samedi 7 octobre 2017

SEMAINE BLEUE

LES RETRAITÉS ONT TOUTE LEUR PLACE DANS NOTRE SOCIÉTÉ !

Du 2 au 8 octobre, c’était la semaine bleue. Cette semaine était l’occasion de rappeler la place et le rôle social des personnes retraitées dans notre société. La CFDT, par son engagement pour la solidarité intergénérationnelle et la justice sociale pour tous les âges, y a pris toute sa place et continuera toute l’année de porter ces valeurs.

Beaucoup de personnes restent actives après la retraite. Nous connaissons leur engagement dans la vie associative, politique ou familiale. Qu’ils ou elles soient en bonne santé ou freinés par un problème de santé, les retraités gardent une place importante dans la société. Leur contribution à la richesse du pays est réelle et il faut leur reconnaitre.

Ces derniers temps, des discours ou décisions politiques tendent à opposer les générations les unes aux autres, en usant de caricatures ou de généralités sur les jeunes et les personnes âgées. Les dernières annonces sur la hausse de la CSG en font partie. Dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale, il est prévu de transférer la partie du financement de l’assurance chômage et de l’assurance maladie par les cotisations salariales vers l’impôt (la CSG). La CFDT reconnait que la CSG est la contribution sociale la plus solidaire et la plus équitable pour financer la protection sociale. Elle n’est bien entendu pas opposée à ce que les retraités participent comme tout le monde au financement des sécurités collectives. Mais la CFDT s’oppose à cette hausse si elle est créatrice de nouvelles inégalités que ce soit entre les fonctionnaires et les salariés ou entre les actifs et les retraités.

Le Président de la République a annoncé des compensations pour les retraités touchant moins de 1200€ par mois. Mais à ce niveau de revenus, pas plus les retraités que d’autres, ne peuvent se compter « parmi les plus aisés ». Pour qu’elle soit acceptée, cette réforme doit être juste socialement. Nous demandons la suppression de la cotisation maladie de 1% sur les retraites complémentaires et celle de la taxe d’habitation pour tous.

Les retraités participent aussi aux efforts de redressement des comptes publics et sociaux : fiscalisation de la majoration de pension pour enfant, suppression de la demi-part fiscale, non-revalorisation des retraites... Ils sont solidaires du reste de la population. Et ce, malgré l’absence d’augmentation des pensions depuis quatre ans.

Au moment où il est également annoncé une hausse du forfait hospitalier, il est important de réaliser que cette augmentation se reportera sur le prix des mutuelles. Or, les retraités ont à leur charge leur assurance maladie complémentaire. De nouvelles augmentations risquent d’accentuer le nombre de renoncements aux soins à cause de leur coût. La CFDT demande à ce que la complémentaire santé pour les retraités, comme pour l’ensemble des personnes en fin de droits, ne soit pas uniquement à la charge de l’individu. Nous insistons également pour que le tiers payant généralisé soit rapidement effectif pour l’ensemble de la population.

Bientôt s’ouvriront les discussions sur notre système de retraites. Pour les futurs retraités, la CFDT défendra un modèle solidaire par répartition tout en portant une attention toute particulière aux plus fragiles. Mais c’est la question, plus large, du bien vieillir qui nous intéresse.

A l’horizon 2050, un français sur trois serait âgé de 60 ans ou plus. L’espérance de vie augmente, c’est une bonne nouvelle. Mais ce que nous voulons c’est que cela se fasse dans de bonnes conditions. Le vieillissement de la population, et la perte d’autonomie sont des réalités à prendre en compte dans de nombreux domaines : santé, mobilité, logement… Il existe actuellement de fortes disparités de niveau de vie chez les personnes âgées et les femmes restent les plus touchées par la précarité. Tous les retraités ne sont pas en mesure d’accéder à l’accompagnement dont ils auraient besoin, aux infrastructures adaptées. Et ce sont généralement les proches qui prennent cette charge, lourde financièrement comme psychologiquement. Avec l’âge, c’est aussi l’isolement qui a tendance à s’accentuer.

Parce que cela est l’affaire de tous, la CFDT s’engage pour que l’accompagnement du vieillissement soit pris en charge de façon mutualisée. Améliorer le bien-être des retraités, c’est également créer des emplois de qualité nécessaires à leur accompagnement. Nous devons nous en donner les moyens. Il est temps de changer notre regard sur le vieillissement et d’agir en conséquence.
Laurent BERGER

mardi 3 octobre 2017

Le discours de Laurent Berger

Bonjour à toutes et à tous !

Merci de votre accueil chaleureux.
Quel plaisir d’être un militant CFDT !
Quel plaisir d’être avec vous.
Vous qui êtes 10.000. Vu d’ici, c’est très impressionnant.
C’est un moment fort dans une vie militante qu’un tel rassemblement. Un moment fort pour nous tous.
Merci à vous toutes et tous d’être là !
C’est une immense fierté de vous avoir vu aujourd’hui, de vous avoir écouté, d’avoir échangé avec vous.
D’avoir partagé cet enthousiasme qui est le vôtre.

C’est aussi cela le syndicalisme : le plaisir de moments partagés à 3, à 5, à 10 et à 10 000 !
Si nous sommes réunis là aujourd’hui, c’est pour une occasion très particulière. Vous vous rappelez du 31 mars 2017 ? Oui, bien-sûr ! C’est le jour où la CFDT est devenue la première organisation syndicale dans le secteur privé.

Dans les médias, une information chasse l’autre. Mais nous, nous le savons. Nous vivons ensemble, avec tous les autres militantes et militants, un moment historique. Historique pour la CFDT et historique pour le paysage social français.

Depuis 1895, la CGT était la première organisation syndicale : depuis 122 ans.
Mes camarades, ensemble, nous avons changé l’histoire : la première force syndicale de ce pays, désormais, c’est nous… c’est la CFDT !

Cette victoire, qui s’ajoute à nos bons résultats dans les fonctions publiques, c'est la preuve que des centaines de milliers de salariés nous font confiance, vous font confiance, dans les entreprises et les administrations.
Cette victoire c’est la vôtre ! Vous les militants de l’hexagone comme ceux de l’Outre-Mer, dont je salue ici les représentants.
Vous, les femmes et les hommes qui, chaque jour, vous engagez auprès de vos collègues.
Vous, qu’ils ont choisis pour les représenter.
Vous, qui avez obtenu leur confiance et leur vote. Alors bravo à vous et merci !
Soyez fiers de ce que vous accomplissez chaque jour.
Avec vous, le syndicalisme vient de changer de visage.
Ce nouveau visage du syndicalisme, c’est le vôtre. Pour les salariés dans les entreprises, pour les agents dans les fonctions publiques, la CFDT, c’est d’abord vous ! Vous, les délégués syndicaux, les élus du personnel ; c’est vous qui les écoutez, qui les défendez et qui obtenez des avancées ; ces avancées qui changent la vie des salariés.

