lundi 26 novembre 2012

On ne te veux plus

Mittal, casse-toi


Alors que la date fatidique pour trouver un repreneur approche, la tension monte entre Arnaud Montebourg et la famille Mittal.

Mercredi
Le ministre annonce que le gouvernement avait reçu deux "offres et marques d'intérêts" pour Florange, mais sur un périmètre plus vaste que prévu initialement.

Jeudi, 
Le ministre déclare que « le problème des hauts fourneaux de Florange, ce n'est pas la défaillance des hauts fourneaux de Florange, c'est la défaillance de Mittal » et il ajoute que "les gouvernements européens que j'ai (...) rencontrés, le Luxembourg, la Belgique, en ont assez d'être menés par le bout du nez par ArcelorMittal".

Arnaud Montebourg fait aussi état d’une ardoise qu’il qualifie d’"astronomique" que le géant de l’acier déplore auprès du fisc français. En réalité, il s’agit d’un redressement fiscal dont ArcelorMittal a reçu notification en septembre 2011, d’un montant de… 1,3 milliard d’euros ! Le résultat d’une optimisation fiscale qui remonte au temps d’Arcelor : les usines européennes ont été reléguées au rang de simple fournisseur d’une structure commerciale centralisée à… Luxembourg. 
Trop empressé par son OPA Mittal n’avait pas tout regardé. La mariée était trop belle !

Le ministre demande donc à Mittal d’élargir le périmètre et d’envisager de "céder" la totalité du site de Florange. Ce à quoi Mittal a répondu que la vente de la totalité du site de Florange "mettrait en péril la viabilité du reste des activités d'ArcelorMittal en France, où le groupe emploie 20 000 salariés".

A quelques jours de la date limite pour le dépôt d'éventuelles candidatures à la reprise des hauts fourneaux, le gouvernement et ArcelorMittal se livrent à un véritable bras de fer, le premier exhortant le second à céder tout le site, le second mettant dans la balance les 20.000 salariés du groupe en France.

"Dans ce cadre l'État prendra ses responsabilités pour faciliter une reprise du site de Florange" déclare Arnaud Montebourg au Sénat, ce qui semble signifier qu'une nationalisation temporaire du site, juste le temps d'organiser la cession, n'est pas exclue.

Confronté à une impasse pour trouver un repreneur des hauts fourneaux de Florange, le ministre du redressement productif serait malgré tout prêt à proposer un «CPT», un contrôle public temporaire.

Vendredi, 
Michel Sapin, ministre du travail déclare que « la bonne solution, c'est d'examiner les propositions faites par d'autres entreprises pour faire en sorte qu'ArcelorMittal accepte de vendre à pas cher (...) et de manière qui soit cohérente, de manière qui soit tenable. Alors si ensuite il y a une période de transition, entre aujourd'hui et après-demain, pourquoi pas, mais on n'est plus dans une époque où on nationalise la sidérurgie »
Mais, c’est vrai que Mittal n’a pas tenu les promesses qu’il avait faites lors du rachat d’Arcelor. C’est vrai que Mittal s’est comporté comme un financier, pas comme un industriel dans sa gestion du groupe. C’est vrai que les hauts fourneaux sont invendables si le reste des installations de Florange n’est pas inclus dans le périmètre de la cession. Mais on peut comprendre aussi que Mittal n’ait pas envie d’offrir sur un plateau à un concurrent un outil, qui est au cœur de son dispositif industriel, notamment pour fournir les constructeurs automobiles européens.

Samedi, 
Les élus de Moselle, droite et gauche confondues, demandent à François Hollande de nationaliser temporairement l'usine. "Comme le ministre du redressement productif, nous demandons une prise de contrôle public temporaire de l'État pour permettre à un opérateur industriel de reprendre l'activité de l'ensemble du site", écrivent les élus lorrains dans une lettre ouverte adressée samedi au président de la République.

Dimanche
La prise de contrôle de l'État n'est pas à exclure, ont également laissé entendre deux ministres ce dimanche.
Michel Sapin qui a approuvé Arnaud Montebourg parlant de "contrôle public" et rappelant que cette arme avait été utilisée aux États-Unis ou au Royaume-Uni dans les secteurs financiers et l'automobile,
et Pierre Moscovici, le ministre de l'économie, qui a aussi salué "la volonté dont fait preuve Arnaud Montebourg dans ce dossier".

Lundi, 
Arnaud Montebourg, annonce dans les Échos « Nous ne voulons plus de Mittal en France parce qu'ils n'ont pas respecté la France. Les mensonges de Mittal depuis 2006 sont accablants, il n'a jamais tenu ses engagements vis-à-vis de l'État français ». Le ministre a confirmé travailler à un projet de "nationalisation transitoire" de Florange. "L’idée serait une association avec un opérateur industriel, minoritaire dans le capital le temps de stabiliser l'activité".


On ne lâche rien


2 commentaires:

Patrick a dit…

Pourquoi les Mittal n'ont pas peur des Français

article très instructif a lire sur challenge.fr

http://www.challenges.fr/entreprise/20121127.CHA3553/pourquoi-les-mittal-n-ont-pas-peur-des-francais.html

anne.de.bethphage a dit…

Il est temps de lancer une "marabunta". Arcelor, Peugeot, Doux, ... on en finit plus des menaces de licenciement, fermeture ou delocalisation. Tous ont des produits à vendre dont dependent leurs revenus et nous sommes les consommateurs. Il faut des milliers et des millions de consommateurs qui disent non si le travail n'est pas respecté. Il faut un mouvement internationnal et afficher les listes rouges ou noires d'entreprises voyou. Ils feront ainsi plus attention à ce qu'il font