Monsieur le Président
Après 3 mois d'âpres débats, discussions et négociations sur la partie industrielle, vous avez décidé, sans vraiment d'arguments convaincants, de condamner l'aciérie et le TAB de Gandrange. Tout au long des dernières semaines, la Direction Générale s'est montrée incapable de justifier ses choix, braquée à réciter une bien minable leçon écrite par les responsables des LCE (Longs Carbone Europe). Nous gardons et garderons un souvenir très amer du volet industriel. Vous ne nous avez pas écoutés, pire encore vous ne nous avez pas respectés. Votre attitude a été à la hauteur des annonces, violente et indigne.
Par ailleurs, depuis la date fatidique du 16 janvier, chaque organisation syndicale a pu oeuvrer comme elle l'entendait pour faire entendre sa voix. Les coups d'éclats de certains, dont chacun jugera en son âme et conscience, n'ont pas empêché les syndicats de travailler à la construction d'un contre-projet industriel et social alternatif. Malgré les différences d'appréciation, tous avaient comme seul et unique objectif le sauvetage de l'usine et de tous ses emplois. Il n'y avait pas, il n'y a pas et il n'y aura jamais ceux qui se prétendent les seuls défenseurs des travailleurs et les autres qui seraient leurs ennemis. Croire cela ou le faire croire relève de la vanité, de la suffisance et surtout de mensonges qui ouvrent la porte à tous les excès de la bêtise humaine. Malheureusement, cette bêtise là a été largement franchie le 4 avril dernier. En effet, rien ne justifie les insultes infâmes et les agressions physiques dont ont été victimes les militants CFDT et CFE/CGC. Rien ne pourra expliquer l'attitude des élus CGT qui ont orchestré cette vendetta. Enfin, rien ne pourra pardonner leurs attitudes cyniques qui sont à des années lumière de l'action syndicale.
Mais, malgré les intimidations des uns et des autres, rien ni personne ne nous empêchera de faire notre travail. Nous avons été élus démocratiquement par les salariés pour cela.
Donc, aujourd'hui s'ouvre la 1ère séance de négociations du volet social et la CFDT pésera de tout son poids pour qu'aucun salarié ne soit laissé sur le bord de la route. Aucun élément, aucun détail, aucune mesure qui pourraient conforter les garanties du personnel ne doivent être laissés de côté. Les mesures annoncées par l'Elysée et Mittal devront être confirmées par écrit. Des solutions pour les sous-traitants et les intérimaires devront leur être proposées. L'avenir du LCB doit être conforté dans le temps en le calquant sur l'accord d'approvisionnement fonte entre Duisbourg et Thyssen qui courre jusqu'en 2027. La CFDT ne laissera rien au hazard et n'acceptera aucun tabou social. Les promesses, d'où qu'elles viennent, ont fait assez de mal.
Bref, vous avez voulu la destruction des 2/3 de l'outil industriel de Gandrange, il va falloir maintenant en payer le prix. Ni vous, ni Mittal ne devaient croire que vous vous dédouannerez de votre responsabilité uniquement en reclassant les 575 postes détruits. Non, l'addition est et sera beaucoup plus lourde. Vous avez suffisament plongé les salariés dans le doute, la frustration et la colère. Il est temps maintenant, et vous avez ce devoir, de les respecter et les rassurer.
La CFDT, elle, ne fera aucune promesse en l'air, ne fera preuve d'aucune démagogie pour faire croire tout et son contraire aux salariés mais elle s'engage à mettre toute son énergie à défendre les intérêts de tous, sans exception. C'est ça mettre les mains dans le cambouis et nous sommes prêts.
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