Votre présence dans les lieux de travail, c’est la garantie que le pouvoir n’est pas entre les seules mains des employeurs, des actionnaires ou des PDG.
C’est la garantie que les inégalités de salaire au sein d’une entreprise ne s’envolent pas. Imaginez une seule minute si nous n’étions pas là pour exiger que tout le monde profite des bons résultats. Et cela, je ne suis pas le seul à le dire, le Fond Monétaire International aussi, et on ne peut pas le soupçonner de flatter le syndicalisme.
Votre présence dans les entreprises et les administrations, c’est la garantie que les travailleurs sont représentés et que leurs problèmes, leurs besoins et leurs aspirations sont pris en compte, dans toute leur diversité.
Ce travail quotidien, ce travail de l’ombre, c’est le vôtre. Et c’est un sacré boulot que vous faîtes.

Soyez fiers de votre engagement qui est indispensable aux travailleurs.
Soyez fiers de participer ainsi à leur bien-être mais aussi à la bonne santé des entreprises et des services publics.
Qu’on se le dise :
- il n’y a pas de performance économique sans prise en compte du travail et sans respect des travailleurs ;
- il n’y a pas d’action publique efficace sans reconnaissance des agents.

Cette victoire, c’est aussi celle de notre syndicalisme.
Un syndicalisme solide sur ses valeurs et qui n’en a jamais dévié.
Émancipation. Solidarité. Démocratie. C’est au nom de ces valeurs que la CFDT a toujours été aux côtés des militants qui luttent pour la démocratie et pour un syndicalisme libre. Hier, c’était contre les dictatures en Pologne, au Brésil ou en Espagne. Aujourd’hui, c’est au Venezuela, à Cuba que nous soutenons nos camarades dans leurs combats.
C’est au nom de ces mêmes valeurs que la CFDT continue de se battre pour une Europe plus sociale, plus solidaire, plus démocratique.
C’est ce qui nous guide aussi dans notre engagement contre les discriminations et pour une société accueillante et ouverte. Aujourd’hui, quand nous dénonçons le sort indigne qui est fait aux migrants, nous restons fidèles à ces valeurs.

Notre syndicalisme, c’est aussi celui qui regarde le réel pour mieux le transformer.
Prendre en compte le réel, ce n’est pas capituler.
C’est refuser les postures et les commentaires. C’est s’engager pour le transformer.
Notre nombre, notre représentativité comptent dans le rapport de forces.
Mais nous le savons tous, notre capacité à nous engager, la qualité de nos propositions comptent tout autant. Et c’est pour cela que ce sont nos propositions qui font l’histoire !

Quand certains voudraient faire croire que le syndicalisme n’est qu’une longue plainte inutile, je vous le demande :
  • - Qui a obtenu la création des sections syndicales d’entreprises ?
  • - Qui a porté la réduction du temps de travail et les 35 h ?
  • - Qui a arraché « les carrières longues », pour ceux qui ont commencé à travailler très jeunes ?
  • - Qui a créé le compte personnel de formation, pour le public comme pour le privé ?

Oui c’est nous, c’est la CFDT qui a obtenu ces droits !

Et je pourrais continuer longtemps comme cela, en parlant compte pénibilité, garanties jeunes, ou droits rechargeables au chômage. La liste est longue.
Mais elle est autrement plus longue si on y ajoute vos acquis, ceux que vous avez obtenus dans les entreprises et les administrations. Nous en avons eu de très beaux exemples cet après-midi.
Soyons fiers de ces avancées. Elles sont un démenti cinglant à ceux qui affirment que rien n’a changé depuis 30 ans. Ce résultat, oui, c’est le vôtre ! Mais il vient de loin.

C’est le combat de générations de militantes et militants qui, au fil des décennies, ont fait des choix courageux, souvent dans l’adversité. Des militants qui ont su construire et affirmer l’originalité de la CFDT. Qui ont fait de la CFDT un acteur incontournable du paysage social.
Nicole, Jean, merci d’être là aujourd'hui. Je salue aussi tous les anciens qui sont présents. Et un de ces grands militants vient de nous quitter. Je n’en parle que maintenant parce qu’il n’aurait pas voulu que je commence mon intervention en parlant de lui. Mi-septembre, il espérait encore pouvoir participer à ce rassemblement, et savourer ensemble notre victoire, dont il était si fier.

Edmond Maire est décédé ce dimanche. La CFDT a perdu une figure emblématique. Nous lui rendons ici, tous ensemble, un hommage appuyé. Nous aurons l’occasion de le faire à nouveau dans les semaines à venir : nous lui rendrons un hommage à la hauteur de ce qu’il nous a apporté, à nous et au syndicalisme français.
À travers lui, c’est à l'ensemble des hommes et des femmes qui ont construit la CFTC, puis la CFDT au fil de nos presque 100 ans d’histoire, que je veux rendre hommage.

Aujourd’hui, j’ai également une pensée particulière pour un homme. Un grand militant, qui a notamment permis que la représentativité des syndicats soit assise sur le vote des salariés. Ce militant, c’est François Chérèque et c’est aussi sa victoire. Nous pensons tous très fort à toi aujourd'hui François. Edmond, François et à tous les autres, merci !

Edmond, Jean, Nicole, François et nous tous, militants de la CFDT, nous avons construit ensemble ce qui fait le socle de la CFDT : la constance de nos valeurs, la cohérence de nos positions, la fierté de nos couleurs. C’est ce socle, qui nous permet de tenir le cap dans un monde qui change et où les repères se brouillent.

On parle de révolution numérique, on parle de transition écologique : ces bouleversements peuvent être de formidables opportunités pour mieux vivre, pour mieux travailler. Notre rôle, c’est de tout faire pour qu’il n’y ait pas, d’un côté les gagnants et de l’autre, les perdants du changement.
Voilà ce qui nous guide depuis toujours : le combat contre l’injustice sociale et pour la transformation de la société. Notre conviction, c’est que demain peut être à la fois plus juste et plus agréable à vivre.
Notre détermination, c’est de construire du progrès pour tous.

