mercredi 24 juin 2015

CR CE AMAL Florange juin

Marche des installations et situation du marché 
Les coûts de production et la qualité interne ont atteint un bon niveau au mois de mai. Seuls quelques retards de production par rapport au budget sont à déplorer à la cokerie, au train à chaud et au couplage. 

Concernant l’entrée des commandes, pour le T2 un volume de 102% est enregistré. Au T3, c’est 78% des commandes qui sont déjà enregistrées. Les volumes dédiés au marché de l’automobile sont presque à la cible avec 96% d’enregistrement, ceux dédiés au marché de l’industrie sont entrés à 61%. Pour le packaging, les lignes sont chargées à hauteur de notre capacité d’offre. 

Concernant les indicateurs de satisfaction client, le CSI est supérieur à 90% ce qui est « plutôt bon » dixit Mme Bonnard. 

Pour la CFDT, les chiffres le prouvent, les livraisons externes d’AMAL ont progressé en 2014 et ce sur l’ensemble des segments à l’exception de l’électrozingage. Et les premières tendances pour 2015 vont dans le même sens. Aussi, nous avons fortement interpellé la direction d’une part, pour garantir un approvisionnement, en brames ou coïls lors de l’arrêt du TAC, capable de saturer les lignes avals. 
D’autre part, nous avons besoin de bras et de compétences pour faire tourner les installations, assurer la logistique et les mouvements des flux métaux et garantir la gestion du personnel. 

Fiabilité Train à Chaud 
Cela fait plusieurs mois maintenant que la CFDT, dans toutes les instances, interpelle la direction sur les problèmes de fiabilité du train à chaud. Une énième explication de Mme Bonnard qui ne nous convainc toujours pas sur les solutions mises en place pour palier aux difficultés de cette installation a été faite lors de ce Comité d’Établissement. 

En effet, c’est la vague fiabilité commencée en août 2014 et finalisée en septembre qui devait permettre de résoudre une grande partie des problèmes! Nous sommes le 24 juin 2015 et force est de constater que les résultats fiabilité du TAC n’ont fait qu’empirer entraînant de fait une cadence loin des objectifs et une non qualité inquiétante. 

Que ce soit au niveau AMAL ou Florange, les objectifs et ambitions fixés par la direction au train à chaud sont les mêmes : 2,8 voir 3 Millions de tonnes par an! 
Pour la CFDT, le train à bande de Florange est un outil incontournable et sa rentabilité a un impact considérable sur toute la filière Lorraine et sur les résultats d’AMAL. C’est pourquoi, nous estimons que le temps des promesses est terminé et nous avons exigé du concret que ce soit en termes de moyen financier pour la maintenance, de ressources dédiées et d’embauches. 

Les élus CFDT au Comité Central d’Entreprise interviendront également dans ce sens auprès de M Niedziela lors de la réunion ordinaire des 25 et 26 juin à Paris.

Dispatcheurs transport inter-usine 
Le 26 août 2014, la direction consultait les membres du CE sur un projet de mise en place d’une unité organisationnelle « tour de contrôle logistique » au sein du département logistique. 
Depuis le début sur le sujet, la direction « avance au pas d'Echternach ». Comme les danseurs dans le temps, les responsables du transport avancent de trois pas, pour reculer ensuite de deux pas. Malheureusement ce qui donne de l’originalité à un folklore, perturbe et exaspère les élus CFDT et les salariés concernés au point de bloquer purement et simplement le processus. Aussi, nous avons rappelé à la direction les premiers échanges sur le sujet. D’une part, les métiers du transport route et fer sont deux métiers différents et il n’est pas question de les regrouper même partiellement. D’autre part, il est aussi hors de question que les salariés soient déplacés dans des locaux qui ne répondent pas aux normes et critères de base pour accueillir du personnel. De plus, selon nous aucun aménagement quel qu’il soit ne pourra changer cet état de fait. 

Transport 
Nous avons lancé un débat sur le transport en y incluant le taux de fiabilité des locotracteurs, le départ de 5 intérimaires pour fin de contrat alors que nous sommes dans une période de suractivité et de prise de CP, nous avons demandé un point sur la problématique des « traverses obliques » et pour finir nous avons soulevé les problèmes récurrents d’informatique dans les magasins ou sur les locotracteurs. Mme Bonnard, consciente des difficultés que soulèvent ces points, ne nous a pas donné, sauf pour l’informatique, de solution concrète. 

