mercredi 30 janvier 2013

L'arlésienne: Le document ArcelorMittal et Etat signé


Engagements entre l'État français et ArcelorMittal
à la date du 30 novembre 2012



ArcelorMittal Flat Carbone SA, ci-après dénommé «ArcelorMittal», et représenté par Mr Robrecht   Himpe, CEO, d'une part,

L'État français, représenté par le ministre de l'économie et des finances, le ministre du redressement productif, le ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social, la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, ci-après dénommé « l'État », d'autre part,

confirment qu'à l'Issue de la période de 60 jours destinée à étudier avec l'Etat les différentes options envisageables pour l'avenir du site d'ArcelorMittal de Florange, Il est constaté par les deux parties qu'il n'y a pas de repreneur déclaré pour le périmètre offert à la vente.

Dans ce cadre, ArcelorMittal souhaite marquer sa volonté d'assurer la pérennité industrielle de chacun de ses sites situés sur le territoire français, en prenant vis-à-vis de l'État, dès le 1er décembre 2012, les engagements suivants :

1.  ArcelorMittal s'engage à réaliser de manière Inconditionnelle sur le site de Florange un montant minimum d'investissements de 180 millions d'euros sur la période de 5 ans à dater du 1er décembre 2012. Ce plan d'investissement pour Florange comprend les Investissements stratégiques (53 M€), le flux d'Investissements courants, les Investissements de pérennité, santé  sécurité et  progrès  continu et  la  maintenance exceptionnelle (OPEX).  Ce  plan comportera en particulier l'adaptation  des capacités de production du train à  chaud aux nouveaux produits (Usibor notamment). Ces Investissements permettront de renforcer les installations de la phase à froid et notamment de la filière J'emballage. Le train à chaud (train à bandes) du site de Florange fait partie des outils majeurs du dispositif de laminage à chaud de la Business Division Nord. Son niveau de production sera donc maintenu autour de 2 millions de tonnes/an pour alimenter en bobines l'aval de la Lorraine.

2.  ArcelorMittal s'engage à consolider les flux d'activité de la filière froide et en particulier la filière  Emballage.  Pour ce  faire,  ArcelorMittal concentrera les  activités de  l'amont  du packaging de l'entité ArcelorMittal Atlantique et Lorraine (« AMAL »)  sur Florange. Il sera certes nécessaire de continuer à améliorer la compétitivité de cette activité. Ceci permet de donner une garantie de pérennité de l'activité industrielle du packaglng sur AMAL (dont Florange et Basse Indre) pendant 5 ans. Cette réorganisation doit permettre de sécuriser l'emploi sur la période et sur le périmètre de Florange. Pour ce faire, l'activité amont de Basse Indre  sera mise  en arrêt  temporaire. En  fonction de  l'optimisation des  carnets, Il  sera probablement nécessaire de devoir procéder à l'arrêt temporaire du recuit continu d'Ebange tout en maintenant le volume d'activité. Toutefois, Il est bien confirmé que Basse Indre reste une entité Importante et pérenne du dispositif Industriel du packaglng. A ce titre, Il est d'ailleurs confirmé que les Investissements qui seront nécessaires pour respecter la législation européenne en matière de produits seront réalisés. Ce transfert d'activité n'impactera pas les effectifs Inscrits à Basse Indre.

3.   Cet engagement s'insère dans la volonté réitérée d'ArcelorMittal de poursuivre l'exploitation des activités sidérurgiques du cluster Lorraine à  travers sa Business Division Nord et de continuer le  développement de ces  activités. En outre, de nouveaux développements à destination de l'automobile sont en cours dans le centre R&D de Maizières-lès-Metz, et le site lorrain sera privilégié pour l'industrialisation. ArcelorMittal souhaite faire de la Lorraine un centre d'excellence FCE des aciers automobile en étroite collaboration avec le centre R&D de Maizières-lès-Metz dont la pérennité sera également assurée.