Non, à la CFDT, nous n’avons pas peur du changement. Au contraire ! Le « c‘était mieux avant », ce n’est pas pour nous ! Je n’ai pas de nostalgie pour le monde d’hier. C’est vrai, vivre pendant les 30 glorieuses, c’était sans doute plus rassurant à bien des égards. Mais c’était aussi vivre dans une société autoritaire et sexiste, au travail comme dans les foyers.
Alors, que le monde bouge, ce n’est pas un problème en soi. Ce qui est insupportable, c’est quand il ne tourne pas rond.
C’est quand trop de richesses se concentrent entre si peu de mains, c’est quand les intérêts de quelques entreprises priment sur l’intérêt des salariés, des citoyens et de la planète. C’est quand le populisme et le rejet de l’autre menacent nos démocraties.
C’est notre rôle d’organisation syndicale de dénoncer ces injustices et ces dérives, et d’agir pour les faire reculer.
Mais parce que nous sommes proches des travailleurs, notre rôle est aussi de combattre les injustices du quotidien, celles dont on parle peu, qui restent dans l’ombre :
  • - quand une infirmière est rappelée 4 fois pendant ses congés, parce que l’organisation du travail à l’hôpital est une catastrophe, ce n’est pas tenable ;
  • - quand un chauffeur Uber doit travailler 60 heures, pour toucher à peine plus que le SMIC, ce n’est pas acceptable ;
  • - quand un ouvrier risque de perdre 7 ans de sa vie, parce qu’il exerce un métier pénible, c’est insupportable.

Depuis quelques mois, l’économie repart. On ne peut que s’en réjouir. Mais aujourd’hui, en France, il y a encore 5 millions de pauvres ; il y a deux millions et demi de personnes qui sont au chômage depuis plus d’un an. Derrière chacun de ces chiffres, n’oublions jamais que des femmes, des hommes et des enfants vivent ces situations.

La France va peut-être mieux, mais les inégalités se creusent. Et pourtant, c’est ce moment que choisi le Gouvernement pour prendre des décisions qui font peser les efforts sur les plus précaires : baisse des APL, suppression brutale de contrats aidés, menace sur le pouvoir d’achat des retraités modestes.

Ces décisions sont injustes. Elles sont inacceptables! D’autant plus inacceptables quand, dans le même temps, on baisse drastiquement l’impôt sur la fortune!

Dans un monde aux multiples chaos, nous avons plus que jamais besoin de politiques sociales assumées, de soutien aux plus fragiles, d’acteurs qui luttent contre les inégalités… Nous sommes un de ces acteurs, et non des moindres.

Oui, n’en déplaise aux modernes ou aux conservateurs -et parfois ce sont les mêmes-, pour obtenir plus de justice sociale, pour conquérir l’émancipation, le 21ème siècle aura plus que jamais besoin de syndicalisme. Oui de syndicalisme ! Mais pas n’importe lequel.
Un syndicalisme qui sait dénoncer les injustices, sans pour autant sombrer dans la désespérance. Un syndicalisme qui ne se contente pas d’être indigné mais qui fait des propositions concrètes et qui s’engage pour obtenir des avancées. Un syndicalisme qui regarde vers l’avenir et qui innove, au contact des travailleurs. Voilà le syndicalisme dont le 21ème siècle a besoin !
Et vous le savez bien, ce syndicalisme, c’est le nôtre ! Celui que vous faites vivre au quotidien sur vos lieux de travail. C’est le syndicalisme CFDT ! C’est vous !

Je le disais, c’est de justice sociale et du syndicalisme CFDT dont les travailleurs ont besoin.
Alors, vous me répondrez, ça tombe bien, puisque nous venons de devenir première organisation syndicale dans le privé.

Quelle belle occasion pour le pouvoir politique de moderniser les relations sociales et de renforcer les syndicats !
Quelle belle occasion de donner plus de pouvoir aux salariés dans les entreprises ; de renforcer leur présence dans les conseils d’administration ; de s’inspirer du « fameux » modèle de codécision.
Une belle occasion, c’est vrai, mais une (sacrée) occasion manquée.
En adoptant les ordonnances sur le code du Travail, le Gouvernement n’a pas fait le choix du dialogue social et du syndicalisme.
Quand on croit au dialogue social, on ne renforce pas le pouvoir unilatéral des patrons dans les petites entreprises.
Quand on croit au dialogue social, on garantit aux élus d’entreprise les moyens d’exercer leurs missions.

En facilitant les licenciements, avec ces mêmes ordonnances, le Gouvernement a fait preuve de dogmatisme : « faites du développement économique et le progrès social suivra ». Comme si licencier plus facilement allait permettre de lutter contre le chômage. Quelle absurdité !

La CFDT a porté des critiques précises, aiguisées et sans ambigüité sur les ordonnances. Nous avons dit nos désaccords et ils sont profonds.

Fallait-il pour autant hurler avec les loups et dire des contre-vérités ? Non, les ordonnances, ce n’est pas la mort du code du Travail. Non, ce n‘est pas un coup d’Etat social. Et non, ce n’est pas la fin des syndicats. Un peu de sérieux ! Un peu de nuances ! Cela ne nuit jamais à la qualité du débat démocratique. C’est aussi cette crédibilité que les salariés reconnaissent à la CFDT.

Notre travail de syndicalistes, nous l’avons fait tout au long des concertations. Contrairement à d’autres, nous nous sommes battus tout l’été. Nous avons fait reculer le Gouvernement sur de nombreux points et nous avons même obtenu quelques avancées ; trop peu, mais elles ne sont pas anodines ; je pense à l’augmentation des indemnités légales de licenciement.

C’est vrai, la position et la stratégie que nous avons décidée au bureau national confédéral ne sont pas les plus confortables. Mais appeler à une manifestation, avant même d’avoir commencé les concertations, c’est faire bien peu de cas du syndicalisme.

Oh je sais. C’est plus facile de faire des tweets ou des commentaires instantanés, quitte à dire de grosses bêtises sur tout et n'importe quoi. Le syndicalisme, c’est aussi une cohérence et une vision de long terme.
La cohérence qui est la nôtre, c’est la conviction que notre efficacité est auprès des travailleurs et dans le rapport de forces que nous menons dans les lieux de travail. Face aux ordonnances, le défi à relever est celui-là. C’est plus compliqué qu’une manif’, je vous l’accorde.
Mais c’est beaucoup plus efficace. Qu’est ce qui fait ce rapport de forces ? C’est vous, tous les jours.
Et aujourd'hui, la CFDT fait une démonstration de force. « Vous ne ferez pas sans nous ». « Vous ne ferez pas sans les représentants des salariés ». C’est pour cela que nous continuons à nous battre pour qu’ils aient les moyens de faire leur travail !

Je comprends l’envie légitime de certains d’entre-nous d’enfiler les baskets pour exprimer notre colère. Mais avec quels résultats possibles ? Avec quel soutien des salariés ?
Ne donnons pas au Gouvernement les arguments pour nous ranger sur l’étagère du vieux monde, au rayon des râleurs impuissants.

