Vendredi 7 juin, s’est tenue la dernière réunion de négociation de « l’accord portant diverses mesures sociales en
faveur des salariés d’ArcelorMittal Atlantique et Lorraine Etablissement de
Florange en vue d’accompagner la mise sous cocon de la phase liquide de l’établissement
».
Cette quatrième réunion ne devait, aux vues de la direction, n’être qu’une
rencontre de relecture d’un accord construit lors des trois réunions
précédentes. P. Genu pensait et se disait prêt à bouger quelques virgules, mais
aucun changement, aucune avancée ne pouvaient être faites ce jour. « Il n’en avait pas
mandat » !
Et bien, mandat ou pas, d’emblée la délégation CFDT lui a signifié que : « si
nous sommes autour de la table aujourd’hui c’est pour négocier. Certains
chapitres doivent évoluer, certaines clauses doivent être améliorées et nous allons
négocier jusqu’au bout car c’est cela notre mandat, le mandat que nous ont confié les salariés ».
Ce point éclairci, la « réunion marathon (9h - 18h) », ponctuée de
nombreuses suspensions de séances demandées par les membres d’une direction qui
au fil du temps affichaient une mine de plus en plus défaite, pouvait commencer.
Ce que nous avons obtenu dans cette réunion de
NEGOCIATION
- Les aspects embauches et transfert de compétences ont été précisés dans le préambule. C’était une condition incontournable de la CFDT. Par l’anticipation des départs, nous devions créer les conditions d’embauches et de maintien des compétences pour redynamiser notre site. Grâce à l’investissement dans les femmes, les hommes et les outils, grâce à la recherche, nous devons donner des perspectives d’avenir aux salariés qui resteront et construiront le « Florange » de demain avec le projet LIS et en réussissant les défis du packaging et de l’USIBOR.
- Nous avons obtenu un délai de préavis de deux mois pour l’ensemble des agents qui peuvent prétendre au départ direct en retraite. Ce délai qui ne sera pas imposé mais qui est en place pour éventuellement pallier les retards de la CARSAT est important. D’ailleurs nous vous conseillons d’engager immédiatement les démarches auprès de la CARSAT et de l’entreprise pour bénéficier de cette mesure.
- Concernant les deux options (départ direct et AFCF), la prime supra légale qui s’ajoute à l’ADR sera forfaitaire. Au final, tous les bénéficiaires percevront l’ADR + 6 mois.
- Une avance de trois mois de salaire brut pourra être versée à ceux qui le souhaitent, dès l’entrée dans l’AFCF. Ce principe est important y compris pour optimiser fiscalement le versement des primes.
- Si un chef de service décide de ne pas transformer un détachement en mutation, il devra obligatoirement motiver sa décision par écrit au salarié. Important en cas de litige qui obligerait la commission de suivie à statuer.
- Des mesures en cas de perte de rémunération liée au régime des astreintes ont été négociées. Nous avons rejeté les premières propositions de la direction. Au final, un complément mensuel de 1/24ème des indemnités forfaitaires perçues au cours des 24 derniers mois précédant la sortie de l’astreinte sera versé de façon dégressive. 60% la première année ; 40% la seconde et 20% la troisième année. Nous sommes les seuls dans AMAL à bénéficier d’une sortie d’accord de façon dégressive. Partout ailleurs c’est du tout ou rien, on fait ou pas.
- Les mesures d’accompagnement de la mobilité géographique à plus de 60 km seront étendues à l’ensemble du personnel, que le poste soit supprimé ou non.
- Une option supplémentaire a été négociée pour les salariés qui souhaitent une mutation hors du site de Florange mais pour qui, le seuil de 60 km n’est pas atteint. Tous les salariés dont l’emploi est supprimé qui seront mutés dans le bassin d’emploi percevront une prime de 3600€ brut.
- Pour les salariés qui ne sont pas concernés par l’une ou l’autre des mesures de l’accord, la direction définira conjointement avec les organisations signataires les modalités du crédit spécifique de 0,3% du site de Florange pour l’année 2013. Comme personne ne peut prévoir l’aboutissement des prochaines négociations salariales, la direction s’engage à reprendre cette mesure à son compte pour l’année 2014.
- L’action de la cellule de redéploiement s’arrêtera en concertation avec la commission de suivi.
Aux alentours de 18h, les membres CFDT, CGT et CFE-CGC ont tout de même admis que pour obtenir
toutes ces avancées, il fallait tout de même « relire » l’accord ; ce qui était
la volonté première de la direction. Il faut rendre à César ce qui lui
appartient !
Manquait, pour ce constat presque unanime, la délégation FO qui avait
préféré quitter la salle après le repas
en essayant de mettre en cause la représentation des organisations syndicales
pour défendre son idée de référendum. L’argumentaire maladroit des
représentants FO a recueilli une volée de bois vert de l’ensemble des
organisations syndicales.
Pour la CFDT, nous avons
rappelé simplement que le référendum s’organise tous les quatre ans. En 2011,
FO a recueilli environ 10% des voix. C’est peut-être à ce titre qu’ils ne se
sentent pas représentatifs ? Mais c’est une réflexion qui leur appartient.
Pour la CFDT, personne n’a
été et ne sera oublié et tout le monde va contribuer à pérenniser l’existant
tout en donnant des perspectives au combat pour le futur.
Départs directs et AFCF : en plus de faciliter les reclassements, ils
vont permettre au site de retrouver une dynamique d’embauche.
Pour ceux qui restent : mutés, parrains, salariés des services d’accueils,
la CFDT y fait un point d’honneur,
tout le monde doit y trouver son compte. Car tout le monde participera à la
réussite directement ou indirectement. Tout le monde sera bousculé dans son
quotidien, dans ses façons de faire, dans ses habitudes. Chaque salarié pourra
évoluer ne serait-ce qu’en s’imprégnant des savoir faire des autres.
A la CFDT, vous le savez,
nous n’avons pas fait le deuil de la filière liquide et nous continuerons à organiser
et exiger que la fonte coule en Lorraine. Certainement dans une configuration
différente, avec un process différent, mais avec le savoir faire Lorrain.
Mais aujourd’hui notre action privilégie l’avenir de ce qui, grâce aux
luttes, a été préservé et doit être développé. Nous devons pour l’existant
faire de ce drame une opportunité, une opportunité de développer les
compétences, de mixer les savoir faire, de faire en sorte que tout le monde
retrouve sa place dans l’organisation.
Ce sera difficile, la confiance doit être retrouvée. Confiance dans un
outil qui doit être remis dans l’état de l’art mais confiance aussi dans des
dirigeants qui doivent assumer leur rôle pleinement « dire ce qu’il faut faire et faire ce qui a été
dit ».
Donc, suite à cette « relecture », en fonction des questionnements, des
avis recueillis dans les différents débats aux portiers, dans les bureaux ou
ateliers, après avoir pris en compte les avis positifs ou négatifs des
adhérents CFDT, des salariés, la
CFDT a décidé en réunion de
section le 11 juin, de signer cet
accord.
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