4. Le projet ULCOS reste un projet important pour développer de nouvelles solutions mieux adaptées aux enjeux du changement climatique. ArcelorMittal a été le leader du projet de R&D et continue à être actif sur ce projet. Le projet de démonstrateur Industriel sur Florange  a été totalement étudié et a fait l'objet d'un rapport au Consortium. L'état actuel des résultats de la recherche ne permet pas de passer directement sur le démonstrateur industriel de Florange qui a fait l'objet d'une demande de subvention à la Commission Européenne (NER300). ArcelorMittal va proposer au Consortium de continuer à travailler sur le projet de recherche et de validation technologique en s'appuyant notamment sur l'expertise du centre R&D de Maizières-lès-Metz. Dès le début de l'année 2013, un programme de recherche et de validation technologique d'un budget de 13 millions étalé sur 3 ans, sera consacré à la mise au point de solution spécifique à la technologie ULCOS-BF. Ceci permettra de poursuivre le développement de cette nouvelle technologie qui nécessitera des phases Importantes de validation technologique Intermédiaires.

5. Les Installations de la phase liquide de Florange seront mises sous cocon dans l'état actuel et compatible avec la perspective de réalisation d'un démonstrateur industriel ULCOS sur un haut-fourneau. Le fonctionnement de toutes ces Installations sera arrêté en toute sécurité à l'issue de la procédure légale. Cette période sera mise à profit pour faire un premier point de situation sur l'évolution du projet ULCOS. ArcelorMittal s'engage à ne pas démonter ces Installations dans les 6 ans. A l'issue de cette période de 6 ans, ArcelorMittal évaluera la possibilité de redémarrer une activité au niveau haut-fourneau sur le site de Florange, soit en cas de retour du marché, soit en cas de projet de nouvelle technologie. Par ailleurs, ArcelorMfttal confirme son engagement d'exploiter la cokerie de Serémange.

6. ArcelorMittal s'engage à réaliser la réorganisation de l'activité sur le site de Florange sur des bases exclusivement volontaires, dans le cadre d'un accord collectif avec les organisations. syndicales. Celle-cl sera fondée uniquement sur un dispositif de gestion des fins de carrière et sur la mobilité interne au site. ArcelorMittal continuera à proposer à des personnes volontaires les postes disponibles sur ses autres sites.

7. En qui concerne la filiale GEPOR, ArcelorMittal veillera à Inclure des mesures de gestion de fin de carrière et de mobilité avec des conditions similaires à Florange.

ArcelorMittal rappelle en conclusion son engagement de maintenir, à l'échéance minimale des 5 prochaines années, la présence stratégique en France du segment FCE (Flat Carbon Europe), et notamment sa capacité de production de brames sur ses 2 sites côtiers, Fos et Dunkerque avec une configuration Industrielle à 3 hauts-fourneaux sur le site de Dunkerque et 2 hauts-fourneaux sur le site de Fos.
Par la présente, ArcelorMittal et ltat s'engagent à faire respecter scrupuleusement les engagements pris.


mardi 29 janvier 2013

Comité Central d'Entreprise AMAL

Mercredi 23 janvier 2013, les membres du Comité Central d’Entreprise ont été invités à une réunion d’information sur le projet industriel et commercial d’ArcelorMittal Atlantique et Lorraine.
Exigée et obtenue, lors de la première réunion de négociation d’un accord du processus d’information-consultation dans le cadre du projet industriel et commercial de la société AMAL, cette réunion, bien que ne levant pas toutes les demandes et interrogations, a permis de connaître plus en détail le projet de la société.
En introduction, le président du CCE a annoncé aux élus que l’accord signé entre le Gouvernement et ArcelorMittal, qui devait être donné aux membres ce jour, sera communiqué par M. Marzorati (mandaté par J-M. Ayrault) lors de la prochaine réunion du comité de suivi qui se tiendra le  1er février 2013.
Pour H-P Orsoni, accord ou pas, ce qui compte ce sont les engagements de l’entreprise qu’il va décliner et qu’il a en charge de mettre en œuvre. C’est ainsi que, comme habituellement maintenant, après le quart d’heure de morale sur la qualité du dialogue social Florangeois, sur le besoin de tirer tous dans le même sens (centralisme démocratique !?!? certains apprécieront), sur le besoin de faire le deuil du passé qu’enfin, la réunion a débuté.

