DÉCLARATION Du bureau national
confédéral
la cfdt signe l’accord
La CFDT fait de la sécurisation de l’emploi et des
parcours professionnels l’axe prioritaire de son action.
Lors de la conférence sociale des 9 et 10 juillet 2012,
elle a obtenu l’ouverture d’une négociation nationale interprofessionnelle. Elle s’y
est engagée activement avec trois objectifs :
- franchir une nouvelle étape dans la sécurisation des parcours professionnels des salariés,
- faire reculer la précarité sur le marché du travail,
- anticiper les mutations économiques afin de mieux protéger les salariés et préserver leur emploi.
Les propositions de la CFDT visaient à apporter des
garanties et des droits nouveaux aux salariés en favorisant le dialogue social et la négociation à tous
les niveaux pour développer, maintenir l’emploi et sécuriser les parcours
professionnels.
C’est au regard de ces objectifs que le Bureau national
apprécie le contenu de l’accord conclu le 11 janvier 2013.
Des nouveaux droits attachés à la personne, et non à la
nature de son contrat de travail, constituent une amélioration majeure et
viennent significativement réduire les
inégalités entre les salariés. Parmi ces nouveaux droits : la
généralisation d’une complémentaire santé à tous les salariés et l’amélioration
de sa portabilité pour les demandeurs d’emploi, des droits rechargeables à
l’assurance chômage, un compte personnel de formation mobilisable tout au long
de la vie, l’élargissement des possibilités de formation pour les jeunes en
CDD, l’amélioration du Contrat de sécurisation professionnelle, un droit à une
période de mobilité volontaire sécurisée…
Des dispositions importantes permettent de faire reculer
la précarité et de favoriser l’embauche en CDI dans les politiques de
recrutement : la majoration des cotisations employeur à l’assurance
chômage pour les contrats courts et l’exonération de cotisation chômage pendant
trois mois pour les jeunes embauchés en CDI. Des améliorations significatives
interviennent pour les salariés en temps partiel : l’instauration d’une durée
de référence de 24 heures hebdomadaires, une meilleure organisation des temps
de travail, l’encadrement strict des dérogations et la majoration des heures
complémentaires dès la première heure. La CFDT entend conforter et compléter
ces acquis dans la négociation en cours sur la qualité de vie au travail et
l’égalité professionnelle.
Face aux mutations économiques, les nouveaux droits attribués
aux élus et représentants des salariés en matière d’information, de
consultation ainsi que la participation aux organes de direction des
représentants des salariés avec voix délibérative viennent renforcer leur rôle
en amont des évolutions et rééquilibrer la gouvernance des entreprises.
Face aux difficultés économiques, plusieurs volets de
l’accord favorisent par le dialogue social, le maintien dans l’emploi plutôt
que le recours aux licenciements. Il en est ainsi de la simplification et
l’unification des dispositifs de chômage partiel, et de l’encadrement strict
des accords de maintien dans l’emploi face à des difficultés
conjoncturelles : diagnostic économique préalable, accord temporaire et
majoritaire, clause de retour à meilleure fortune, respect des garanties
conventionnelles et d’ordre public (smic, 35h), accord explicite du salarié,
garantie de maintien dans l’emploi...
La réforme des plans de sauvegarde de l’emploi qui
introduit l’accord collectif majoritaire ou l’homologation de l’administration privilégie
la consultation des représentants du personnel et la négociation aux recours à
la procédure judiciaire.
Au vu de ces avancées pour l’emploi et les salariés, le
Bureau national de la CFDT décide à l’unanimité de signer cet accord.
Il considère qu’au-delà de son contenu il permet d’ancrer
le rôle de la démocratie sociale dans la modernisation de notre pays. Il fait
la démonstration que la négociation collective entre syndicats et patronat
produit des avancées importantes conjuguant acquis sociaux et efficacité
économique.
La CFDT attend désormais du gouvernement et du Parlement qu’ils
transcrivent cet accord dans la législation et la réglementation en en
respectant les équilibres et en associant les parties signataires.
La CFDT demande aux employeurs publics d’examiner, dans
le dialogue social, les dispositions de cet accord à transposer et adapter pour
ce qui concerne la sécurisation des parcours professionnels de leurs agents.
La CFDT veillera à la mise en œuvre effective par les
branches et entreprises de cet accord qui les engage pour faire de l’emploi et
du dialogue social des axes majeurs des stratégies qu’elles développent.
Le Bureau national appelle les organisations et les
équipes d’entreprises CFDT à se saisir de l’accord pour en faire connaître le
contenu aux salariés et engager les négociations qu’il prévoit dans les
branches et les entreprises en vue de sa mise œuvre. La CFDT est mobilisée dans
toutes ses composantes pour apporter l’appui nécessaire aux militants afin de décliner
l’accord dans l’intégralité de ses dimensions pour le rendre pleinement
bénéfique aux salariés.
Par la signature de cet accord, la CFDT engage sa
responsabilité d’acteur social faisant face à une situation économique
particulièrement dégradée en France et dans toute l’Europe. Cet accord
s’inscrit dans la proposition de la CES de mettre en place un contrat social.
Parallèlement l’Union européenne doit impérativement mettre en œuvre une
stratégie de développement économique créateur d’emploi.
Par cet engagement, la
CFDT entend contribuer à la construction de solutions qui permettent,
tout en préservant et en améliorant la situation sociale des salariés, de poser
les bases du pacte social dont la France a besoin et de tracer la voie d’un
nouveau modèle de développement économique, social et environnemental.
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