Mercredi 23 janvier 2013, les membres du Comité Central d’Entreprise ont été invités à une réunion d’information sur le projet industriel et commercial d’ArcelorMittal Atlantique et Lorraine.
Exigée et obtenue, lors de la première réunion de négociation d’un accord du processus d’information-consultation dans le cadre du projet industriel et commercial de la société AMAL, cette réunion, bien que ne levant pas toutes les demandes et interrogations, a permis de connaître plus en détail le projet de la société.
En introduction, le président du CCE a annoncé aux élus que l’accord signé entre le Gouvernement et ArcelorMittal, qui devait être donné aux membres ce jour, sera communiqué par M. Marzorati (mandaté par J-M. Ayrault) lors de la prochaine réunion du comité de suivi qui se tiendra le 1er février 2013.
Pour H-P Orsoni, accord ou pas, ce qui compte ce sont les engagements de l’entreprise qu’il va décliner et qu’il a en charge de mettre en œuvre. C’est ainsi que, comme habituellement maintenant, après le quart d’heure de morale sur la qualité du dialogue social Florangeois, sur le besoin de tirer tous dans le même sens (centralisme démocratique !?!? certains apprécieront), sur le besoin de faire le deuil du passé qu’enfin, la réunion a débuté.
AMAL, de quoi parlons-nous ?
Périmètre : 1 usine à chaud (Dunkerque)
2 Trains à bande (Dunkerque – Florange)
7 Sites de finishing (Desvres – Mardyck - Montataire - Florange – Basse-Indre – Mouzon et Dudelange)
Volume facturé : 6 Mt
Effectifs au 30-11-2012 : 7 342 (7 618 avec Dudelange)
Nbre de départs retraite possibles | 2013 | 2014 | 2015 | Cumul |
Dunkerque | 117,8 | 199,05 | 163,9 | 480,75 |
Mardyck | 16 | 37,6 | 39,8 | 93,4 |
Montataire | 22 | 33,6 | 30,8 | 86,4 |
Desvres | 1 | 6,8 | 3,8 | 11,6 |
Mouzon | 6 | 3 | 2 | 11 |
Basse-Indre | 6 | 9,6 | 15,8 | 31,4 |
Florange | 179,7 | 249,75 | 181,5 | 610,95 |
AMAL | 348,5 | 539,4 | 437,6 | 1325,5 |
Les principaux projets industriels et commerciaux
- Pilotage de la performance coût filière fonte et brame
- Florange Mise sous cocon phase liquide
- Coke Lorraine logistique vente externe coût et qualité réduction 50€/tonne
- Valorisation des co-produits sidérurgiques
- Flux brames Dunkerque – Florange
- TCC Dunkerque 4,5 Mt en 2015 – 2016
- TAC Sérémange 2016 baisse coût, pérennité et capabilités
- Reconfiguration logistique Florange
- Fiabilité Atlantique baisse des heures de pannes et Nbre incidents majeurs
- Fiabilité couplage Florange
- Compétitivité et pérennité de la filière packaging Atlan. et Lorraine 650 kt à coûts optimisés
- Mouzon production Alusi Usibor homologation grandes largeurs, fortes épaisseurs qualité et coûts. Améliorer coûts et compétitivité (brevet domaine public en 2017). Hausse volumes
- Florange performance ELSA en automobile tonnes poste et litiges
- Mouzon ELO industrie optimisation coûts avec marche à 1 ligne
- Mouzon Aluzinc développement commercial et réduction des coûts
- Mouzon Galfan projet compétitivité
- Florange Maîtrise de l’offre grande largeur Extragal – Ultragal
- Florange filière RBE Solfer maintenir la filière et préparer reconversion en filière CA
- Filière Galvalia coût non qualité et satisfaction client
- Montataire développement prélaqué CSI à 100% et 250 kt par an
- Décapé Auto développement filière
- Plan de robustesse et développement des THR
- Réduction des coûts logistique coûts et OTIF
- Rentabilité carnet
- Réduction coûts non qualité et amélioration réaffectation
- Fonction Support Projet Alians planning et budgets respectés
- Fonction Support création de départements transversaux
Conséquences sociales du projet
Les conséquences sociales du projet mesurées par la direction sont contenues dans deux projets :
1) Redéploiement des 629 salariés affectés aux postes supprimés par la mise sous cocon de la phase liquide à Florange.