Le syndicalisme n’est pas un simple vecteur de contestation. Ce qui fait son utilité, c’est sa capacité de transformation.

J’entends la fatigue, parfois la colère, devant ces réformes qui se succèdent sans fin. Je vois aussi pointer le découragement ; c’est vrai, notre investissement et notre travail de syndicalistes ne sont pas toujours reconnus à leur juste valeur.

Oui, nous n’avons pas gagné cette bataille. Mais nous avons aussi beaucoup de victoires à notre actif.
Des victoires, nous en aurons d’autres. Le syndicalisme est un long combat.

Le Gouvernement laisse entendre qu’après la flexibilité, viendra la sécurité et le pouvoir d’achat pour les travailleurs. Je le dis au Gouvernement : message reçu ! Vous avez intérêt à être au rendez-vous !

Nous attendons de vous que vous placiez la justice sociale et la sécurisation des parcours professionnels au cœur des prochaines réformes.
A la CFDT, nous sommes prêts. Nous avons, comme toujours, des propositions pour des emplois de qualité, pour un travail qui permette à chacun de s’épanouir, pour l’émancipation de tous et pour la protection des plus fragiles.

Ces combats, nous les mènerons avec détermination.
Et de la détermination, nous en aurons besoin. Car nous avons à faire à un patronat rétrograde ; peut-être « le plus bête d’Europe ». Un patronat qui préfère quémander, qui choisit le lobbying plutôt que le dialogue social. Un patronat d’un autre temps, qui se satisfait trop bien de la lutte des classes –tant que c’est lui qui en sort vainqueur.

Mais maintenant, je le dis : ça suffit ! Ca suffit les jérémiades, les promesses non tenues, les slogans insultant envers les personnels de l’Education. Maintenant, on veut du CONCRET ! Ce n’est pas d’un pin’s dont le pays a besoin, c’est du million d’emplois !

Heureusement, les organisations patronales ne sont pas représentatives de tous les employeurs. Beaucoup ont bien compris l’utilité du dialogue social. Et là où ils lui font une vraie place, la CFDT engrange des avancées sur l'emploi, le travail, les salaires ou la protection sociale.
C’est cela, la vraie vie pour de nombreux travailleurs, dans beaucoup d’entreprises. Je le vois dans mes rencontres avec vous : ces derniers jours à Miko, Novo Nordisck, chez Rockett ou Nestlé.

Evidemment, je vois aussi des endroits où les patrons bloquent le dialogue social, voire pire, font de la discrimination syndicale. Ces situations intolérables, nous devons les dénoncer et apporter un soutien sans faille à nos militants. Je veux ici les saluer, tous ceux qui continuent d’avancer, malgré les obstacles mis sur leur chemin.

Quand je parle de blocage, j’ai aussi une pensée particulière pour vous, militants des fonctions publiques. Je pense aux dégâts que provoque le manque cruel de dialogue dans les hôpitaux, dans les administrations, dans les collectivités. Cela nourrit un syndicalisme de posture.
L’Etat employeur doit comprendre que le respect et la reconnaissance des agents sont les piliers d’un service public de qualité. Que les logiques purement budgétaires sont contre-productives et qu’elles atteignent le moral des agents. Revenir sur la promesse faite aux fonctionnaires d’améliorer leur pouvoir d’achat, ce n’est tout simplement pas acceptable. C’est du mépris.

Monsieur le Président de la République, respectez vos engagements de campagne. C’est ce qu’exprime la « carte-pétition » lancée par l’UFFA. C'est le message que la CFDT portera, avec d’autres, le 10 octobre.

Le dialogue social est un combat. C’est celui que nous devons poursuivre, car c’est notre marque de fabrique. Convaincre et nous battre, partout, pour permettre aux travailleurs d’être entendus, reconnus et respectés. C’est un combat difficile, parfois même ingrat. Mais c’est le nôtre, c’est le combat de la CFDT.

C’est aussi le sens de l’« appel des 10 000 » : nous sommes ici les représentants de millions de salariés et d’agents, d’horizon et de professions très diverses. Nous sommes le syndicalisme du progrès social. Le patronat, les employeurs, privés comme publics, et le Gouvernement doivent l’entendre !

Vous voulez qu’ils l’entendent ? Alors, relayez cet appel partout, signez-le en ligne, interpellez votre direction, les organisations patronales, votre député, le Gouvernement. Faites leurs savoir que le progrès social, c’est nous !

Nous n’avons pas attendu d’être premiers pour être combatifs. Nous avons toujours eu le sens des responsabilités. Mais être premiers, nous oblige encore plus. Et demain, la CFDT doit être encore plus forte !

La proximité, c’est la force du syndicalisme. Nous représentons les travailleurs parce que nous sommes nombreux, parce que les salariés votent pour nous, mais aussi parce que nos revendications sont les leurs. Plus que jamais, nous devons être à leur image, pour représenter leur diversité, pour répondre à leurs aspirations.

L’année dernière, nous avons mené une grande enquête sur le travail, la plus grande jamais réalisée : 20 millions de réponses, 200 000 participants ! Alors continuons à « Parler Travail », continuons à faire du travail une préoccupation centrale. Si nous ne parlons pas du travail, qui le fera ?

Allons à la rencontre des travailleurs ! Le 9 novembre prochain, nous serons dans les entreprises et les administrations, partout où il y a des travailleurs !
Ce jour-là, nous les écouterons d’abord, nous les écouterons et nous valoriserons l’action de la CFDT et ses résultats. Nous leur dirons pourquoi l’engagement syndical devient encore plus nécessaire ; pour tous les salariés et surtout pour ceux de petites entreprises. Faisons du 09 novembre une journée orange ! Appelons les salariés à nous rejoindre !

Car pour construire le rapport de force, un argument pèse plus que d’autres : c’est la force du nombre!
Le syndicalisme d’adhérents, c’est notre identité ! Proposer l’adhésion doit devenir un réflexe, une évidence. Nous devons faire beaucoup plus pour donner envie aux travailleurs d’adhérer à la CFDT.
Alors, participez au challenge développement !

Une CFDT plus forte, c’est aussi obtenir plus de votes aux élections professionnelles. Ce défi, vous le relevez tous les jours dans les entreprises. Dans les fonctions publiques, le prochain grand rendez-vous, ce sont les élections de décembre 2018. Toute la CFDT doit se mobiliser, avec un objectif : devenir la 1ère organisation syndicale dans le privé ET dans le public !
Plus d’adhérents, plus de votes, c’est comme cela que nous pourrons peser ; c’est comme cela que nous pourrons construire le syndicalisme moderne, dont les travailleurs ont besoin.
Aujourd’hui comme demain, la CFDT doit être ce collectif qui soude les travailleurs, quelle que soit leur situation. Nous devons regrouper les travailleurs de tous les secteurs professionnels, chacun doit avoir sa place à la CFDT.

