lundi 28 janvier 2008

Usine Gandrange : la CFDT présente un contre-projet


Challenges.fr | 28.01.2008 | 13:45 |
Après avoir reçu la CFDT, Nicolas Sarkozy va débattre avec Lakshmi Mittal des 600 suppressions d'emplois prévues en Moselle.

Lundi 28 janvier, la CFDT s'est rendue à l'Elysée pour défendre l'usine de Gandrange (Moselle) qu'ArcelorMittal compte fermer, supprimant 600 emplois. Nicolas Sarkozy doit recevoir, dans l'après-midi, le P-DG du premier sidérurgiste mondial.
"Bien sûr, personne ne s'attend à ce que Nicolas Sarkozy dise à l'issue de sa rencontre: 'je lui ai ouvert les yeux, il a fait une erreur et renonce ses projets'", a déclaré Alain Gatti (CFDT Lorraine), après avoir discuté avec les conseillers du président.
"Mais si Lakhsmi Mitall dit 'd'accord on pose les valises et on se donne le temps de regarder les choses à fond', ça aura quand même une autre gueule", a résumé le syndicaliste, reçu avec le secrétaire national à la CFDT Marcel Grignard.
La fédération a présenté, lors de ce rendez-vous, le contenu d'un contre-projet".

Rénover le four électrique

François Chérèque a sommé le chef de l'Etat "d'obtenir le gel du plan" qui prévoit la suppression d'ici à 2009 de 595 des 1.108 emplois de Gandrange. Pour l'instant, le premier aciériste mondial s'est engagé à reclasser les salariés dans des unités à Florange (Moselle) et au Luxembourg voisin.
Le leader de la CFDT a fait état, dimanche sur France Inter, "d'un plan alternatif" proposé par la CFDT.
Ce plan supposerait que "Mittal réinjecte 25 à 30 millions d'euros pour la rénovation du four électrique" à Gandrange et "réoriente ses carnets de commande vers des marchés plus rentables", a précisé Alain Gatti.

"Mettre le paquet sur la formation"

Le syndicat préconise en outre de "mettre le paquet sur la formation, y compris en imaginant de faire de Gandrange un lieu de formation pour le groupe Mittal". Selon elle, la formation sur le site souffre en effet du fait que "les anciens sont partis", et n'ont pu transmettre aussi bien qu'auparavant le métier aux 300 nouveaux embauchés sur les deux dernières années.
Dimanche, Xavier Bertrand a affirmé sur BFM que Nicolas Sarkozy cherchait "en permanence des solutions" sur ce dossier: "il est important et normal qu'il y ait cet entretien au plus haut niveau. [...] Quand on fait de la politique, ce n'est pas pour rester bras croisés, mais pour tenter de faire bouger les choses".
Selon le ministre du Travail, "il y a une question légitime que se posent les salariés: on produit de plus en plus d'acier dans le monde et on ferme une usine? Et il est normal que le président de la République pose la question à Lakshmi Mittal".

"On va être extrêmement attentifs"

Christine Lagarde, son homologue à l'Economie et à l'Emploi, est allée dans le même sens. "Si ça peut être évité, tous les pouvoirs publics -du sommet de l'Etat jusqu'à mon humble ministère- nous ferons tout ce que nous pourrons pour les éviter". Jugeant que pour l'instant "ce groupe se comporte convenablement", la ministre a assuré que "sur ce site, on va être extrêmement attentifs et étudier avec la direction du groupe toutes les solutions possibles".
"S'il est possible de maintenir l'emploi, y compris en soutenant le groupe par des moyens appropriés, on le fera. Si économiquement ça n'est pas possible, il faudra que nous soyons attentifs à ce que le groupe respecte tous ses engagements et en particulier celui de reclasser tous les salariés", a poursuivi Christine Lagarde.

2 commentaires:

Sitting Bull a dit…

Y'a pas qu'à Gandrange...

Dans "La Dépêche du Midi" d'aujourd'hui: "Latécoère délocalise en Tunisie"
A terme ce sont 1000 emplois menacés (dont 150 à Gimont, petite ville proche)et, bien sûr, combien parmi les sous-traitants?
La mondialisation continue son "harmonisation", en Lorraine, en Midi-Pyrénées et partout ailleurs où le profit maximum passe avant le devenir de l'être humain...

Ne nous leurrons pas, la rencontre de Sarko avec Mittal ne changera rien aux stratégies du groupe tant que "LA POLITIQUE" refusera de mettre son nez dans les affaires des entreprises sous prétexte de "liberté d'entreprendre"...c'est la liberté du renard dans le poulailler...

ça donnera l'occasion à madame Lagarde de sortir une litanie de conneries!

Anonyme a dit…

Quand on parle de reclassement à Florange, on se garde bien de dire que la filière fonte va s'arrêter en 2012!