Un accord mi-figue, mi-raisin
C’est mal connaître Mittal
que de lui faire confiance pour l’avenir. Sans foi ni loi, sauf celle du fric,
pourrait être sa devise.
Mittal a existé bien avant
2006, date de son OPA sur Arcelor, il sévit en France, chez nous, dans notre
région depuis 1999, où Arcelor lui donne pour le franc symbolique Unimétal et
ses filiales. Quand Mittal, grand spécialiste des reprises d’usines en difficulté,
se portait acquéreur, il garantissait à l’ancien propriétaire, bien souvent un
État, environ 5 ans sans suppressions d’emplois ni fermeture. Mais après,
c’étaient les coupes sombres. Les exemples ne manquent pas, Irlande, Algérie,
Gandrange et Tréfileurope spoliés et vandalisés au profit de nos voisins
d’Outre Rhin.
Le Rapport Faure indique que
le site de Florange est viable et rentable moyennant un investissement de 450 à
600 Millions d’euros sur les 5 ans, nous sommes bien loin du compte avec les 180
millions annoncés par le premier Ministre.
La gueule de bois
C’est ce que ressentent les
sidérurgistes de Florange ce samedi matin, à la lecture des annonces que le
premier Ministre a faites la veille au soir.
La gueule de bois, oui bien
sur, alors que le matin même Arnaud Montebourg apportait les croissants aux
militants qui avaient passé la nuit sous la tente, devant le ministère, tout le
monde était confiant, les 18 mois de conflit allait bien se terminer, Mittal
allait céder.
La bonne nouvelle allait tomber, ils étaient venus à Florange,
ils avaient discouru sur ces patrons voyous, ils avaient signé la charte suivante en avril 2012 « En conséquence,
vous, élu(e)s ou futur(es) élu(e)s de la République, vous vous engagez par
cette signature à faire de la sidérurgie, y compris à travers la loi, un
secteur indispensable et stratégique pour la France et pour l’Europe. Le futur
gouvernement français s’engage à défendre ce secteur industriel en empêchant le
Groupe Mittal de condamner des outils de production en France. Vous vous
engagez aussi à rechercher d’autres solutions européennes afin d’asseoir
durablement la production d’acier au sein de l’Europe. La sidérurgie est et
doit rester aussi un des fleurons de notre industrie. »
On y croyait tous ce vendredi matin, et pourtant, quelle douche froide
le soir même.
Le combat de Florange n'a pas été inutile
Bien sur, tout n’est pas négatif, mais quelle garantie
a-t’il que Florange vivra au-delà des 5 prochaines années, quand l’alternance
politique, sera repassée par la ? Il y avait ici l’occasion de montrer aux
requins de la finance qu’ils ne pouvaient pas faire n’importe quoi, qu’un
gouvernement de gauche avait les moyens de sa politique et que l’homme était placé
en premier, au cœur de la société. Déception, ce n’est pas ce qu’on avait rêvé.
Le ministre du Travail
Michel Sapin a appelé les salariés à retrouver "confiance". "Nous
jugerons aux actes", a
réagi la CFDT par l'intermédiaire d'Édouard Martin. Il a toutefois salué
"la fermeté" du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.
"Sans lui,
aujourd'hui, on serait morts", a-t-il ajouté.
Le
retrait du plan social et la fin de l'arrêt définitif des HFx, ce n’est
pas négligeable car Mittal a quand
même dû s'incliner et faire marche arrière .... ce que n'avait pas réussi à
faire Sarko pour Gandrange ! Alors il faut continuer à se battre pour conforter
ce qui a été obtenu.
La cfdt exige en complément
- que les hauts fourneaux redémarrent maintenant, pas dans 6 mois, pas dans 1 an, maintenant, dans les jours qui suivent, et on pourra y croire.
- Des investissements d’entretien des Hts FX
- Une réunion tripartite pour le suivi des décisions
- Un calendrier précis pour les investissements sur le packaging
- Des garanties sur les emplois directs et indirects – sous-traitants et intérimaires.
- Et la réalité autour du projet Ulcos
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