transformés en 7 points de CSG sur l’ensemble des revenus, nécessiterait 8 points d’augmentation du salaire brut pour être indolore pour le salarié. Dans ce cas, le coût du travail baisse de 2,7 %.
Si on exclut les revenus de remplacement (chômage, retraite) de l’augmentation de la CSG, une même baisse de 10 points de cotisations employeur conduirait à augmenter la CSG de 8 points, et le salaire brut de 9 points pour rester indolore. Dans ce cas le coût du travail baisserait de 1,5 %.

La CFDT propose que le Haut Conseil au financement de la protection sociale soit saisi rapidement du sujet, qu’il l’étudie dans des délais raisonnables pour laisser le temps des auditions et de la réflexion, en tenant compte de la situation des retraités, des chômeurs et des fonctionnaires, et qu’il soit en mesure d’annoncer des propositions concrètes dès le mois de mars, pour une mise en œuvre dès le début de la prochaine législature.

Le temps de travail et les accords compétitivité-emploi
Nous ne sommes pas opposés à ce que la situation difficile de certaines entreprises puisse conduire à des négociations qui permettent de moduler le temps de travail en vue de sauvegarder l’emploi, ce qui, du reste, est déjà pratiqué dans certaines entreprises. Notez que la RTT a permis une nouvelle organisation du travail, comprenant la modulation horaire et les comptes épargne-temps, qui a été utilisée à fond pendant la période de crise économique récente, permettant ainsi d’éviter de nombreux licenciements. C’est aussi la raison pour laquelle nous plaidons pour l’augmentation du chômage partiel.
Le gouvernement nous a interrogés sur une déréglementation du temps de travail, en vue de donner les moyens aux entreprises de modifier le temps de travail plus facilement, sans modification du contrat de travail.

Nous ne pouvons pas accepter ce cas de figure.

La comparaison faite sur ce sujet avec l’Allemagne ignore les conditions de sa réalisation : co-détermination sur l’avenir de l’entreprise, à égalité de voix employeurs-syndicats ; objectifs de compétitivité et d’emplois sur le long terme (5 à 10 ans) ; filières industrielles plus solidaires ; et dans les situations de crise, utilisation massive du chômage partiel… Le contexte n’est pas propice pour accepter cette évolution aujourd’hui. Par contre, la négociation sur le partage de la valeur ajoutée et les IRP peut et doit permettre d’étudier comment nous pouvons évoluer sur ce sujet en France.

En conclusion, la CFDT est venue déterminée à ce sommet social – et non « de crise » -, avec des propositions, mais n’acceptera pas une évolution précipitée de notre système social, qui aggravera la situation déjà peu enviable de beaucoup de salariés, sans rendre pour autant nos entreprises compétitives. La perte de notre « triple A », dont on ne sait plus si elle est grave ou pas, ne doit pas autoriser le gouvernement à une remise en cause de notre modèle social.

mercredi 11 janvier 2012

Lettre ouverte aux voleurs de la stèle de Gandrange

A qui profite le crime ?

Dans la nuit du 9 au 10 janvier 2012, la stèle commémorant les promesses faites en 2008 par SARKOZY aux salariés d’ArcelorMittal Gandrange, a été volée. Installée en février 2009 par la CFDT, elle faisait partie depuis cette date de la mémoire industrielle et sociale de notre région.

Près de 3 ans que ce symbole trônait au pied de l’aciérie de Gandrange. Comme ce mastodonte d’acier aujourd’hui vide et froid, la plaque de marbre rappelait ce passé industriel dont tous les lorrains sont fiers.  A tel point que de nombreux visiteurs, parfois illustres, sont passés par ce lieu.

Jamais personne n’a osé toucher à ce symbole. Par respect pour les ouvriers qui ont perdu leur emploi à Gandrange, par respect pour ceux qui y travaillent encore. Par respect pour cette ville et ses habitants qui souffrent encore de cette désindustrialisation injuste parce que purement financière.

Aucun sidérurgiste lorrain n’a oublié cette épisode douloureux de 2008 parce qu’il rappelait aussi les précédentes restructurations, comme celle de Longwy. Aucun sidérurgiste n’a oublié parce que l’avenir de la sidérurgie lorraine n’est pas encore assuré.

Les échéances électorales à venir sont l’occasion pour tous les candidats à la présidentielle de venir apporter leur soutien à l’industrie sidérurgique lorraine. Tous ou presque !

A qui donc peut profiter le « crime » ? Faute de preuves, puisque les auteurs « courageux » de la profanation ont agi en secret et sans laisser de carte de visite, la CFDT ne visera personne. N’empêche que chacun peut s’interroger sur les motivations des voleurs et se faire sa propre idée.

La CFDT condamne cet acte inqualifiable, contre les sidérurgistes, contre les lorrains, contre l’emploi.
Cette stèle fait partie du patrimoine lorrain, elle doit retrouver sa place !

Posée le 4 février 2009, cette stèle n'a peut-être pas fait le tour du monde, mais tous les journaux, tous les magazines, tous les médias français l'ont photographiée, l'ont filmée, aujourd'hui encore au hazard de l'actualité, on peut la voir dans un article ou un reprtage.
Elle est devenue le symbole des promesses non tenues de Sarkozy.
Alors présente ou pas devant la porte de l'aciérie de Gandrange, le symbole restera, et continuera à être repris.