vendredi 14 novembre 2008

Encore les salariés qui trinquent

C.E-EXTRA du 14/11/2008 ARCELORMITTAL FLORANGE
Déclaration CFDT



La crise économique et financière frappe de plus en plus fort. D'après vos dires la situation du Groupe ArcelorMittal est encore plus grave que tous les scenarii déjà annoncés voire imaginés. Une nouvelle fois, vous allez vous tourner vers le personnel pour leur demander un effort supplémentaire. Mais est-ce le dernier ? Pas sûr. Combien de temps cela va encore durer ? Vous ne savez pas.
Et c'est comme ça depuis des semaines. Les mauvaises nouvelles succèdent aux mauvaises nouvelles et la CFDT craint qu'elles ne soient pas les dernières. On pourrait appeler ça l'effet « poupées gigognes », il y en aura toujours une pour se cacher derrière l'autre.

Cette situation ne peut plus durer. La CFDT décrète l'état d'urgence devant la gravité de vos propos et des décisions qui risquent d'en découler.

Nous réaffirmons haut et fort qu'ArcelorMittal surréagit face à la crise. Evidemment, personne ne la nie mais nous faisons l'amer constat que nous sommes les seuls à prendre des décisions aussi drastiques et néfastes pour les salariés. En Europe, ce sont plus de 20 hauts fourneaux qui vont s'arrêter. De mémoire de sidérurgistes cette décision est une première mondiale. Jamais nous n'avons connu de tels évènements. Jamais un Groupe n'a fait payer aussi cher le prix de la crise à son personnel.

En définitive, les salariés sont pour le Groupe une variable d'ajustement, à bas coût, pour permettre de faire face à la crise. Ce sont eux, et eux seuls, qui devraient assumer tous les risques de l'économie mondialisée où le "toujours plus" en est la religion divine. La CFDT ne l'accepte pas et ne tolérera pas une telle charge pour les salariés.

La crise frappe et les salariés vont faire des efforts. Prise obligatoire de CP, de RTT, d'heures à récupérer, effort d'économies sur les déplacements, sur les appels téléphoniques, sur les achats de tous ordres, etc. Que voulez-vous de plus ? Ne pensez-vous pas que le citron est déjà suffisamment pressé ? Nous, oui.

Cette crise est globale, cette crise est pour tous et tous doivent partager les efforts. Le personnel a assez payé, ArcelorMittal doit maintenant y mettre le reste. Cette crise est aussi la sienne, surtout la sienne.

La CFDT vous demande, donc, de geler toutes annonces d'arrêts supplémentaires qui entraîneraient irrévocablement un préjudice financier pour les salariés.

La CFDT demande la tenue d'une réunion centrale dans les plus brefs délais pour analyser la situation globale du Groupe et pour y négocier des mesures sociales adaptées à la situation de crise.

La CFDT vous demande de ne prendre aucune initiative contraire aux intérêts des salariés tant que le Comité d'Entreprise Européen n'aura pas été valablement informé et consulté. C'est la loi. Le respect des lois, fussent-elles européennes, est un impératif et la CFDT le fera respecté si besoin en était.

La Direction Générale luxembourgeoise a défini sa politique prioritaire dite des 3 C.
Cash, Coût et Client.

Les 3 C des salariés peuvent se résumer ainsi.

C comme Cri
C comme Colère
C comme Combat

La CFDT veut y rajouter les 3 C de
Considération (les salariés sont en droit d'en avoir),
Compensation (financières, évidemment)
Convergence (des efforts partagés).

C'est surtout cela que le personnel attend: des réponses rassurantes.

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