Nous devons accueillir plus largement les free-lance, les travailleurs des plateformes, même lorsqu’ils ne sont pas salariés. Nous devons donner envie aux jeunes de nous rejoindre ! Et nous devons innover avec les salariés des très petites entreprises : nous ne pouvons pas les laisser seuls face à leur patron.

La CFDT doit aussi offrir de meilleurs services à ses adhérents, pour qu’adhérer apporte un vrai plus. Le service Réponses à la carte est prometteur. Nous pouvons faire encore plus. Utilisons les opportunités du numérique pour mieux coopérer, mieux communiquer, mieux militer !

La CFDT doit être le réseau de ceux qui n’en ont pas. Elle doit offrir à ceux qui le souhaitent, et il y en a beaucoup, la possibilité de s’engager. S’engager pour des valeurs, pour défendre ses collègues, pour faire avancer ses idées. Mais aussi s’engager pour partager des moments forts, comme celui que nous vivons aujourd'hui.

Car je vous le dis mes camarades, la CFDT est belle de tous les moments que nous passons ensemble, de nos débats, de nos actions communes, de nos moments de convivialité. Nous ne faisons pas du syndicalisme triste ! Les militants que je croise au quotidien, ce sont des belles personnes, des personnes chaleureuses, des personnes sur lesquelles on peut compter.

Oui, cette organisation, elle est belle. Elle râle parfois et c’est normal, le débat fait partie de nos valeurs. Et il n’y a pas de débat sans désaccords. Mais elle est là, la CFDT, elle est solidaire, elle est fraternelle, elle agit, elle construit du progrès.

Et demain, le progrès, c‘est la banque du temps, c‘est aller encore plus loin dans la sécurisation des parcours des travailleurs, c‘est une meilleure qualité de vie au travail, c‘est le partage du pouvoir dans les entreprises et les administrations, c‘est une société où les plus fragiles sont aidés. C’est une démocratie vivante et ouverte.

C’est cela, le syndicalisme de transformation sociale !

Je voudrais vous lire quelques phrases extraites d’un discours d’Edmond Maire.
« La situation que nous vivons appelle une CFDT forte, entreprenante, foisonnante d’initiatives et d’innovations pour construire le changement social ; une CFDT pleinement indépendante et capable d’impulser les transformations nécessaires dans l’Etat et les institutions, comme dans la société. Cette CFDT-là doit prendre les moyens de devenir à moyen terme la force principale du syndicalisme français. Elle ne le fera pas en s’enfermant dans sa vérité d’un moment ou en restant les deux pieds dans le même sabot, par peur des risques. Il n’y a pas d’innovation sans risque. »
Ces phrases datent de 1982. Elles sonnent toujours aussi juste, plus de 35 ans après. Mais ce qui a changé, c’est que depuis, la CFDT est bien devenue la “force principale du syndicalisme français”. Et je sais qu’Edmond en était très fier.

Il reste encore beaucoup à faire, mais je suis confiant ; j’ai confiance en votre travail remarquable, dont vous avez témoigné tout l’après-midi ; j’ai confiance dans votre capacité à construire du rapport de forces, à obtenir des avancées. Le progrès social, le palpable, le concret, c’est vous qui l’obtenez.

Le syndicalisme a changé de visage, nous avons écrit l’histoire. Mais l’histoire n’a pas de fin.
Demain, plus que jamais, c’est dans les entreprises et dans les fonctions publiques que la CFDT devra s’imposer. Toute l’organisation sera à vos côtés pour vous soutenir ; pour vous aider à aller au contact des salariés, à négocier des nouveaux droits, à faire des adhésions et bien-sûr, à gagner les élections.

Alors allez-y, continuez, continuons ensemble ! Soyons exigeants sur l’efficacité de notre action, soyons confiants dans notre cohésion qui fait notre force, soyons forts, soyons offensifs, soyons convaincants. 
Nous avons gagné la première place dans le privé, gagnons la première place avec le public. Les travailleurs en ont besoin, soyons les premiers tout court. Soyons incontournables. Soyez la CFDT ! Soyons la CFDT !

vendredi 15 septembre 2017

Journée mondiale du refus de la misère

Dans le cadre de la journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre, 

ATD Quart Monde et l’ensemble des partenaires organisent :

  • Le concert des chorales, le vendredi 13 octobre à 20h, à l’Arsenal
  • Une commémoration sur La Dalle le 17 octobre, à 17h30
  • Un rassemblement le 17 octobre à l’Hôtel de ville, à 18h15.

Quand des voix s’unissent !
Le vendredi 13 octobre à 20 heures à l’Arsenal, pour dire « Stop Pauvreté » aura lieu le concert des chorales.

Concert préparé par ATD Quart Monde depuis quelques mois dans le cadre de la mobilisation citoyenne liée aux différents anniversaires du Mouvement (60 ans du Mouvement et 30 ans de la Journée Mondiale du refus de la misère).

Partenariat réalisé avec 

  • cinq chorales,
  • la Mairie de Metz, 
  • Metz en Scènes 
  • l’INECC.

L’entrée au concert est libre. Il y aura un « chapeau » pour ceux qui souhaitent soutenir le combat d’ATD.

Écoutés mais pas entendus


jeudi 14 septembre 2017

Déclaration du bureau national de la CFDT Retraités

Une rentrée sous haute tension
L’UCR a tenu son bureau national de rentrée et a longuement débattu de l’actualité revendicative. Si l’augmentation de la CSG est à la une des préoccupations de l’UCR, les membres du bureau réaffirment leur soutien à la Confédération sur les sujets brûlants d’actualité : les ordonnances du code du travail, la diminution des APL et la suppression des emplois aidés.

La CFDT Retraités appelle ses adhérents à signer massivement la pétition pour le maintien des emplois aidés.

La CFDT Retraités a pris acte de l’annonce fin août du Premier ministre sur la revalorisation des pensions. Cette revalorisation des pensions des retraites de base sera pour 2017 équivalente au niveau de l'inflation. Ce qui est strictement conforme à la règle en vigueur indexant les retraites sur l’inflation moyenne des douze derniers mois (entre août 2016 et juillet 2017). Cette revalorisation devrait donc atteindre, selon les chiffres de l’Insee, 0,8% au 1er octobre prochain. Par contre, les pensions complémentaires (Agirc-Arrco) ne seront pas revalorisées cette année suite à l’accord national interprofessionnel d’octobre 2015 qui prévoit une sous-indexation de 1 point par rapport à l’inflation.