2) Redéploiement des effectifs sur les deux sites concernés suite à la constitution d’une filière packaging intégrée
Pour les autres sites, la pyramide des âges entrainera des départs à un rythme supérieur à la productivité qui résultera des projets qui restent du type « progrès continu ».
Analyse CFDT
150 diapositives et 5 heures de réunion en présence des experts du CCE pour décliner tout ces projets. Une montagne de chiffres qu’il nous faudra décrypter et analyser.
Mais déjà, dés la fin de la réunion, lors du tour de table final les élus CFDT ont pointé les manques.
Concernant le volet industriel, nous sommes très inquiets sur la solidité et la faisabilité des projets.
D’une façon générale, nous constatons une intensification des flux avec tous les problèmes que cela comporte tant au niveau de la SNCF que des sites. Pour exemple la gare d’Ebange n’est pas en mesure d’absorber l’augmentation des expéditions et réceptions métal, charbon et coke. Dans une marche à deux fours, le TAC est capable de laminer 63 000 tonnes par semaine alors que notre capacité de réception à la gare d’Ebange plafonne à 53 000 tonnes.
Ensuite, dés les premiers soubresauts de la consommation d’acier, les hauts fourneaux de Dunkerque ne seront plus capables de charger à leur nominal les deux trains à bandes et les 7 sites de Finishing d’AMAL, sans oublier les flux vers Liège.
Une fois de plus, un arbitrage devra être fait et quelles seront les priorités ? La proximité des clients aval ou la proximité des lignes amont ?
Concernant la filière packaging, la direction écrit vouloir saturer l’étamage 3 de Florange. Malheureusement, quand les élus parlent de cinquième équipe, la réponse est : « pas dans l’immédiat, il faut attendre la reprise du marché ». Cette phrase trop souvent répétée à Florange veut dire : jamais !
Tout comme d’ailleurs la mise sous cocon des lignes amont de Basse-Indre (décapage – laminage), pour la CFDT, la direction considère ces arrêts comme étant irréversibles.
Quand aux éternelles baisses, pour la CFDT, ce ne sont pas des projets. Baisse des coûts de production, baisse des effectifs, baisse de la maintenance, baisse des investissements, baisse du pouvoir d’achat, baisse des consommables etc, etc. Cette spirale, qui conduit au néant, nous n’en voulons plus.
Nous avons rappelé que le seul projet possible doit être le projet qui affirme, valorise et développe les capacités, les savoirs faire et les compétences de l’intégralité des outils et des salariés d’AMAL.
C’est le projet qui doit nous orienter vers une production d’acier propre et nous préparer au redémarrage de la consommation d’acier. Ce projet sérieux existe, il doit être présenté, étudié et confronté.
Pour l’avenir, nous devons nous inspirer et faisons nôtre l'adage du chancelier Willy Brandt car c’est la seule façon de réussir ensemble.
Les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain et les emplois d'après-demain.
Concernant les conséquences sociales, nous avons rappelé que tant que le projet industriel n’est pas compris, partagé et surtout comparé, nous refusons d’aborder le social.
De plus, il n’est pas question pour nous d’être consulté uniquement sur la phase liquide du périmètre Florangeois. Nous avons exigé de connaître les Plans Emplois de la société et ceux de tous les sites d’AMAL. Nous voulons savoir l’effectif de la société
- au 31-12-2012 et celui inscrit dans les tablettes de la direction
- au 31-12-2013 et comment se déclinent les emplois site par site.
Pour finir, nous avons affirmé que, selon nous, malgré l’attitude de désintéressement voir d’indifférence développée par H-P Orsoni sur les modalités de l’accord passé avec le Gouvernement, la direction craint les représailles toujours possibles.
C’est pourquoi, la moindre information doit être arrachée. La direction nous noie d’informations, mais refuse d’aborder l’essentiel. Chaque question concrète et précise de la part des élus et reformulée, triturée et les silences avant réponses sont révélateurs.
Mais pourquoi ? La mariée ne serait-elle pas si belle !
Suite au tour de table, la direction a proposé de réunir la Commission Economique du CCE mardi 5 février pour continuer à travailler sur le sujet.
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