mercredi 2 avril 2008

Mittal sacrifie Gandrange


Mittal tue 575 emplois à Gandrange... et son image de marque


ArcelorMittal n'a pas cédé aux pressions des syndicats ni des pouvoirs publics : il supprimera bien plusieurs centaines d'emplois dans son usine de Gandrange (est de la France). Il annonce néanmoins un investissement de 6 millions d'euros... tout en sacrifiant son image de marque, si chèrement acquise depuis l'OPA sur Arcelor.

La direction d'ArcelorMittal a confirmé ce mercredi, en comité d'entreprise européen (CEE), la fermeture partielle de l'usine de Gandrange (est de la France). Cela entraînera la suppression de 575 emplois, a-t-on appris de source syndicale.

Une source proche d'ArcelorMittal a confirmé à l'AFP ces informations. «La direction a rejeté notre projet alternatif et confirmé la fermeture de l'aciérie électrique et du train à billettes de Gandrange», a indiqué un élu syndical, Edouard Martin. De son côté, la direction du n° 1 mondial de l'acier ne souhaitait pas faire de commentaires.

ArcelorMittal n'a épargné que 20 postes de plus par rapport au projet initial
Seul changement par rapport au plan annoncé aux syndicats en janvier : le groupe prévoit un investissement de 6 millions d'euros sur le site et garde 20 emplois de plus que dans le projet initial (suppression d'ici 2009 de 595 postes sur les 1.108 que compte l'usine), a détaillé Edouard Martin. L'investissement sera effectué sur le laminoir à couronnes et barres (LCB), une partie de l'usine qu'ArcelorMittal veut conserver, avec le centre de recherches.

Ce plan de restructuration doit être présenté vendredi pour information-consultation aux organisations syndicales de Gandrange en comité d'entreprise extraordinaire. Les syndicats européens présents au CEE ont d'ores et déjà condamné «à l'unanimité» la décision de la direction, qui a fait preuve, selon Edouard Martin, de «mauvaise foi» et a employé des «arguments méprisants» : «La direction ne répond en rien à notre projet alternatif !»

Les contacts très «mystérieux» des pouvoirs publics français
Le président et CEO du géant de métal, Lakshmi Mittal, avait rencontré en janvier le président français Nicolas Sarkozy et accepté lundi, devant lui, d'étudier les propositions des syndicats français face aux suppressions d'emplois annoncées dans l'aciérie de Gandrange.

Du côté de l'Etat français, aucun vrai plan B n'a apparemment été prévu. Le seul repreneur cité - et «indûment», rappelle Le Canard Enchaîné, puisqu'il a entre-temps démenti être intéressé par le site de Gandrange - était un Brésilien actif aux Etats-Unis. Chou blanc, donc.
«Que ce soit à la préfecture, à Bercy (Ndlr, siège du ministère français de l'Economie, des Finances et de l'Industrie) ou à l'Elysée, nous n'avons jamais entendu qu'une seule chanson : nous avons des contacts, raconte un responsable local du syndicat CFDT dans les colonnes du Canard. Mais des contacts avec qui ? Et pour quoi faire ? Mystère !»

ArcelorMittal : un dossier à la fois économique, symbolique et politique
Il faut dire que ce conflit entre une multinationale, d'abord moquée lors du lancement de son OPA sur Arcelor, et les pouvoir publics est aussi symbolique qu'économique. Le président Sarkozy est ainsi intervenu officiellement pour tenter de sauver ces quelque 600 emplois. Fin février, cependant, il rabattait déjà quelque peu ses prétentions, indiquant au Parisien : «J'espère qu'on va y arriver.» La nuance est de taille.

L'aspect symbolique de cette affaire est évident, ainsi que le rappelle Le Canard Enchaîné : «Le pouvoir a tellement fait du maintien d'une industrie forte en France une (nouvelle priorité) qu'il a même créé u, secrétariat d'Etat, attribué à Luc Chatel (Ndlr, porte-parole du gouvernement), sur la question.» Avec, en bonus, une dimension politique certaine : «Une des conséquences aussi des piètres performances de la majorité aux municipales, qui auraient traduit une évaporation du vote ouvrier. Fâcheux.»

Cette décision de confirmer les suppressions d'emploi à Gandrange indique également une chose : Lakshmi Mittal tient peu à son image de marque chèrement acquise dès lors qu'il s'agit d'affaires. En doutait-on vraiment ?

Vincent Degrez : article du magazine Trends-Tendances -Belgique




5 commentaires:

Anonyme a dit…

Pourquoi ? Au nom de quoi ?
Les mots me manquent devant tant de mépris.
MITTAL en condamnant Gandrange, condamne toute une région. Les conséquences seront désastreuses pour l'emploi.
Le LCB n'est-il pas condamné également à moyen terme ?
Et la filière chaude de Florange que deviendra-t-elle ? 2012 c'est demain !
SARKOZY, où sont tes belles promesses et envolées lyriques de février ?
J'en ai gros sur le coeur ce soir !
Mais demain je serais à la manif !!!!

Anonyme a dit…

Ne pas être à la manif de jeudi c'est:
- accepter la fermeture
- prendre le risque d'aller à Florange pour 4 ans
- accepter des emplois de bas étage au Luxembourg
- mettre en péril les emplois du LCB
- mettre les intérimaires à la porte aussi bien à Gandrange qu'à Florange
- accepter une seule offre d'emploi et si cela ne convient pas c'est la porte
- c'est refuser un repreneur même si son plan est sérieux
- c'est accepter le dictat de Mittal
- c'est admettre qu'environ 100 salariés de l'AC et du TAB soient mutés au LCB (et oui il y en aura)
- c'est mettre à la porte des co-traitants
- c'est fragiliser la Lorraine
Vous n'êtes pas convaincu?
Moi oui et je serais jeudi à Metz

Anonyme a dit…

Travailler au lux c'est super,
il faut changer de voiture tous les 4 ans, passer à 40 heures, pas besoin de l'avis des syndicats pour imposer des heures sup, pas de RTT , pas de compteur temps, moins de jour fériés, sans compter la roulette russe sur l'A31 tous les jours.
Finalement si on fait bien le compte, on gagne bien plus en France non?
Jeudi je vais à Metz et je serais plutôt en avance.

Anonyme a dit…

il faut etre la jeudi mais aussi vendredi au CE extra et ensuite prendre d'autres initiatives MAINTENANT il n'y a plus rien a perdre il faut bloquer le site pendant plusieurs jours si il le faut

Anonyme a dit…

moi je voudrais dire que je suis écœurer de voir arcelormittal et le gouvernement réagir de cette façon , comment peut-on laisser mourir encore fois notre industrie et notre régions ?
je pense que tout les lorrains devraient soutenir le personnel de gandrange et toute les usines du groupe aussi dans la régions et je suis aussi scandaliser de savoir que plus de 575 personnes font être toucher , car n'oublions pas toute les retomber autour du site et sur les autres sites
voilà encore une fois le prix à payer pour pouvoir faire de gros bénéfice
de tout cœur avec toutes les personnes toucher par ce gâchis