Aujourd'hui, c'est l'USPC …
Après plusieurs mois de tergiversations et d'audits divers, le Groupe a décidé de délocaliser les services comptables de l'Europe de l'Ouest, dont ceux de Florange. Au total ce sont 85 emplois de plus qui quittent la Lorraine et prendront la route en partie vers Katowice (Pologne). Les raisons invoquées lors du Comité Européen et du Comité d'Etablissement sont aussi simples qu'intolérables.
En effet, le coût de la main d'oeuvre a été le seul argument avancé pour justifier une telle décision. Donc, les comptes clients et fournisseurs seront sous-traités à Wipro (opérateur international Indien) et la comptabilité analytique sera envoyée vers la plate-forme polonaise.
Ce plan d'économie de coûts n'est que la suite du plan Oméga qui, d'ailleurs, concerne l'ensemble des activités non liées directement à la production. La crise actuelle ne fait qu'accélérer des mesures qui sont arrêtées depuis longtemps. Alors oui, les travailleurs français sont plus chers que nos amis polonais qui, eux, sont plus chers que les indiens. Mais, à ce « petit jeu là » il y aura toujours une partie du monde qui sera moins chère que moins chère. C'est bien connu, la misère et la pauvreté feront toujours les beaux jours du dumping social. Les grandes multinationales s'engouffrent depuis des lustres dans cette politique du moins disant et ArcelorMittal ne s'en laisse pas compter.
Pour autant, rien ne garantit que les économies escomptées seront réelles et rien non plus de l'amélioration sociale des salariés de l'Est. Beaucoup en sont revenus de cette stratégie. La théorie est une chose assez simple à expliquer dont la réalité en est souvent très éloignée. Ce qui fait la force d'une entreprise c'est sa capacité à fluidifier tous les services dont elle a besoin. C'est d'instaurer et de fructifier une culture d'entreprise tournée vers l'excellence, vers la parfaite connaissance des clients de plus en plus exigeants et surtout de pouvoir compter sur la complémentarité de tous ses salariés. C'est la force de Florange, c'est la marque de fabrique de l'USPC. En sera-t-il encore comme ça après le saucissonnage annoncé ? Rien n'est moins sûr.
S'il poursuit dans cette voie, le N°1 mondial ArcelorMittal pourrait vite devenir un géant aux pieds d'argile.
... et demain, à qui le tour ?
Donc, comme annoncé plus haut, le Groupe a décidé de s'attaquer à tous les services centraux avec son plan Oméga. Déjà, les départs volontaires ont laissé les organisations du travail exsangues. Aucune contrepartie d'embauche n'a été prévue et ce sont ceux qui restent qui le paient cache. Sous-effectif criant dans tous les services. Intensification du travail même en période de crise. Chacun est livré à lui-même face à des tâches qui se faisaient hier à plusieurs. Encore plus, toujours plus.
Malgré une situation bien dégradée, ArcelorMittal accélère son processus de gains de productivité et la délocalisation de l'USPC ne pourrait être que le début d'une vaste réorganisation. Les ressources humaines, les achats, la sûreté industrielle, les services de santé, etc, rien n'est laissé au hasard et tous ces services pourraient connaître le même destin.
Afin d'éviter une nouvelle saignée dans les effectifs, les syndicats européens ont mandaté leur expert sur la viabilité d'une telle décision. Qu'en est-il du chiffrage annoncé par la direction ? Quelle échelle d'économie et pour quelle efficacité ? Risques encourus ? Coût d'une telle délocalisation ? Etc. En attendant le résultat de l'expertise et la consultation du Comité Européen le Groupe ne peut enclencher un plan social.
La CFDT agira avec et pour les salariés
Depuis le début d'année, la CFDT a intensifié les informations envers le personnel de l'USPC. A plusieurs reprises des assemblées ont été tenues avec les salariés afin de les écouter, de les rassurer et de construire avec eux les revendications indispensables. Leurs demandes ont été remontées à tous les niveaux hiérarchiques du Groupe. Ils ne seront pas les dindons d'une bien mauvaise farce. Ils ne paieront pas le prix d'une mauvaise décision.
Le personnel de l'USPC est soumis à une pression de tous les instants depuis plusieurs mois, ils sont dans l'incertitude, ils ne savent rien de leur avenir, ils ne comprennent pas pourquoi leurs dirigeants les ont lâché, eux qui ont tant donné. A croire que cela ne suffit pas puisqu'ils leur demandent de « rester professionnels » jusqu'au 30 juin 2010, date à laquelle tout devrait s'arrêter. Et, après ? Que se passera-t-il le 1er juillet ?
Comment avoir la tête au travail lorsque leur avenir s'écrit à l'imparfait ? Comment rester concentrés lorsque votre travail a une date de péremption ? Pour faire quoi ? Pour aller où ? Et dans quelles conditions ?
C'est de tout cela que les salariés de l'USPC ont voulu parler le jeudi 17 septembre lors de la dernière assemblée générale organisée par la CFDT. Dans une grande dignité, avec beaucoup de sérieux et d'objectivité, toutes et tous se sont exprimés et ont fait connaître leur désarroi, leur colère et leurs attentes. Ce qui est sûr et urgent pour eux c'est qu'ils veulent très vite être fixés sur leur sort. Après, il sera toujours temps de parler de professionnalisme.
C'est digne, c'est humain, c'est compréhensible. Message reçu 5 sur 5. Ils peuvent compter sur l'appui de la CFDT. Avec eux, d'autres rendez-vous ont été actés pour suivre au fil de l'eau l'avancement de ce dossier. Plus que jamais, ils vont redoubler d'efforts pour ne pas subir.
La direction les entendra-t-elle ? Affaire à suivre... de très, très près.