AMAL, de quoi parlons-nous ?

Périmètre : 1 usine à chaud (Dunkerque)
2 Trains à bande (Dunkerque – Florange)
7 Sites de finishing (Desvres – Mardyck - Montataire - Florange – Basse-Indre –  Mouzon et Dudelange)
Volume facturé : 6 Mt
Effectifs au 30-11-2012 : 7 342 (7 618 avec Dudelange)

Nbre de départs retraite possibles 2013 2014 2015 Cumul
Dunkerque 117,8 199,05 163,9 480,75
Mardyck 16 37,6 39,8 93,4
Montataire 22 33,6 30,8 86,4
Desvres 1 6,8 3,8 11,6
Mouzon 6 3 2 11
Basse-Indre 6 9,6 15,8 31,4
Florange 179,7 249,75 181,5 610,95
AMAL 348,5 539,4 437,6 1325,5

 

Les principaux projets industriels et commerciaux

  1. Pilotage de la performance coût filière fonte et brame
  2. Florange Mise sous cocon phase liquide
  3. Coke Lorraine logistique vente externe coût et qualité réduction 50€/tonne
  4. Valorisation des co-produits sidérurgiques
  5. Flux brames Dunkerque – Florange
  6. TCC Dunkerque 4,5 Mt en 2015 – 2016
  7. TAC Sérémange 2016 baisse coût, pérennité et capabilités
  8. Reconfiguration logistique Florange
  9. Fiabilité Atlantique baisse des heures de pannes et Nbre incidents majeurs
  10. Fiabilité couplage Florange
  11. Compétitivité et pérennité de la filière packaging Atlan. et Lorraine 650 kt à coûts optimisés
  12. Mouzon production Alusi Usibor homologation grandes largeurs, fortes épaisseurs qualité et coûts. Améliorer coûts et compétitivité (brevet domaine public en 2017). Hausse volumes
  13. Florange performance ELSA en automobile tonnes poste et litiges
  14. Mouzon ELO industrie optimisation coûts avec marche à 1 ligne
  15. Mouzon Aluzinc développement commercial et réduction des coûts
  16. Mouzon Galfan projet compétitivité
  17. Florange Maîtrise de l’offre grande largeur Extragal – Ultragal
  18. Florange filière RBE Solfer maintenir la filière et préparer reconversion en filière CA
  19. Filière Galvalia coût non qualité et satisfaction client
  20. Montataire développement prélaqué CSI à 100% et 250 kt par an
  21. Décapé Auto développement filière
  22. Plan de robustesse et développement des THR
  23. Réduction des coûts logistique coûts et OTIF
  24. Rentabilité carnet
  25. Réduction coûts non qualité et amélioration réaffectation
  26. Fonction Support Projet Alians planning et budgets respectés
  27. Fonction Support création de départements transversaux

 Conséquences sociales du projet

Les conséquences sociales du projet mesurées par la direction sont contenues dans deux projets :
1) Redéploiement des 629 salariés affectés aux postes supprimés par la mise sous cocon de la phase liquide à Florange.
2) Redéploiement des effectifs sur les deux sites concernés suite à la constitution d’une filière packaging intégrée
Pour les autres sites, la pyramide des âges entrainera des départs à un rythme supérieur à la productivité qui résultera des projets qui restent du type « progrès continu ».