Dans le même temps, le Président Emmanuel Macron confirmait l’augmentation de la CSG qu’il avait annoncée en qualité de candidat. Cette augmentation de la CSG devrait financer une réforme de l’assurance chômage. Nos craintes que les retraités soient mis à contribution sans contrepartie contrairement aux salariés se sont confirmées. D’où l’alerte de l’UCR dès le mois de mai à l’occasion du conseil national confédéral et notre interpellation du Premier ministre début juin.

Le bureau national de l’UCR a décidé la diffusion d’un tract national et d’une carte postale à l’attention du Président de la République sur l’iniquité de l’augmentation de la CSG. Dans les prochains jours, une circulaire informera les structures de l’UCR sur les modalités d’actions proposées et les invitera à les relayer localement.

La Semaine Bleue sera l’occasion de se mobiliser également sur le financement et le reste à charge (RAC) de la perte d’autonomie (notamment en Ehpad), sur l’aide apportée aux aidants, sur l’indexation des pensions sur les salaires, sur le tiers payant et la complémentaire santé.

mercredi 13 septembre 2017

Ordonnances, une occasion manquée









Hausse de la CSG

Positionnement de la CFDT sur la hausse de CSG
Lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron proposait de supprimer la cotisation chômage et la cotisation maladie en contrepartie d’un relèvement du taux de la CSG de 1,7 point, le tout procurant une hausse de pouvoir d’achat de 1,45 % aux salariés.

Il promettait également une mesure équivalente pour les fonctionnaires et les indépendants. Depuis plusieurs mois maintenant, la CFDT est interpellée sur cette question. Par les retraités, qualifiés d’aisés par le Président dès qu’ils perçoivent plus de 1 200€ par mois et qui subiraient une perte de pouvoir d’achat de 1,7 %, et par les fonctionnaires qui doutent de plus en plus que la mesure équivalente annoncée soit mise en œuvre après l’annonce du gel du point d’ind ce. Se pose également la question de l’évolution importante du mode de financement de l’assurance chômage et du projet de réforme qui la sous-tend.

Les principes de financement de la protection sociale pour la CFDT

Mise en place le 1er janvier 1991, la CSG marque le début d’un changement profond du mode de financement de la protection sociale, jusqu’ici assuré presque exclusivement par des cotisations assises sur les salaires quelle que soit la nature des risques couverts

Dès sa création, la CFDT a soutenu cette démarche de clarification consistant à :
  • réserver les cotisations aux prestations dites contributives (retraite et chômage principalement), proportionnelles aux salaires perçus
  • et assurer le financement des prestations universelles (maladie, famille) et de solidarité (exclusion) par une contribution assise sur l’ensemble des revenus.

Alors que les taux de CSG n’ont pas évolué depuis 19981, et que le financement des prestations de santé et famille repose encore majoritairement sur des cotisations, la CFDT a proposé la poursuite de ce processus de clarification. Lors du congrès de Tours en 2010, elle préconisait : « Les prestations relevant des dimensions d’universalité et de solidarité [famille, maladie, exclusion…] reposent sur un pacte social qui ne peut être remis en cause au gré des gouvernements. Il est donc primordial que les ressources servant à leur mise en œuvre soient constituées de contributions affectées, assises sur l’ensemble des revenus, à l’instar de la CSG. » (Article 1.3.3.5).

Cette orientation a été déclinée par la CFDT en 2014 dans une contribution au Haut conseil au financement de la protection sociale en 2 volets :
  • une hausse de la CSG assise sur les revenus du travail et les revenus de patrimoine, compensée par une baisse des cotisations retraite des salariés,
  • une augmentation des cotisations retraite des entreprises en compensation d’une baisse des cotisations famille et maladie.

Ces évolutions devaient assurer la neutralité des transferts et en tout état de cause le maintien du pouvoir d’achat des salariés.

L’augmentation nécessaire de la CSG pour faire face aux nouveaux besoins

Pour la CFDT, garantir la pérennité de notre système de protection sociale est essentiel. Comme partout dans le monde, la dépense de santé va inévitablement continuer de croître, sous l’effet du progrès technique et des gains d’espérance de vie :
  • le coût des diagnostics et des traitements croissent, on peut survivre aujourd’hui à plusieurs maladies successives dont une seule entraînait la mort il y a quelques années
  • et les maladies chroniques se développent.

Cependant, la prise en compte insuffisante de ces évolutions provoque la persistance d’un déficit structurel de l’assurance maladie que les actions de maîtrise des dépenses ne peuvent suffire à réduire.

De plus, s’agissant de la famille, il est nécessaire d’accroître, en qualité et en quantité, des modes de garde d’enfants accessibles au plus grand nombre, dans le but d’améliorer les taux d’emploi des femmes et dans l’intérêt de la construction de l’enfant.

Il convient aussi de donner aux jeunes les moyens d’accéder à l’autonomie financière.

Enfin, il est temps de mieux organiser et solvabiliser la prise en charge des incapacités liées au grand âge. (À noter que la CFDT, en accord avec l’UCR, proposait d’aligner le taux supérieur de la CSG retraite (6,6 %) sur celui des actifs (7,5 %) si le surcroît de ressources procuré était affecté au financement de la perte d’autonomie).

Parce qu’elle revendique le maintien d’un haut degré de solidarité de notre système de protection sociale, la CFDT considère que la prise en charge de ces nouveaux besoins doit s’effectuer par une mutualisation au niveau le plus large, ce qui suppose un accroissement des ressources.
Ainsi, s’agissant de prestations universelles et de solidarité, la hausse de la CSG est pour la CFDT, le moyen le plus adapté et le plus juste. C’est, en particulier, la condition pour enrayer les hausses supérieures des cotisations des assurances maladie complémentaires et le renoncement aux soins.

La proposition du gouvernement

Dans une première approche, le projet du gouvernement est de supprimer la part salarié des cotisations relatives à des risques contributifs (chômage, indemnités journalières maladie) pour leur substituer une fraction de la hausse de la CSG annoncée.

Or, pour la CFDT, le financement de ces risques doit relever de cotisations assises sur les revenus du travail.

Pour la CFDT, une part de CSG ne pourrait financer en partie l’indemnisation du chômage que dans le cas où se mettrait en place un système à deux étages :
  • un socle de solidarité, incluant notamment le RSA, relevant alors d’un financement par l’impôt et donc de la CSG,
  • une allocation complémentaire, financée par les cotisations, dépendant du revenu du travail.

