lundi 4 mars 2013

NEGOCIATIONS GESIM 2013

 +1,3% !

D’entrée de jeu, le président du GESIM a donné le ton : «Le cadre de la négociation est limité, notre mandat concédé par les entreprises est strict, les propositions patronales sont un plafond ! Face à ce cadre contraint, la marge de manœuvre est plus sur les aspects qualitatifs – modifications statutaires – que sur le quantitatif – les barèmes et les minima. »

Sans fioriture et contrairement aux années passées, le GESIM annonce d’emblée ses propositions de revalorisation des différentes primes et salaires minima.

1 Les minima et barèmes

Globalement, l’augmentation sera de +1,3% ! Cela se traduit concrètement ainsi :

  • Prime de vacances : 795€ soit +10 euros de plus qu’en 2012 (+1,27%).
  • Prime de panier : Comme en 2012, gel de la prime à 13,40 €. Mais le GESIM s’engage à réunir les représentants patronaux au cours de l’année 2013 pour aborder la question des conditions d’attribution qui soulèvent des contentieux aux prud’hommes ; en effet, le montant forfaitaire attribué juste pour le poste de nuit ne représente plus une indemnité mais plutôt un élément de salaire ! L’idée émise en 2012 de répartir ce montant sur tous les postes serait plus juste, serait qualifiée d’indemnité et, cerise sur le gâteau permettrait une exonération fiscale plus importante … pour les entreprises et les salariés. Seul hic, quelques entreprises ayant un nombre important de salariés sur 1 ou 2 postes de jour, auraient un surcoût immédiat. Pour la CFDT, cette répartition plus juste est une nécessité et doit rapidement aboutir, sans quoi, les contentieux risquent de se multiplier et coûter cher aux entreprises sidérurgiques. Les patrons « perdants » sauront-ils faire entendre raison aux « gagnants » ?  Existe t- il une solidarité patronale au sein du GESIM?  Nous le verrons rapidement.
  • Valeur du point : 4,61 € soit 1,32%.d’augmentation. Un rapide calcul montre que cela représente concrètement un minimum de 2,50€/an pour les premiers coefficients et l’ancienneté la plus faible – c’est peu ! - mais peut monter jusqu’à 50€/an, avec une moyenne avoisinant les 30€/anD’autre part, il est créé un nouveau taux d’ancienneté de 16% pour le personnel ayant 18 et 19 ans d’ancienneté. Un groupe de travail paritaire – représentants patronaux et syndicaux signataires - se réunira pour intégrer l’évolution démographique de notre population ETAM dans cette disposition. Pour la CFDT, c’est une demi-surprise; en effet, depuis le temps que les Organisations Syndicales demandent le déplafonnement et se le voient systématiquement refusé, maintenant que les plus âgés – donc les plus coûteux en prime d’ancienneté – sont partis, ce point peut être discuté, ce que nous avions prédit !
  • Indemnité d’éloignement : Gel de l’Indemnité Kilométrique ! Seule évolution, le discours du GESIM, qui ne remet pas sur le tapis la baisse temporaire du prix des carburants – difficile à argumenter par les temps qui courent – mais le montant de cette indemnité très supérieure à ce qui se fait généralement dans la Métallurgie. Pour la CFDT, regarder vers le bas ce qui se fait de moins bien, n’est pas un leitmotiv de négociation sauf que nous avons le sentiment que la conjoncture a bon dos pour faire passer des baisses structurelles et que le GESIM sert de paravent aux velléités des entreprises qui veulent réduire les coûts salariaux. Nous avons cependant ouvert une brèche et obtenu que le mode de calcul de la distance domicile-lieu de travail fasse l’objet d’une étude approfondie. Ceci dans le but de répondre à sa finalité : rembourser les frais engendrés par l’utilisation d’un véhicule personnel, faute de transport collectif public ou propre à l’entreprise. Pour la CFDT, la Convention Collective doit préserver l’équité et la justesse de cette indemnité.
  • B.A.G : +1,3% sur toute la grille. Sans commentaire sauf pour les plus petites entreprises affiliées au GESIM dont cette revalorisation servira peut-être de seule augmentation de salaire en 2013.
2 Propositions de modifications des textes conventionnels
Sur ce point, il faut reconnaître qu’une partie de nos revendications a été entendue ; le travail accompli par les délégués CFDT des sites pour faire remonter les problématiques d’interprétation et les adaptations nécessaires est récompensé. Victoire modeste car peu onéreuse pour les entreprises, mais satisfaction d’améliorer le quotidien.
  • Congé Naissance : Un nouveau critère vient s’ajouter à ceux existants : outre la naissance ou le retour de la mère au foyer, c’est aussi le retour de l’enfant, s’il est différé, qui pourra être pris en compte.
  • Report des congés spéciaux : En cas de mariage ou de naissance pendant les congés, le congé « évènement familial » est reporté. Si un décès survient dans la famille pendant les congés, ce congé pourra aussi être reporté.
  • Taux d’indemnisation Maladie ou AT : Une majoration de l’indemnisation est accordée selon le nombre d’enfants à charge, au sens de la Caisse d’Allocations Familiales.Le GESIM précisera dans une note à ses entreprises adhérentes quels sont les critères retenus pour la prise en compte des enfants à charge. Un texte devrait rapidement nous être soumis pour avis.
  • Ancienneté des intérimaires : En cas d’embauche, si la durée d’intérim est supérieure à 6 mois, la CFDT a demandé que la moitié du temps « au-delà de ces 6 mois » soit prise en compte dans l’ancienneté.Nous avons gagné 2 mois ! Cette durée est portée de 6 à 8 mois.Pour la CFDT, c’est un premier pas, notre objectif est bien que l’intérim « longue durée » ne serve pas de variable d’ajustement et de période d’essai prolongée.Enfin, le président du GESIM a rappelé toute l’importance qu’il attachait au travail du groupe « Compétences », sur ses conclusions mais surtout sur sa déclinaison dans les entreprises. Avec le chantier sur les classifications voulu par l’UIMM à l’horizon 2015, C’est toute la question des compétences nécessaires et reconnues au bon fonctionnement de nos usines qui est posée. Plus qu’un « toilettage », c’est une révolution culturelle qui implique la prise en compte des aspects économiques par tous mais aussi la remise en cause des « pouvoirs » à tous les niveaux hiérarchiques.
Au terme de cette négociation, il est difficile d’apprécier les avancées obtenues : Quelle valeur donner aux modifications qualitatives ?  Quantitativement, c’est très peu, voire nul sur certains points mais peut-on renoncer à des augmentations qui toucheront tout le personnel : prime de vacances, valeur du point?
Ne pas signer, c’est satisfaire la revendication des patrons et DRH des entreprises sidérurgiques : limiter les dépenses. Signer, c’est cautionner leur politique de rigueur.
Derrière le GESIM, porte-parole des entreprises sidérurgiques, ce sont les dirigeants et DRH de celles-ci qui sont les principaux responsables de cette rigueur. Nos délégués d’entreprises ont su ou sauront le rappeler lors des négociations salariales 2013.
Pour la CFDT, la décision sera prise pour le 6 mars après consultation de toutes nos équipes syndicales.
Séance de signature le 7 mars à 14h à l’UIMM.

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