 Analyse CFDT

150 diapositives et 5 heures de réunion en présence des experts du CCE pour décliner tout ces projets. Une montagne de chiffres qu’il nous faudra décrypter et analyser.
Mais déjà, dés la fin de la réunion, lors du tour de table final les élus CFDT ont pointé les manques.
Concernant le volet industriel, nous sommes très inquiets sur la solidité et la faisabilité des projets.
D’une façon générale, nous constatons une intensification des flux avec tous les problèmes que cela comporte tant au niveau de la SNCF que des sites. Pour exemple la gare d’Ebange n’est pas en mesure d’absorber l’augmentation des expéditions et réceptions métal, charbon et coke. Dans une marche à deux fours, le TAC est capable de laminer 63 000 tonnes par semaine alors que notre capacité de réception à la gare d’Ebange plafonne à 53 000 tonnes.
Ensuite, dés les premiers soubresauts de la consommation d’acier, les hauts fourneaux de Dunkerque ne seront plus capables de charger à leur nominal les deux trains à bandes et les 7 sites de Finishing d’AMAL, sans oublier les flux vers Liège.
Une fois de plus, un arbitrage devra être fait et quelles seront les priorités ? La proximité des clients aval ou la proximité des lignes amont ?
Concernant la filière packaging, la direction écrit vouloir saturer l’étamage 3 de Florange. Malheureusement, quand les élus parlent de cinquième équipe, la réponse est : « pas dans l’immédiat, il faut attendre la reprise du marché ». Cette phrase trop souvent répétée à Florange veut dire : jamais !
Tout comme d’ailleurs la mise sous cocon des lignes amont de Basse-Indre (décapage – laminage), pour la CFDT, la direction considère ces arrêts comme étant irréversibles.
Quand aux éternelles baisses, pour la CFDT, ce ne sont pas des projets. Baisse des coûts de production, baisse des effectifs, baisse de la maintenance, baisse des investissements, baisse du pouvoir d’achat, baisse des consommables etc, etc. Cette spirale, qui conduit au néant, nous n’en voulons plus.
Nous avons rappelé que le seul projet possible doit être le projet qui affirme, valorise et développe les capacités, les savoirs faire et les compétences de l’intégralité des outils et des salariés d’AMAL.
C’est le projet qui doit nous orienter vers une production d’acier propre et nous préparer au redémarrage de la consommation d’acier. Ce projet sérieux existe, il doit être présenté, étudié et confronté.
Pour l’avenir, nous devons nous inspirer et faisons nôtre l'adage du chancelier Willy Brandt car c’est la seule façon de réussir ensemble.
Les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain et les emplois d'après-demain.
Concernant les conséquences sociales, nous avons rappelé que tant que le projet industriel n’est pas compris, partagé et surtout comparé, nous refusons d’aborder le social.
De plus, il n’est pas question pour nous d’être consulté uniquement sur la phase liquide du périmètre Florangeois. Nous avons exigé de connaître les Plans Emplois de la société et ceux de tous les sites d’AMAL. Nous voulons savoir l’effectif de la société
  • au 31-12-2012 et celui inscrit dans les tablettes de la direction
  • au 31-12-2013 et comment se déclinent les emplois site par site.
Pour finir, nous avons affirmé que, selon nous, malgré l’attitude de désintéressement voir d’indifférence développée par H-P Orsoni sur les modalités de l’accord passé avec le Gouvernement, la direction craint les représailles toujours possibles.
C’est pourquoi, la moindre information doit être arrachée. La direction nous noie d’informations, mais refuse d’aborder l’essentiel. Chaque question concrète et précise de la part des élus et reformulée, triturée et les silences avant réponses sont révélateurs.

Mais pourquoi ? La mariée ne serait-elle pas si belle !

Suite au tour de table, la direction a proposé de réunir la Commission Economique du CCE mardi 5 février pour continuer à travailler sur le sujet.

vendredi 25 janvier 2013

Et pendant ce temps ....

