mardi 2 décembre 2008

LA CRISE A BON DOS


La direction a convoqué les Organisations Syndicales au siège de St Denis pour décliner l’annonce faite par L. MITTAL sur le « plan de départs volontaires en France ».
C’est Daniel Soury-Lavergne qui représentait le groupe, accompagné de J.P. Masy, DRH France.
D’entrée, la Direction a indiqué que le plan de départs concernait la France métropolitaine et ses 28000 salariés.
D. Soury-Lavergne énumère les conséquences de la crise qui touche le Groupe :

  • Celle-ci entraîne le report ou le gel des investissements prévus pour des augmentations de production ou travaux de maintenance.
  • Autres investissements gelés : tous ceux qui tournent autour des autosuffisances des matières premières.

Aucune information tangible ne parvient concernant le redémarrage de l'économie. Toujours est-il que la reprise ne sera pas brutale et durera certainement plusieurs mois.

Les fonctions supports étaient dimensionnées pour aller chercher de la croissance, ceci est remis en cause.

La Direction reconnaît que les salariés ont fait des efforts pour ne pas avoir des coûts de structures trop importants en bas de cycle. Pour elle, cela ne suffit pas car elle précise:

Nous ne sommes plus dans un bas de cycle, mais dans une crise.

  • il faut donc nous adapter à une situation de crise et il est urgent d'alléger encore le poids des structures pour y faire face.
  • Le groupe à besoin de trésorerie pour passer cette mauvaise phase.
  • d'où un plan supplémentaire d'allégement des structures.

Les 9000 suppressions d'emplois correspondent à un équivalent d'économie de 5 ans de gestion (1 Milliard de dollars).


CONCRETEMENT
En France, environ 5600 salariés travaillent dans les fonctions supports.
Le groupe décrète que l'économie doit être de 25% (alors que pour le reste des pays c'est environ 20%).
C’est donc bien le chiffre énorme de 1400 suppressions d'emplois avant fin 2009 qui est demandé par la Direction Générale.
Les suppressions d'emplois se feront via des départs volontaires à travers un plan national.
Les fonctions concernées par ce "plan social" seront décrites ultérieurement.
Sont exclus de ce plan les métiers de fabrication de maintenance et les métiers techniques liés à la production, il va de l'employé au cadre. Mais, à ce jour il n'y a aucun plan détaillé site par site.


VITE, VITE, VITE !

Le but de ce plan est de susciter des volontaires, JP Masy annonce qu’aucun schéma précis n’est arrêté par entité. S'il y a plus de départs sur un site que sur un autre, le Groupe s'adaptera. Masy se veut le garant de l'équité de ce plan, donc aucun chiffrage détaillé n’a été échafaudé.
Le DRH veut entamer des négociations pour discuter des mesures de volontariat au niveau France et veut une réunion urgente sur les modalités de départ.
Ces mesures d'accompagnement doivent être les mêmes partout. La DRH souhaite un accord Groupe le plus vite possible et avant fin décembre 2008.
Le sujet de l’accord sera « mesures incitatives pour des départs en retraite et toutes autres mesures basées sur le volontariat ».Trois dates sont d’ores et déjà arrêtées les 10, 15 et 19 décembre.

Comme d’habitude chez Mittal, il faut aller vite:

Le milliard, c'est tout de suite qu'il le veut. Les actionnaires n'attendent pas!!!

ANALYSE CFDT

Le Groupe se sert de la crise pour adapter ses effectifs à une situation de crise permanente. Ce qui permettra à Mittal de sous-traiter des pans entiers d'activité avec l'alibi de la crise.
Ce qu’il n’a pas pu faire depuis l’acquisition d’Arcelor, (car il ne devait pas y avoir de PSE avant 2009), Mittal va le faire sous couvert de la crise. Tous les emplois concernés (les administratifs, HSE, ingénierie, comptabilité, informatique… en gros les cols blancs), sont ceux qui faisaient parti du plan Omega que nous avions déjà dénoncé et qui devait supprimer des milliers d’emplois.