Le fond de cette réforme n’a jusqu'ici pas vraiment été abordé. Seules certitudes : la hausse des taux CSG de 1,7 %, à l’exclusion des taux réduits sur les retraites et de celui appliqué aux allocations chômage. La baisse des cotisations chômage (2,4 %) et maladie (0,75 %) qui devait être concomitante sera effectuée en deux temps (2,2 % au 1er janvier et 0,95 % à l’automne 2018).

S’agissant des fonctionnaires, le gouvernement, revenant sur la promesse d’une augmentation de pouvoir d’achat équivalente à celle des salariés du privé, a annoncé qu’il faudrait qu’ils se contentent de son strict maintien au travers d’une baisse de
En revanche, les travailleurs indépendants dont le revenu est inférieur à 43 000€/an bénéficieront bien d’une hausse de pouvoir d’achat au travers d’une baisse de leurs cotisations (famille et maladie).

Quant aux retraités dont le total des revenus est supérieur à 1 200€/mois (pour un célibataire), c’est une perte de pouvoir d’achat de 1,7 % qu’ils subiront. À ce jour, les demandes formulées par la CFDT à savoir :
  • la suppression de la cotisation maladie sur les retraites complémentaires,
  • le relèvement des seuils d’assujettissement aux taux de 3,8 % et 6,6 % (ce dernier devenant 8,3 % avec la hausse de 1,7 %),
  • l’utilisation des marges de manœuvre dégagées par l’augmentation de la CSG pour financer la perte d’autonomie, ne semblent pas à ce stade avoir été entendues. Cependant les discussions sur l’assurance chômage ne débuteront qu’en septembre, et il est possible que le PLF envisage une solution provisoire pour 2018 dans l’attente de la fin des discussions.

Si la démarche du gouvernement devait prospérer, elle serait d’autant plus injuste qu’elle contribuerait à opposer des catégories de population en ne ciblant une hausse de pouvoir d’achat que sur les seuls salariés du privé et une partie des indépendants, et en méconnaissant les impacts, potentiellement forts, de la hausse de la CSG sur des catégories plus modestes qui existent notamment chez les retraités.

1 7,5 % sur 98,25 % de la rémunération pour les salariés, 0, 3,8 et 6,6 % sur les pensions selon leur niveau, 6,2 % sur les allocations chômage, 8,2 % sur les revenus du patrimoine et de placements.

jeudi 7 septembre 2017

Communiqué de l'UCR Retraités

Pour une CSG universelle et équitable

La commission exécutive de l’UCR s’est réunie cette semaine et a analysé l’actualité revendicative, notamment l’augmentation de la CSG.

Dès le mois de mai dernier, lors du conseil national confédéral, dans notre déclaration, nous avions fait part de nos inquiétudes suite aux annonces d’E. Macron sur l’augmentation de la CSG, je cite :
« Ainsi, au-delà des réserves émises, à juste titre par la Confédération sur la réforme de l’assurance chômage, son financement devrait mettre à contribution les retraités sans aucune contrepartie ni en droits ni en gain de pouvoir d’achat contrairement aux salariés qui verraient l’augmentation de 1,7 point de CSG être compensée par une baisse de 3% de leurs cotisations sociales. »

Cette promesse électorale devrait être appliquée par le gouvernement avec les conséquences que nous redoutions pour les retraités. Elles engendrent de très nombreuses réactions de la part de nos adhérents. Au-delà du sentiment d’iniquité, les adjectifs de « nantis » ou « aisés » accolés aux mots retraités sont inacceptables alors que la pension moyenne est de 1 380 euros par mois.

La CFDT Retraités rappelle et confirme que la CSG demeure la contribution sociale la plus solidaire et la plus équitable pour financer la protection sociale.

La CFDT Retraités s’oppose à l’iniquité de cette augmentation entre actifs et retraités. Elle est en profond désaccord avec des méthodes qui opposent les générations.

LA CFDT Retraités n’a pas attendu les leçons gouvernementales pour soutenir la solidarité intergénérationnelle. Elle s’est toujours positionnée pour une prise en charge financière de la perte d’autonomie en particulier par la mise en œuvre de la CASA. Elle a accepté de participer au redressement financier des caisses complémentaires Agirc-Arrco par une contribution des retraités. Et ce malgré l’absence d’augmentation des pensions depuis quatre ans puisque l’indexation nous a été défavorable.
Dominique Fabre,
Secrétaire générale

mercredi 19 juillet 2017

CR CE AMAL Florange Juillet 2017

Sécurité
 
Au mois de juin, il n’y a pas eu d’accident grave. Par contre nous déplorons beaucoup de soins. Mme Bonnard souligne la bonne remontée des PAT qui, pour certains sont analysés par la méthode « arbre des causes », présentés au comité de direction d’AMAL et traités comme des accidents graves. La direction reconnaît la qualité des PAT qui sont la base de la pyramide.
 
Crassier de Marspich
 
Lors de cette réunion du CE, Mme Bonnard a fait un point d’avancement sur l’enquête ouverte concernant les rejets déposés sur le crassier de Marspich en insistant sur le fait qu’actuellement, sans validation du Préfet et du Procureur de la République, la direction ne peut communiquer des détails précis.
 
A ce stade, la direction qualifie le problème de grave pour l’entreprise et douloureux pour les salariés. Même si, les dénonciations de fraude ne sont plus relayées, il n’empêche que ces accusations ont fait beaucoup de mal aux salariés et nous sommes toujours sous le coup d’une enquête interne pour fraude.
 
Concernant les faits, les premières analyses actent qu’il n’y a pas eu d’acide pur de déversé sur le crassier et, aujourd’hui d’autres analyses concernant les cuves contenant des eaux de lavage du process et des installations sont en cours.
 
Dès que possible, un 3ème comité d’établissement extraordinaire sera réuni sur le sujet. L’enquête de police a démarré et déjà, une équipe de 8 personnes comprenant 3 enquêteurs du SRPJ de Metz, 3 experts en délits liés à l’environnement de Paris, 1 chimiste et l’inspectrice de la DREAL ont visité la régénération, le décapage, une partie de la lagune du crassier et la station de Degremont.
 
De plus, une analyse de sol faite par un hydrogéologue indépendant a rendu ses conclusions lundi soir mais la direction n’a pas autorisation de communiquer les résultats. La Présidente du CE se dit confiante, nous n’en saurons pas plus ! ArcelorMittal a demandé qu’une analyse encore plus approfondie en quadrillant la zone soit faite par un laboratoire spécialisé indépendant.
 
