samedi 7 avril 2012

Paris 6 avril 2012

Ils sont arrivés

Mission accomplie pour les sidés de Florange. Partis le 28 mars de Florange, ils ont terminé leur «marche de l'acier», vendredi après-midi, en arrivant à Paris. En neuf jours, la vingtaine de marcheurs a donc parcouru à pied prés de 350 kilomètres pour finir, symboliquement, sous la Tour Eiffel, faite d'acier de Pont à Mousson en Lorraine.
Les gars, c'est à qui ça ?, ont lancé les marcheurs en montrant la tour Eiffel. "A nous", ont répondu dans un cri du cœur les centaines de salariés venus les rejoindre. "L'acier lorrain vivra"
Le but de cette démarche ? «Défendre les emplois auprès des populations», expliquaient-ils au moment de leur départ. Un objectif visiblement atteint. «L'idée était de nous battre pour sauver notre usine en danger et des milliers d'emplois. On a eu un vent de sympathie extraordinaire et on s'est rendu compte que notre combat dépassait largement les frontières de Florange, ce fleuron de l'industrie», déclarait Edouard à son arrivée à Paris. Des centaines de salariés, repartis dans 15 bus pris en charge par les communes avoisinantes, sont venus de la Fensch, rejoindre les marcheurs sur leur dernière étape.
Beaucoup de Français se sont reconnus et ont dû se dire : On est tous des ArcelorMittal en puissance, car bien que l'entreprise  soit compétitive, ça ne suffit même pas pour la maintenir en marche, puisque tous ces ayatollahs de la finance estiment que c'est toujours moins cher ailleurs.
Après la fermeture de l’aciérie et du train à billettes de Gandrange, en 2009, Florange est devenu à son tour, un symbole et un enjeu. En engageant un bras de fer pour préserver le maintien du site et les quelque 2 500 emplois directs dont plusieurs centaines sont aujourd'hui en chômage partiel, la CFDT avait promis de faire de Florange le cauchemar du gouvernement, si les deux hauts-fourneaux de l'aciérie, en sommeil depuis plusieurs mois, n'étaient pas remis rapidement en route. Cette mise en veille, signifie l'arrêt de mort du site. Elle, n'est que temporaire assure ArcelorMittal et due à la demande mondiale d'acier en berne.

Dernièrement, Nicolas Sarkozy avait mis en cause les responsables syndicaux de Florange, s'en prenant aux permanents de la CFDT qui trahissent la confiance des salariés. Quelques jours plus tôt, mi-mars, des échauffourées avaient eu lieu entre des salariés de Florange et les forces de l'ordre, à proximité du QG du candidat Sarkozy.

Les syndiqués ne seraient pas des ouvriers à part entière ?, a rétorqué ce vendredi Edouard Martin. Pour Alain Gatti secrétaire général de l’Union Régionale de Lorraine CFDT, le mouvement a été hyper responsable contrairement à ce qu'a laissé entendre M. Sarkozy en accusant les responsables syndicaux CGT et CFDT d'être venus l'insulter et essayer de casser son siège de campagne.
Beaucoup de peoples, artistes et politiques sont venus dire tout leur soutien et félicitations aux marcheurs. Parmi eux, mention particulière, à Josiane Balasko qui a parcouru les deniers Km avec les marcheurs.

On a pu également entrevoir Jean-Luc Mélanchon, Jean-François Kahn, Manuel Valls, Anne Hidalgo (Adjointe au Maire de Paris) etc..

Que d’émotion lors des retrouvailles entre un père et son fils, une femme et son époux. Emotion et fatigue ont fait jaillir quelques larmes .... de bonheur.

Un concert a clôturé cette manifestation en début de soirée avec Bernard Lavilliers, Didier Porte, Zebda, Pascal Douane, RIC. Nos marcheurs, vedettes de la journée ont été chaudement applaudis, tous se sont exprimés sur scène pour dire leur joie et émotions. Une demande en mariage a même était faite ce soir.

L’acier Lorrain vivra. La lutte n’est pas terminée.



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