Fermeture à Liège

Lakshmi Mittal n’en finit plus de restructurer la sidérurgie européenne, dont la demande d’acier a plongé de 8 à 9 % l’an passé. C’est au bassin sidérurgique de Liège qu’il s’en prend à présent. Il annonce son intention d’arrêter « un certain nombre d’installations supplémentaires » après avoir fermé en octobre 2011 la phase liquide. Ce projet entraînerait la suppression de 1 300 emplois des 3 100 emplois actuels et ne maintiendrait que 800 personnes sur les cinq lignes principales qui resteraient en activité (plan social compris). De 5 000 personnes en 2005, Liège se retrouverait dépouillé et réduit à 800. Pour un bassin historique qui a employé jusqu’à 40 000 personnes, c’est le début de la fin. En clair, Mittal ferme sept lignes sur douze dont deux de galvanisation et deux d’électro-zingage, lesquelles étaient chargées à 50 %, et concentre toute l’activité sur cinq lignes de produits stratégiques, qui fonctionneront dès lors à 90 %. Dans le même temps, il arrête la cokerie de Liège qui ne livrait qu’épisodiquement un site en Allemagne.
« Florange est le prochain sur la liste ! Il a promis à Florange un site d’excellence comme il l’avait fait pour Liège. On voit le résultat. On ne peut pas croire Mittal ! », s’insurge Edouard Martin, de la CFDT, pour qui « il ne faut pas se réjouir de ce qui arrive en Belgique. » De fait, pour Pierre-Henri Orsoni, le patron d’AMAL (ArcelorMittal Atlantique Lorraine), « cette décision en Belgique ne devrait pas avoir de conséquences à court terme pour les unités françaises et notamment Florange. » Jugeant sûrement indécent dans ces circonstances, qui accablent une autre usine du groupe, d’évoquer le moyen terme, il laisse pourtant entendre « qu’à la différence de la Belgique, l’accord signé par le groupe avec le gouvernement préserve les sites français. Car c’est un engagement fort du groupe ArcelorMittal. » Et cet accord signé devrait être, selon lui, présenté lors du prochain comité de suivi début février par le sous-préfet Marzorati.
Article extrait du Républicain Lorrain du 25 janvier 2013

AMAL Comité central d'entreprise extraordinaire


Mercredi 23 janvier après-midi, ArcelorMittal a présenté son plan dit "stratégique" pour sa société AMAL. Huit sites sont concernés, dont Florange, Basse-Indre et Dunkerque. Les syndicalistes exigent de connaître l'intégralité du plan stratégique de Mittal, et ses impacts sur l'emploi, avant de se prononcer sur le traitement social à Florange.
Lors du CCE, Mittal  a confirmé les 180 millions prévus  en investissements pour Florange. La mise en veille des deux hauts fourneaux pour six ans a également été confirmée. Pour les syndicalistes, cela prouve que Mittal veut la production d'acier en Lorraine.
 
La mise en veille de certaines activités de Basse-Indre a aussi été confirmée. Pour la direction ces "réorganisations" devraient se faire sans licenciement, vu le nombre de départs en retraite prévu. Il n'empêche que les emplois seront bel et bien supprimés !
De plus, le "plan de compétitivité pour l'emballage" annoncé, avec "une réorganisation entre les sites, et une réorganisation des fonctions supports", n'assure pas l'avenir du Packaging de Florange.

jeudi 24 janvier 2013

Toujours des CRS


80 sidérurgistes déposent la pétition


Enchaînés aux grilles de Matignon...


Partis de Florange dans la nuit, 9 militants CFDT se sont enchaînés aux grilles d'une fenêtre de Matignon. La revendication est toujours la même, redémarrage de la filière liquide, refus de l'accord bidon entre le gouvernement et Mittal et publication du projet du repreneur.
Après un moment de surprise devant une telle audace, la police est intervenue rapidement pour déloger ces dangereux terroristes. Heureusement quelques médias étaient présents pour calmer les ardeurs policières. Vexés d'avoir été surpris les policiers se sont cependant bien vengés, coups de matraques, coups de pieds et de poings... C'est leur mode d'expression principal !