Concernant l’enquête interne qui sera terminée fin de semaine, la CFDT a dénoncé la forme des interrogatoires ; car c’est bien de cela qu’il s’agit ! En effet, même si nous sommes favorables à ce qu’une enquête de clarification soit menée, nous avons toujours eu confiance aux salariés de Florange qui méritent le respect.
 
Mme Bonnard partage cette demande tout en précisant qu’il s’agit d’une enquête à charge et que nous sommes présumés coupables. Ceci dit, elle aussi réitère toute sa confiance envers le personnel.
 
Pour finir, la direction informe que 7,5 millions d’euros ont été dépensés en 2016 pour le traitement des déchets hors ramassage des poubelles et 3,5 millions à fin mai 2017.
 
Pour la CFDT, après deux CE extraordinaires et un CE ordinaire, notre message reste le même. Comme beaucoup de salariés, riverains, et citoyens, nous avons été choqués, atterrés par la vidéo circulant sur les réseaux sociaux.
 
Nous avons d’emblée mis un point d’honneur à ne réagir que sur des faits car nous sommes concernés à deux titres, en tant que salariés et en tant qu'habitants. Nous avons exigé que la direction prouve sa loyauté, qu'elle démontre la robustesse de ses systèmes de traçabilité en matière de traitement des déchets et qu'elle lave les salariés des affirmations qui entachent tout le site.
 
Marche des installations et situation du marché
 
En termes de qualité externe et interne, le mois de juin n’a pas été un bon mois.
Concernant l’automobile, nous avons essuyé des difficultés à réaliser les produits d’aspect Z livrés à Audi et Volvo. La détection de mattes après peinture, nous pénalise de façon plus conséquente chez Audi et le constructeur nous classe six mois de plus « fournisseur critique ».
 
Concernant le marché de l’électrozingué, des arrachements bobineuse train à chaud ont généré quelques litiges chez Daimler.
 
Les produits dédiés au marché du packaging, après les exploits soulignés par Mme Bonnard les mois de mars, avril et mai, déplorent aussi quelques litiges. Nous restons malgré tout benchmark chez le client Ardagh.
 
Des litiges ont aussi été répertoriés sur les produits dédiés au marché de l’industrie.
 
La satisfaction client (CSI), malgré un bon niveau d’expédition n’a pas été au rendez-vous. A noter que le record de production a été battu sur la ligne de galvanisation en juin.
 
Concernant la production, nous avons noté une fois de plus, plusieurs arrêts liés à la logistique. Le train à chaud a été ralenti pour réguler l’avance en coils, le couplage en plus de deux arrêts de 11 heures chacun a dû être ralenti pour des problèmes de stocks halles 42 et 43, le 5 cages est en retard pour aval saturé.
 
Pour la CFDT, le rythme de marche des installations amont s’élève depuis plusieurs mois à la cadence de 7 millions de tonnes par an. Malheureusement notre aval n’est plus assez puissant pour absorber les flux sortis des trains à chaud. Mme Bonnard reconnaît que les outils aval d’AMAL sont goulots et compte pallier cette situation par des investissements dans les halles de stockage 03 et 43 ainsi que dans la recherche de nouveaux débouchés en coils vers Contrisson.
 
Pour la CFDT la seule solution viable socialement, économiquement et de pérennité est la construction d’une ligne de galvanisation à Florange. La direction n’a pas souhaité débattre de ce sujet aujourd’hui !
 
Social
 
509 actes de gestion imputables au budget NAO ont été réalisés à fin mai 2017, soit 51.2 % du budget consommé. Il y a eu 435 augmentations individuelles, dont la valeur moyenne est de 39.66 € et 74 promotions compétences avec une valeur de 49,61 €. A cela s’ajoute, hors budget, 18 promos conventionnelles et une augmentation conventionnelle. Soit un total de 528 actes de gestion.
 
Recrutements
La direction fait un point sur les embauches en juin.
  • 3 CDI ont été réalisés
  • 1 support DIPS
  • 1 dépanneur électrique cokerie
  • 1 mécanicien Ste Agathe
  • 3 CDD
  • 1 opérateur TAC
  • 1 OMP
  • 1 maintenance finishing
En juillet, la prévision est de 6 CDI et 4 CDD.
 
Loi Mathys
Tout salarié peut, depuis la loi du 9 mai 2014, renoncer à des jours de repos non pris au profit d’un parent d’un enfant gravement malade.
 
À ce jour, 11 salariés se sont déclarés comme donneurs potentiels en 2017. La procédure est simple. Le salarié doit s’identifier via MyHR, (en cliquant sur donneur potentiel).
 
Puis dès lors qu’un salarié de l’établissement remplira les conditions requises pour bénéficier d’un don de jours (justifier d’un certificat médical et avoir soldé tout ses propres compteurs), le service des ressources humaines fera appel à chacun des salariés « donneurs potentiels » pour qu’il valide ou pas sa promesse de don.

lundi 10 juillet 2017

Pénibilité

Travaux en cours, vigilance de mise

La CFDT prend acte de la reconnaissance de la pénibilité, véritable mesure de justice sociale pour un grand nombre de salariés. Les orientations proposées par le Premier ministre devront être traduites par des propositions concrètes afin d’en mesurer leurs portées réelles.

L’évolution de la prise en charge de quatre facteurs va permettre à plusieurs milliers de travailleurs de partir en départ anticipé à la retraite dès 2018. Cependant, la CFDT refuse que cette évolution se traduise uniquement par une gestion médicalisée de la pénibilité. Cette approche médicalisée, revendiquée par une partie du patronat, est un droit à continuer d’abîmer la santé des salariés ayant les métiers les plus pénibles et donc une espérance de vie en bonne santé plus courte.

Six facteurs sont maintenus en l’état et la CFDT s’engagera pleinement à ce que les accords collectifs traitant de la prévention prennent en compte les parcours professionnels afin que les salariés concernés par les quatre autres facteurs puissent également bénéficier du droit à la formation et du passage à temps partiel.

Le désengagement financier des entreprises au profit du financement de la branche accidents du travail/maladies professionnelles, exonère les employeurs de leurs responsabilités au mépris de la santé de leurs salariés. Ce dispositif va à l’encontre de la prévention, telle que la CFDT l’a toujours défendu, et du principe de pollueur-payeur. Les employeurs qui exposent le plus leurs salariés doivent prendre des mesures de prévention adéquates ou assumer les conséquences de leur négligence.

La CFDT agira pour que le Compte professionnel de prévention soit une réalité pour tous les salariés exposés aux travaux pénibles. La prévention et la reconnaissance de la pénibilité est un long combat mené par la CFDT. Un combat mené souvent dans l’indifférence d’autres acteurs et face au cynisme d’un certain patronat. La CFDT continuera de se battre pour cette mesure de justice sociale.