Pour la CFDT, la complexification des flux dans le site accroît les tensions sur chaque outil et entre chaque stade de fabrication. La logistique doit impérativement être en mesure d’accompagner l’augmentation souhaitée des cadences et volumes de production ainsi que le projet packaging. Plus de réceptions, plus d’expéditions doit s’accompagner de plus de compétences, plus de moyens et là aussi plus de bras. 

Selfs 
Suite à des rumeurs persistantes de fermeture imminente qui circulent dans les selfs d’Ebange et de Sérémange, les représentants CFDT ont posé la question du devenir de ces selfs à Mme Bonnard. La réponse a été laconique : « En effet, il y a bien dans le cadre du projet Excellence Industrielle 2015, une réflexion en cours concernant l’avenir de ces selfs et une décision devrait intervenir d’ici la fin de l’année ». 

Pour la CFDT, l’argument financier ne doit pas être le seul pris en compte. Le bien-être, la proximité lieu de travail-self, et la sécurité (trajet lieu de travail-self avec navette ou véhicule privé) des salariés doivent guider les réflexions. 

Conditions particulières de travail 
Le projet d’accord soumis à information – consultation du CE a été validé par 9 voix pour - contre 2. Les membres CFDT ont fait la déclaration suivante : 

Madame la Présidente, 

Vous consultez aujourd’hui les membres du Comité d’Etablissement de Florange sur le projet d’avenant n°1 à l’accord d’harmonisation du statut collectif des salariés d’ArcelorMittal Atlantique et Lorraine Florange portant sur l’indemnisation des conditions particulières de travail. L’ouverture des réunions sur l’indemnisation des conditions particulières de travail a été faite le 30 septembre 2011. 

Dépassée par une actualité brûlante, ces négociations ont cessé pour reprendre en juin 2013. C’est d’ailleurs cette date qui sera prise en référence pour l’application de la rétroactivité des mesures négociées. 

Pour la CFDT, il s’agit d’un avenant qui touche à des valeurs fondamentales comme la santé, car reconnaitre une condition particulière c’est admettre ses effets néfastes sur l’organisme et sur le pouvoir d’achat car dans la mesure où la condition particulière ne peut être annulée, vous la monnayez. Aussi, dès l’origine, en fixant un cadre budgétaire trop restreint, vous avez cristallisé l’attention sur ce budget plutôt que sur les conditions particulières proprement dites. Cette stratégie en nous conduisant dans une impasse, risquait de nuire à la pérennité et au développement de notre site. La mobilisation et la détermination du personnel vous ont fait entendre raison. Ainsi aujourd’hui nous pouvons affirmer que ce projet d’avenant répond aux attentes des salariés. 

Nous avons obtenu, un raccordement intégral, une rétroactivité intégrale, un nouveau système d’indemnisation des conditions particulières de travail lissé et croissant, une revalorisation des forfaits sur la base des augmentations générales, des primes à l’acte qui seront, pour certaines, conservées. 

La CFDT voulait aussi pouvoir agir sur les cotations définies par les groupes de travail. Aussi, une commission spéciale de réajustement concernant la cotation des postes se réunira d’ici la fin d’année. Le but étant de garantir la réalité et la transversalité des cotations. De plus, un groupe de travail chargé de réviser une cotation pourra se réunir à la demande d’une majorité d’élus CHSCT. Pour toutes ces raisons, les membres CFDT du Comité d’Etablissement de Florange donnent un avis favorable à cette consultation.

AGIRC ARRCO 5è réunion

Retraites complémentaires : la négociation reprendra cet automne

La cinquième séance sur les retraites complémentaires des salariés du privé n’a pas permis de trouver un accord. Les négociateurs ont prévu de se revoir à l’automne pour tenter d’aboutir.
La pause estivale permettra-t-elle de rapprocher les points de vue ? À l’issue de la cinquième séance de négociation sur les retraites complémentaires des salariés du privé (Arrco et Agirc), le 22 juin au siège du Medef, les partenaires sociaux l’espèrent. Après avoir constaté leur profond désaccord, ils ont cessé les discussions et décidé de se revoir le 16 octobre pour se donner le temps de trouver une voie de passage.
La nouvelle version du texte patronal n’était pas de nature à permettre le début d’un accord. Par rapport à la rencontre du 29 mai dernier, les employeurs n’ont fait que très peu de concessions. Sur le sujet sensible des abattements « temporaires et dégressifs » notamment, le patronat a adouci sa proposition mais continue d’estimer qu’il est nécessaire de mettre en place un abattement élevé pour obliger les salariés à décaler leur âge de départ à la retraite. Tout juste a-t-il proposé de réduire à trois ans la mesure au lieu de cinq ans dans la précédente version du texte.

