SITUATION DU MARCHE ET MARCHE DES INSTALLATIONS
Extraits du CE de Florange du 28 juillet
Le redémarrage de la phase liquide suite aux annonces faites le 14 juillet 2009 devrait être cadencé de la façon suivante, démarrage du haut fourneau P6 jeudi 6 août pour un démarrage de l’aciérie prévu entre le 10 et le 15 août. La production sera calquée sur un rythme mensuel de 110 000 tonnes de brames.
Concernant le niveau de commandes, le troisième trimestre sera supérieur de 20% par rapport au second. Cette charge cumulée avec les arrêts d’été engendre un bon niveau d’activité pour les installations pour ce trimestre.
Malgré cela, M. Blaffart reste très prudent et continue d’émettre quelques craintes notamment sur la charge du T4. Selon lui, le rebond technique que nous vivons aujourd’hui résulte plus de la fin des déstockages que d’une sortie de crise.
Au mois de juin, les coûts de production du train à bande de Florange ont été supérieurs de 17 € par rapport à ceux de Dunkerque. Si l’on prend en compte les frais de transport qui s’élèvent à environ 15 € par tonne, nous pouvons dire que les deux trains à chaud d’AMA&L sont de performance équivalente dans le peloton de tête Européen.
A noter qu’aujourd’hui, nous subissons une forte tension liée aux arrivages de brames non lissés dans le temps qui engendrent une marche irrégulière du train.
Cette situation chaotique qui nous place quelques fois en manque de brames va certainement nous empêcher de produire les 160 000 tonnes par mois inscrites au budget. Pour garder de la flexibilité, la marche à deux fours se poursuivra tout le trimestre.
Concernant l’aval, en juin les installations de Packaging ont fonctionné à 47% de leur capacité nominale. Cette situation engendre une montée des coûts qualité qui sont corrélés avec la baisse de volume produit. Les commerciaux s’attendent à ce que l’activité de l’emballage soit sous pression en termes de volume de production et de prix de vente au quatrième trimestre de 2009. Aujourd’hui déjà, la charge des installations de Packaging, tout en restant supérieure au T2, est revue à la baisse pour le T3.
De plus, une étude sur le basculement de la filière anneaux (ouverture rapide) vers Liège va engendrer une diminution de la charge de la ligne de vernissage d’ Ebange. Selon la direction, cette baisse devrait être en partie compensée par l’arrivée de nouveaux formats.
Les installations des tôles fines quant à elles, sont bien chargées au T4, hormis bien entendu ELSA et la LRO qui pour la CFDT conservent toute leur place dans l’aval Lorrain et pour lesquelles la direction se doit de trouver un avenir rapidement.
Les élus CFDT ont interpellé la direction sur le volume de brames non affectées qui ne cesse d’augmenter à Florange alors que nous sommes en principe selon la volonté de M. Mittal dans un processus de réduction des stocks !
M. Blaffart nous a expliqué que deux raisons concourraient à cet état de fait.
- Premièrement, la faiblesse de notre carnet rend plus difficile les réaffectations de brames. Cette faiblesse programmée, est essentiellement due en prévision d’éventuels soucis d’approvisionnements extérieurs !!! Il est vrai que quand nous produisions des brames Florangeoises de très bonne qualité dans des aciers difficiles à élaborer, il était facile en cas de problèmes de les réaffecter dans l’élaboration de produits moins nobles.
- La seconde oblige la direction à reconnaître enfin qu’il est très difficile d’être approvisionné à 100% en brames extérieures car il est impossible de prévoir à longue échéance nos besoins en brames dans les diverses qualités. De plus dans la stratégie qui va se développer qui consiste à augmenter le service client en diminuant les délais entre la commande et le produit fini (Lead time court) conduit, dans le cas d’approvisionnement 100% externe à des manques de réactivité.
ANALYSE CFDT
Ce que nous avons vécu lors de l’arrêt de la filière liquide à permis de mettre à jour des failles importantes dans les divers scénarios, stratégies ou hypothèses aboutissant à la fin de la filière liquide en Lorraine. Et oui, y compris ceux qui n’acceptaient aucune contradiction et se vantaient de tout savoir sur tout n’ont, sur ce coup et malheureusement sur bien d’autres, pas pensé à tout !!!
A la CFDT, nous sommes aujourd’hui, grâce malheureusement à un test grandeur nature qui nous a été imposés, convaincu de la pertinence de nos analyses. De plus, les faits et les orientations avenirs des clients militent dans notre sens. Ce sont les usines intégrées, réactives, au coeur des marchés avec un personnel compétent travaillant dans de bonnes conditions qui sortiront en cas de difficultés leur épingle du jeu.
Pour cela, nous devons conserver notre avantage en obtenant des investissements sur les hommes, les installations et la recherche. Nous devons aussi travailler sur des organisations du travail qui garantissent la sécurité au travail, améliorent la prévention des risques professionnels et permettent d’évoluer dans les emplois.
Nous devons rejeter les organisations réputées stressantes, trop flexibles, qui ne génèrent pas de progrès individuel et collectif. Les installations sidérurgiques ont comme vocation le travail en continu, la cinquième équipe devra rester la référence.
Nous devons sortir de cette logique de rentabilité extrême et court termiste qui nous contamine dans nos fonctionnements, notre vie au travail et engage irrémédiablement de façon négative la pérennité de notre établissement.
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