"On a pris des coups et ils nous ont traîné par terre" a témoigné Édouard Martin "On est venu dénoncer un accord qui fragilise Florange et risque de le condamner à court terme. Le repreneur est toujours sur les rangs et il ne s'agit pas de nationaliser ad vitam aeternam, juste de retirer Florange des griffes de Mittal, pour le confier à cet opérateur industriel privé qui lui est prêt à investir, à maintenir l'emploi et même à faire des embauches".

Reçus au siège du PS


Les 9 militants se sont ensuite présentés au siège du PS et y ont rencontré le premier secrétaire Harlem Désir "Lui, au moins, il nous reçoit", a lancé Édouard Martin devant le siège du PS. "On veut demander au PS qu'il s'exprime sur l'accord signé le 30 novembre dernier et qui prévoit la fermeture des hauts fourneaux"
 
"On veut que certains au PS aient le courage de taper sur la table et de rouvrir le dossier Florange. On veut que le plan Montebourg entre en vigueur", a précisé Jérémie. Alors même qu'en Lorraine, certains veulent tourner la page de la filière chaude. Et que la CFE-CGC alerte de son côté sur l'ambiance devenue délicate à l'intérieurde l'usine de Florange.
 
Mais le PS soutient le Gouvernement


Dépôt de la pétition à l'Élysée


Ces syndicalistes de la CFDT ont ensuite rejoint la délégation intersyndicale qui avait rendez-vous en fin de matinée à l'Élysée pour remettre au conseiller social de François Hollande, Michel Yahiel, la pétition en ligne en faveur de la nationalisation qui a recueilli plus de 30.000 signatures. Une rencontre démentie, puis finalement acceptée par l'Élysée. Mais ce conseiller n'était pas mandaté pour négocier.
Parqués et encadrés par un impressionnant cordon de CRS, les quelques 80 sidérurgistes venus déposer la pétition ont été bousculés, gazés et matraqués alors qu'ils étaient venus les mains vides. Bilans, quelques blessés légers, mais surtout beaucoup de blessés moralement



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lundi 21 janvier 2013

Négociation Information Consultation

Première réunion Premiers couacs

 
Vendredi 11 janvier 2013 a eu lieu la première réunion de négociation d’un accord de gestion du processus d’information-consultation des instances représentatives du personnel dans le cadre du projet industriel et commercial de la société ArcelorMittal Atlantique et Lorraine.
 
Cette réunion est une première étape des avancées arrachées par l’Intersyndicale et les salariés de Florange.
Suite aux actions et au combat menés tout azimut envers Mittal, envers les élus locaux, envers les Pouvoirs Publics, nous avons obtenu un engagement d’ArcelorMittal et du Gouvernement sur des investissements, sur le maintien d’un ancrage industriel en France, etc. Mais aussi, nous avons obligé l’entreprise à retirer son projet de plan social. Le tout, « sans conditionnalité »
 
C’est écrit, « il n’y aura pas de plan social à Florange ».
 
C’est dans ce cadre encore inédit dans notre entreprise qu’en introduction, Patrick Genu, directeur des ressources humaines de la société, a souhaité commenter plus en détail les quelques documents de présentation en sa possession, afin que les membres présents décryptent plus précisément les vues de la direction sur le sujet. Pour lui, il s’agit d’un projet de transformation lourde du site de Florange dont le processus est suffisamment élaboré par la direction pour entrer dans une phase d’information-consultation des instances représentatives du personnel. Phase qui permettra au final, d’en engager une seconde dite de négociation de mesures spécifiques.
 
Cette première réunion de négociation devait permettre de définir des règles sur la façon d’aborder le fond du projet. La direction ayant, soi-disant, mesuré l’inquiétude des salariés, elle souhaite les informer au plus vite sur ce projet qui à ses yeux, prend complètement forme.
 