Des efforts, oui, mais raisonnables
Le niveau des abattements a également été réduit, mais pas de manière significative. Ils passent de 40 à 30 % pour les salariés partant à la retraite à 62 ans, de 30 à 20 % pour les salariés partant à 63 ans et de 18 à 10 % pour les salariés partant à 64 ans. Pour les salariés qui prendraient leur retraite à 60 ou 61 ans au titre du dispositif carrière longue, le texte patronal propose le même mécanisme d’abattement temporaire et dégressif de 30, 20 et 10 %.
« Nous sommes sur un désaccord de fond avec les employeurs, insiste le négociateur CFDT Jean-Louis Malys. Pour l’ensemble des organisations syndicales, il est inacceptable qu’un système de décote conduise des salariés à décaler l’âge de leur départ à la retraite. À la CFDT, nous sommes prêts à faire des efforts et notamment accepter un abattement temporaire pour améliorer la situation financière des régimes, mais cet effort doit rester raisonnable. Les employeurs sont dans une logique inverse. Peu importent les gains financiers de la mesure, ils souhaitent envoyer un message fort pour réaffirmer leur souhait de voir l’âge de départ à la retraite repoussé de quelques années. »

Malgré les cinq séances de négociation, les nombreuses rencontres bilatérales qui se sont déroulées ces derniers mois et l’accord de l’ensemble des organisations syndicales de salariés sur la question des abattements, le patronat est resté inflexible. Conclure un accord avant l’été est ainsi devenu impossible. Mais la négociation n’est pas terminée. La plupart des organisations syndicales souhaitent aboutir à un texte afin d’assurer la survie des régimes complémentaires à long terme. Rappelons que si aucune décision n’est prise, les réserves financières de l’Arrco seront épuisées autour de 2027 et celle de l’Agirc autour de 2018 (lire l’encadré ci-dessous). Des mesures drastiques devront alors être prises pour maintenir les régimes à l’équilibre, car ils n’ont légalement pas le droit d’être en déficit.

« Pour sortir de cette impasse, nous nous sommes donné un peu de temps, explique Jean-Louis Malys. Ces trois mois vont-nous permettre d’avancer sur le deuxième volet, essentiel, de l’accord : la création d’un régime unique qui remplacerait à l’horizon 2019 l’Arrco et l’Agirc. Une majorité d’organisations syndicales, dont la CFDT, y est favorable ainsi que le patronat. Vu la situation financière de l’Agirc, nous avons même l’obligation de parvenir à un accord pour que les cadres ne soient pas pénalisés. »

Une fois ce travail réalisé, tout le monde espère que chacune des parties mettra de l’eau dans son vin en ce qui concerne les mesures financières à court terme, notamment les fameux abattements temporaires et dégressifs mais aussi les cotisations patronales et salariales.

Ne pas sacrifier le long terme du fait du blocage actuel
Car depuis le début des discussions, les employeurs refusent catégoriquement d’acter une hausse des cotisations, alors que les organisations syndicales exigent que les entreprises participent également à l’effort de redressement des comptes des régimes. « Nous n’aboutirons pas en octobre, prévient Jean-Louis Malys, mais cette méthode permet de ne pas sacrifier le long terme en raison du blocage sur les mesures à prendre à court terme. Si nous parvenons à construire un nouveau régime qui assurera l’équilibre des régimes pour les nouvelles générations de salariés, il se-ra alors plus facile de s’entendre sur les mesures d’économie à prendre pour les deux ou trois ans à venir afin d’assurer la transition entre les deux systèmes. On peut raisonnablement espérer qu’un accord soit trouvé en fin d’année. En tout cas, la CFDT travaillera en ce sens. »

Régimes complémentaires dans l’impasse financière
Le déséquilibre démographique actuel impacte fortement les régimes complémentaires, qui fonctionnent selon le principe de la répartition. Les cotisations des actifs aujourd’hui ne peuvent plus servir intégralement les pensions des retraités. Les partenaires sociaux avaient anticipé ce déséquilibre temporaire en constituant des ré-serves financières pour passer cette période difficile, mais la crise économique de 2008 a accentué le déséquilibre et accéléré l’utilisation des réserves. Particulière-ment fragile, l’Agirc (complémentaire spécifique aux cadres) verra ses réserves épuisées en 2018 si aucune décision n’est prise. Or, pour revenir à l’équilibre, les services de l’Arrco et de l’Agirc estiment qu’il faudrait économiser autour de 8 milliards d’euros d’ici à 2020. Un véritable casse-tête en période de croissance faible ou nulle.