samedi 14 avril 2012

Ils ne lâcheront rien...
De retour de Paris, les marcheurs et les militants restés à Florange en ont fait leur slogan. Ils en auront bien besoin car après plus de 50 jours de lutte, ils ne voient toujours rien bouger du côté de Mittal.

Mercredi 11 avril : L'intersyndicale (sans FO...) décide de bloquer l'entrée des grands bureaux. C'est là que se trouve la direction. Les syndicats cherchent depuis le début à rencontrer un vrai directeur, un vrai responsable capable de leur donner des assurances précises et écrites sur l'avenir du site.

Ce n'est pas encore ce jour qu'ils en rencontreront un ! 
Pour tout interlocuteur, ils ont trouvé le chef de la milice privée, engagée depuis plusieurs semaines. Ils ont aussi trouvé en face d'eux le DRH dont le seul objectif semble être d'organiser la répression contre les militants.
Devant de telles provocations et un tel mépris, les militants CFDT décident de retourner au portier de l'usine pour bloquer, à nouveau, les expéditions.

Jeudi 12 avril : Une intersyndicale à géométrie variable...

Ce matin l'intersyndicale s'est réunie dans une ambiance lourde. La CFDT a été accusée d'avoir détourné la marche à son avantage. Elle a rappelé que, sur les 17 marcheurs, trois étaient militants CGT et un FO. Tous les autres étaient à la CFDT.
L'organisation et l'intendance ont été assurées également par la CFDT seule, mais parce que personne d'autre ne s'était proposé...
Certains ont trouvé qu'il y avait trop d'orange à l'arrivée ! Les blousons orange que portaient les marcheurs n'avaient cependant pas été fournis par la CFDT mais par l'entreprise thionvilloise qui a sponsorisé la marche...

Accusés de menace de mort...
Pendant que se réunissait l'intersyndicale, des policiers (RG) sont venus annoncer qu'hier, des "responsables" hiérarchiques des grands bureaux avaient déposé des plaintes contre trois militants et que ces derniers allaient être convoqués, demain, au commissariat de Thionville. Cette annonce a eu pour effet immédiat de durcir le blocage.

Dans l'après-midi, un policier est venu apporter les convocations et préciser que les "trois" étaient accusés de menaces de mort ! C'est la consternation... Jamais de telles menaces n'ont été proférées, des dizaines de témoins peuvent en témoigner.

Vendredi 13 avril : Devant le commissariat de Thionville...

Les trois accusés sont arrivés, entourés de militants syndicaux et d'élus locaux.

A 9 h ils sont entrés pour que la police enregistre leur déposition... A la sortie, ils se sont dits abasourdis par la teneur de la plainte. Ils sont effectivement accusés de menaces de mort sur certains responsables, mais aussi sur leurs familles et sur les salariés de Florange !

Nous sommes salis ! C'est la première réflexion qui leur est venue à l'esprit.

Nous sommes salis devant nos familles, devant nos amis, devant les autres sidérurgistes.

Pourquoi une telle haine ?


Des militants, volontaires pour témoigner sont aussi rentrés faire leur déposition. Les personnes présentes ont assuré les trois accusés de toute leur solidarité et leur ont remonté le moral.

Tout le monde s'est quitté en scandant : " Nous ne lâcherons rien ! "





Développer la solidarité autour des sidérurgistes de Florange
Nous sommes arrivés à un tournant du conflit. Plus de 50 jours de lutte et toujours aucun contact sérieux et une direction toujours plus fuyante. Mettre des militants au tribunal n'est pas une tactique nouvelle.

Nous avons connu cela par le passé. Une telle action peut avoir plusieurs objectifs. Le premier, diviser les salariés et les militants. Il y aurait, d'un côté les bons, les gentils, et de l'autre les méchants, les casseurs... Autre objectif possible de la direction, détourner le mouvement de son objectif premier.

Cela non plus n'est pas nouveau ! On porte plainte contre certains militants considérés comme les "meneurs" et, s'ils sont condamnés, on ne parle plus de l'objectif premier du mouvement...
Pour l'instant, la direction n'a pas gagné sur ce terrain. Il n'est pas certain que la plainte aboutisse et les sidérurgistes ne sont pas divisés, même si l'unité syndicale reste un combat !

Ils ont besoin de vous toutes et tous ! Popularisez leur action, discutez en autour de vous, faites circuler les infos.

Depuis le début, la spécificité de ce mouvement est qu'il n'y a pas d'appel à la grève. Les militants syndicaux demandent aux salariés de venir les rejoindre sur les actions, en dehors de leur temps de travail ou pendant leurs périodes de chômage.

Trop peu d'entre eux les rejoignent, et pourtant, tous sont concernés.

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