Selon Patrick Genu, les salariés doivent savoir, ils ont besoin de repère pour se projeter dans l’avenir. Il affirme d’ailleurs que dans le passé, le groupe a toujours su trouver un accompagnement susceptible de faire aboutir tous les projets.
 
Et pour se faire, il veut se donner les moyens d’un dialogue réel qui engage l’entreprise. A peine cette phrase dite, il s’empresse cependant de rappeler que « dialoguer » ne veut pas dire que l’on partage les vues car c’est bien la direction qui apporte un projet et en assume toutes les conséquences.
 
Patrick Genu estime, comme son responsable d’ailleurs, Henri-Pierre Orsoni, que l’arrêt de la filière liquide n’est pas une fin en soi, c’est un projet AMAL avec un engagement d’ArcelorMittal.
 
Ce projet est stratégique et doit être débattu via les instances, notamment sur ses conséquences et un recueil d’avis de ces mêmes instances doit avoir lieu avant mise en œuvre.
 
Comme nous sommes dans un projet AMAL qui impacte les sept établissements : dans les autres sites, les organisations syndicales seront consultées dans le cadre de l’accord sur la GPEC.
 
La GPEC permettra, selon lui, de traiter tous les sujets qui paraissent clairs et sur lesquels il y a un travail avec une visibilité à trois ans.
 
Pour conclure, il souhaite, mener en concomitance les dossiers industriel et social, mais martèle, une fois de plus, que la problématique du site de Florange est différente, compte tenu de l’ampleur de la transformation des outils. Donc les outils de la GPEC, à Florange, nécessitent d’être complétés dans une négociation spécifique dans un cadre socialement responsable.
 
D’où, passée l’information-consultation sur les aspects économique et industriel, il faudra définir si la négociation spécifique sur la gestion sociale des salariés de Florange se fera au niveau société ou local, car le cas de Florange dépasse les moyens classiques qui peuvent être appliqués aux autres sites.
 
Concernant l’accord entre le gouvernement et ArcelorMittal, il ne s’agit selon lui que d’une façon de rendre public les engagements du groupe. Le projet lui, devant se discuter en interne.
 
Pour finir, il rappelle que les projets de la direction ne se négocient pas, ils se débattent et font l’objet d’une information-consultation et il faut étudier en profondeur le projet d’AMAL.

Analyse CFDT

Pour la CFDT, cette introduction faite par un orateur quelque peu prolixe peu sembler classique et sans conséquences. Il n’en est rien !
 
Cette réflexion partagée d’ailleurs par les autres organisations syndicales suite à une interruption de séance, a coupé court aux échanges. Patrick Genu, mis à mal suite à nos questions, a préféré suspendre la réunion jusqu’à mercredi 16 janvier 2013.
 
Pour nous, le dossier industriel et économique doit être traité en amont des conséquences sociales. L’industriel et le social ne doivent pas être étudiés concomitamment.
 
Un expert sera nommé pour assister les organisations syndicales à la réflexion car toutes les pistes industrielles doivent être étudiées. Contrairement à nos dirigeants, la fin de la filière liquide de Florange n’est pas inéluctable et le projet ULCOS n’est pas à renvoyer aux calendes grecques.
 
Nous partageons l’importance de pouvoir se projeter dans l’avenir. Mais alors, pourquoi depuis 2008, la direction a repoussé, trimestre par trimestre, les informations sur le futur qu’elle comptait réserver au site ? Depuis 2008 la direction tient les salariés en haleine à coup de mensonges et faux espoirs et aujourd’hui il faudrait aller vite en besogne !
 
Patrick Genu dit savoir faire, il a l’expérience du passé. Aurait-il oublié que le passé est bien passé, que nous sommes dans l’ère Mittal, qu’il n’y a que très peu de place pour le social et qu’il n’a que très peu de moyens. Nous sommes dans l’ère de la rentabilité, du profit à court terme. Dans l’ère où les sentiments n’existent pas, où l’argent est roi. Les relations sociales d’alors basées aussi sur la confiance et la considération ne sont aujourd’hui que sur le rapport de force et la méfiance.
 