Pour la CFDT, la situation des effectifs dans nos sites, quelques soient les métiers, ne doit pas et ne peut pas fluctuer en fonction des crises, des rebonds de la bourse, des profits à faire coûte que coûte. Dans la sidérurgie, l’investissement sur les outils se fait sur le long terme. Il en est de même sur le personnel et les compétences. Si Mittal voulait avoir des outils flexibles et du personnel qu’on prend et qu’on jette d’une année sur l’autre, ce n’est pas dans des hauts-fourneaux et des laminoirs qu’il devait investir.

Plusieurs cas peuvent se produire dans les départs « volontaires » :

  • Des salariés en fin de carrière : et c’est les compétences qui partent avant même de pouvoir passer la main
  • Des salariés plus jeunes et déjà bien formés, mais qui connaissent leur valeur et qui n’auront pas de mal à se vendre ailleurs : et c’est très grave, car c’est la moelle osseuse ne notre entreprise qui va partir
  • Des salariés au bout du rouleau ou fragiles et qui sont prêts à tout pour partir ou pour avoir un peu d’argent devant eux : et c’est le retour des situations que l’on a connues et qui aboutissent bien souvent au chômage ou pire…

Malheureusement, la CFDT l'a déjà dénoncé à maintes reprises, le volontariat peut se transformer en désignation d'office. Le Groupe veut les départs le plus vite possible et bien avant fin 2009. Attention danger, les apprentis sorciers sont là pour faire pression et pire encore, la chasse aux sorcières va faire mal.

En effet, la CFDT a dénoncé la gestion de " bons petits soldats " de nos dirigeants français qui vont faire encore une fois mieux que les autres pays, avec 25 % de suppressions d’emplois là où les autres feront 20%. Il n'y a aucune raison qu'ils s'arrêtent en si bon chemin.

La CFDT demande aux salariés, qui ont déjà tant donné et qui sont si mal remerciés, d’être vigilants et de ne pas répondre aux sollicitations trop hâtivement. La solidarité entre l'ensemble des salariés ("col blanc", "col bleu", sous-traitants…) est, plus que jamais, de mise.
Car c’est ensemble que nous serons forts.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Trés bonne analyse les amis, mais je pense que vous pourriez malheureusement profiter de cette occasion pour revendiquer des départ anticipés à 55 ans. Car malgré les promesses qui ont été faites sur la pénibilité, les sidérurgistes que nous sommes, sont les baisés dans les pseudos négos qui ont eut lieu. D'autres part il vaut mieux que ce soit les vieux qui partent que les jeunes, sans oublier que dans la boite en ce qui concerne Gandrange l'ambiance c'est plus que détériorée et les anciens sont usés jusqu'a la moelle. Il faut être au plus prés des réalités et moins philosopher comme le font vos dirigeants à PARIS. Dédé de l'aciérie

Anonyme a dit…

A choisir ça arrangerai tout le monde mais l'époque des départs à 50 - 55 ans c'est fini, ça leur coute trop cher. Tous les jours c'est de pire en pire avec l'indien. Un jour il ne restera vraiment plus rien de la sidérurgie en Lorraine. Ce qui m'inquiète c'est que ce jour est peut être proche!

Anonyme a dit…

VITE ! VITE ! VITE !
Si Mittal veut aller trés mais alors trés trés vite nous avons l'arme fatale !!!
"Le savoir faire de Gandrange"

Anonyme a dit…

Daccord avec toi l'ami ça leur coûte trop cher les départ à 50 ou 55 ans. Mais ils peuvent payer, car on trouve bien des millions quasiment tout les jours et pas toujours pour le bien des gens. Accompagner ce type de raisonnement purement comptable, c'est pas ce j'attend des syndicats. Il y a une oportunité saissons là, ne faites pas le boulot des comptables de bercy, qui au passage oublie d'imposer la solidarité à nos élus sur leurs indemnités! Je pense sincèrement que si la CFDT continue de cette façon, elle va s'éloigner de plus en plus des salariés d'en bas, ce qui à mon avis est déja le cas!

Anonyme a dit…

L'indien à bon dos, mais que je sache les conneries de Dollé nous ont amené à cette situation. De plus tous les hauts manager sont plutôt muets et depuis la fusion ont bien peur de la ramener devant le boss. Ce n'est pourtant pas ce que l'on attend d'un véritable manager, encore faut-il être sûr de ses compétences!!!