Après plusieurs mois de tergiversations et d'audits divers, le Groupe a décidé de délocaliser les services comptables de l'Europe de l'Ouest, dont ceux de Florange. Au total ce sont 85 emplois de plus qui quittent la Lorraine et prendront la route en partie vers Katowice (Pologne). Les raisons invoquées lors du Comité Européen et du Comité d'Etablissement sont aussi simples qu'intolérables.
En effet, le coût de la main d'oeuvre a été le seul argument avancé pour justifier une telle décision. Donc, les comptes clients et fournisseurs seront sous-traités à Wipro (opérateur international Indien) et la comptabilité analytique sera envoyée vers la plate-forme polonaise.
Ce plan d'économie de coûts n'est que la suite du plan Oméga qui, d'ailleurs, concerne l'ensemble des activités non liées directement à la production. La crise actuelle ne fait qu'accélérer des mesures qui sont arrêtées depuis longtemps. Alors oui, les travailleurs français sont plus chers que nos amis polonais qui, eux, sont plus chers que les indiens. Mais, à ce « petit jeu là » il y aura toujours une partie du monde qui sera moins chère que moins chère. C'est bien connu, la misère et la pauvreté feront toujours les beaux jours du dumping social. Les grandes multinationales s'engouffrent depuis des lustres dans cette politique du moins disant et ArcelorMittal ne s'en laisse pas compter.
Pour autant, rien ne garantit que les économies escomptées seront réelles et rien non plus de l'amélioration sociale des salariés de l'Est. Beaucoup en sont revenus de cette stratégie. La théorie est une chose assez simple à expliquer dont la réalité en est souvent très éloignée. Ce qui fait la force d'une entreprise c'est sa capacité à fluidifier tous les services dont elle a besoin. C'est d'instaurer et de fructifier une culture d'entreprise tournée vers l'excellence, vers la parfaite connaissance des clients de plus en plus exigeants et surtout de pouvoir compter sur la complémentarité de tous ses salariés. C'est la force de Florange, c'est la marque de fabrique de l'USPC. En sera-t-il encore comme ça après le saucissonnage annoncé ? Rien n'est moins sûr.
S'il poursuit dans cette voie, le N°1 mondial ArcelorMittal pourrait vite devenir un géant aux pieds d'argile.
... et demain, à qui le tour ?
Donc, comme annoncé plus haut, le Groupe a décidé de s'attaquer à tous les services centraux avec son plan Oméga. Déjà, les départs volontaires ont laissé les organisations du travail exsangues. Aucune contrepartie d'embauche n'a été prévue et ce sont ceux qui restent qui le paient cache. Sous-effectif criant dans tous les services. Intensification du travail même en période de crise. Chacun est livré à lui-même face à des tâches qui se faisaient hier à plusieurs. Encore plus, toujours plus.
Malgré une situation bien dégradée, ArcelorMittal accélère son processus de gains de productivité et la délocalisation de l'USPC ne pourrait être que le début d'une vaste réorganisation. Les ressources humaines, les achats, la sûreté industrielle, les services de santé, etc, rien n'est laissé au hasard et tous ces services pourraient connaître le même destin.
Afin d'éviter une nouvelle saignée dans les effectifs, les syndicats européens ont mandaté leur expert sur la viabilité d'une telle décision. Qu'en est-il du chiffrage annoncé par la direction ? Quelle échelle d'économie et pour quelle efficacité ? Risques encourus ? Coût d'une telle délocalisation ? Etc. En attendant le résultat de l'expertise et la consultation du Comité Européen le Groupe ne peut enclencher un plan social.
La CFDT agira avec et pour les salariés
Depuis le début d'année, la CFDT a intensifié les informations envers le personnel de l'USPC. A plusieurs reprises des assemblées ont été tenues avec les salariés afin de les écouter, de les rassurer et de construire avec eux les revendications indispensables. Leurs demandes ont été remontées à tous les niveaux hiérarchiques du Groupe. Ils ne seront pas les dindons d'une bien mauvaise farce. Ils ne paieront pas le prix d'une mauvaise décision.
Le personnel de l'USPC est soumis à une pression de tous les instants depuis plusieurs mois, ils sont dans l'incertitude, ils ne savent rien de leur avenir, ils ne comprennent pas pourquoi leurs dirigeants les ont lâché, eux qui ont tant donné. A croire que cela ne suffit pas puisqu'ils leur demandent de « rester professionnels » jusqu'au 30 juin 2010, date à laquelle tout devrait s'arrêter. Et, après ? Que se passera-t-il le 1er juillet ?
Comment avoir la tête au travail lorsque leur avenir s'écrit à l'imparfait ? Comment rester concentrés lorsque votre travail a une date de péremption ? Pour faire quoi ? Pour aller où ? Et dans quelles conditions ?
C'est de tout cela que les salariés de l'USPC ont voulu parler le jeudi 17 septembre lors de la dernière assemblée générale organisée par la CFDT. Dans une grande dignité, avec beaucoup de sérieux et d'objectivité, toutes et tous se sont exprimés et ont fait connaître leur désarroi, leur colère et leurs attentes. Ce qui est sûr et urgent pour eux c'est qu'ils veulent très vite être fixés sur leur sort. Après, il sera toujours temps de parler de professionnalisme.
C'est digne, c'est humain, c'est compréhensible. Message reçu 5 sur 5. Ils peuvent compter sur l'appui de la CFDT. Avec eux, d'autres rendez-vous ont été actés pour suivre au fil de l'eau l'avancement de ce dossier. Plus que jamais, ils vont redoubler d'efforts pour ne pas subir.
La direction les entendra-t-elle ? Affaire à suivre... de très, très près.
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