D’ailleurs, quelques uns de ses propos illustrent à demi-mots ses marges de manœuvre presque nulle et le peu d’intérêt que la direction donne aux projets alternatifs notamment sur Florange.
 
Pour conclure, nous avons rejeté l’affirmation de Patrick Genu sur le fait que les élus du CCE sont déjà informés sur un projet global AMAL qu’il suffit de décliner en mettant en œuvre la GPEC.
 
Aucun ordre du jour du CCE n’a reposé sur un projet global.

Mercredi 16 janvier 2013, reprise des débats

Patrick Genu rappelle que l’objet de la réunion, débutée vendredi 11 janvier, est de préparer par un accord, le processus d’information – consultation ainsi que la négociation qui s’en suivra. Et que pour la direction l’objectif est clair.
 
Cependant, il trouve les questions sur le périmètre et les conséquences économiques et industrielles tout à fait légitimes.
 
Il propose donc que le Président d’AMAL nous présente le projet global et clarifie les grandes lignes de ce projet afin d’aborder les réunions futures dans les meilleurs aspects. Et annonce, qu’après réflexion, il a constaté que les documents et explications données dans les CCE et CE extraordinaires passés, ne concernaient que le projet d’accord entre le Gouvernement et ArcelorMittal et la gouvernance de l’entreprise AMAL.
 

Jamais, un projet global n’a été présenté aux élus.

C’est pourquoi, afin de pouvoir mener la négociation et enlever toutes ambiguïtés, il invite les élus à participer à un CCE Extraordinaire mercredi 23 janvier 2013 en présence de Henri-Pierre Orsoni, avec à l’ordre du jour :
Information des membres du Comité Central Central d'Entreprise sur le projet industriel et commercial d'ArcelorMittal Atlantique et Lorraine.
 
Pour lui, il y a une phase immédiate qui concerne le site de Florange et la filière Packaging, les autres sujets seront mis en perspectives et clarifiés.
 
Pour conclure il affirme s’être très rapidement rendu compte que les conditions n’étaient pas réunies et qu’il fallait clarifier ce projet qu’il qualifie d’important et structurant pour AMAL.

Analyse CFDT

Les membres CFDT, dés la première réunion, ont affirmé leur état d’esprit et la façon selon laquelle nous allons aborder ces réunions. Déjà, nous avons suscité quelques interrogations de la part de la direction, calmé les ardeurs du DRH d’AMAL et permis une remise en ordre importante du processus.
 
Selon nous, plusieurs sujets à la fois distincts mais associés sur certains aspects sont dans le paysage. Nous devons comprendre, analyser, partager avec les salariés qui vont être différemment touchés par l’ampleur des décisions prises par la direction.
 
C’est pourquoi, en aucun cas, nous allons discuter du social, de l’industriel et de l’économique de façon concomitante.
 
Filière liquide, filière packaging, fonctions support, réaffectation des flux métaux, des carnets de commandes, nuances d’acier etc., tous les sites d’AMAL vont être touchés.
 
A Florange, certaines décisions sont connues et continuent d’être mis à mal mais que dire de la filière packaging qui impacte les sites de Basse Indre, Florange, Liège, l’Espagne ? Que dire de Montataire avec la fermeture prévue à court terme de Peugeot Aulnay ? Que dire de Mouzon, Desvres, Mardyck, Dunkerque, personne n’est à l’abri ?
 
Nous allons faire un lien et mettre en perspective les informations des élus CCE et CE avec les réflexions du comité de suivi qui réuni les élus locaux, l’état et les organisations syndicales et avec les travaux de l’expert comptable du CCE missionné dans le cadre du droit d’alerte voté par les membres CCE.
 
Il nous faut sortir du stratagème initié par la direction qui informe partiellement et distille les mauvaises nouvelles. Les élus CFDT vous tiendront régulièrement et précisément informé de l’évolution de la procédure.