lundi 4 juin 2012

ArcelorMittal Florange :

Rencontre avec le Président de la République

Le Président de la République a reçu l’intersyndicale de Florange durant plus d’une heure. Il était accompagné de Mr Arnaud MONTEBOURG, Ministre du redressement productif. La délégation de la CFDT était composée de Dominique GILLIER, Secrétaire général de la CFDT Métallurgie, d’Édouard MARTIN, délégué du site de Florange et membre du Comité d’Entreprise Européen d’ArcelorMittal et de Jean-Marc VECRIN, Délégué syndical central CFDT d’ArcelorMittal.
Le Président s’est montré très au fait de la situation industrielle de Florange et très conscient de l’urgence d’une solution pour éviter que le site ne s’installe dans une fermeture à durée indéterminée qui le condamnerait avec tout son environnement de sous-traitants et fournisseurs. La CFDT a pu exposer son analyse et les quatre pistes de solutions qu’elle propose (voir ci-après).
Le Président de la République nous a fait part de deux décisions concrètes qu’il demande au Ministre du redressement productif de mettre en oeuvre :
  1. Une mission d’expertise se mettra en place immédiatement pour rendre ses conclusions au plus tard le 30 juillet. Elle est chargée d’analyser les conditions de pérennité du site de Florange, y compris avec un repreneur, et du projet ULCOS sur ce site. Elle recueillera l’avis de toutes les parties, la direction d’ArcelorMittal, mais aussi les organisations syndicales et d’autres parties prenantes, telle la région Lorraine.
  2. Le ministre de l’Industrie rencontrera rapidement ses homologues des pays européens qui accueillent des sites d’ArcelorMittal, afin de faire le point avec eux des difficultés que pose la stratégie du groupe Mittal pour l’avenir de la sidérurgie dans l’Union.

Pour la FGMM-CFDT, ses premières décisions sont positives et sont une concrétisation de l’action possible et nécessaire pour le « redressement productif », dans le sens annoncé par le Président de la République dans son programme et dans le cadre du ministère créé à cet effet.

Les quatre pistes de solutions proposées par la CFDT métallurgie

  1. La première solution serait qu’ArcelorMittal s’engage fermement sur  un programme d’investissements à la hauteur des besoins (que la mission d’étude du ministère devra évaluer) de l’ensemble du site intégré de Florange, avec redémarrage des hauts-fourneaux à une date fixée.
  2. Compte tenu de l’intérêt du projet ULCOS pour une sidérurgie verte et compétitive en Europe, et de son financement, avant tout public, le système industriel de Florange étant le site pilote, justifierait  une gouvernance qui intègre toutes les parties prenantes du projet ULCOS, ArcelorMittal n’étant que l’opérateur industriel.Mais il faut aussi explorer avec le concours de l’État, d’autres solutions pour Florange et ULCOS, si ArcelorMittal se dérobe à ses responsabilités. Pour la CFDT, deux autres pistes au moins sont ainsi envisageables, qui toutes deux supposent le maintien de l’unité industrielle, économique et sociale du site dans son intégralité, car une simple production autonome du haut-fourneau ne serait pas viable :
  3. Florange pourrait intégrer un dispositif industriel existant qui lui garantisse sa pérennité de producteurs d’aciers techniques à haute valeur ajoutée. Dans cette hypothèse, il convient de rechercher un repreneur de la totalité des actifs de Florange.
  4. Florange pourrait devenir un producteur européen indépendant. Il conviendrait alors de trouver des apporteurs de capitaux qui permettent à Florange de devenir indépendant. En Europe, plusieurs producteurs indépendants existent, avec la particularité d’être gouvernés selon un « modèle des parties prenantes » différent du modèle à actionnaire, car intégrant des acteurs locaux (collectivités, banques, salariés…). Centrés sur les aciers techniques sur des marchés spécialisés, ces producteurs ont mieux résisté que leurs concurrents généralistes à la crise actuelle en continuant à investir dans la technicité de leurs équipements et de leurs produits et parallèlement en limitant les distributions de dividendes. Aux investisseurs et aux parties prenantes devrait s’adjoindre un opérateur industriel qui serait en charge de la gestion opérationnelle.


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