samedi 9 février 2008

Discours CFDT lors du meeting du 9 février 2008


Chers camarades, chers collègues, chers amis,



Merci ! Merci, d'êtres venus aussi nombreux. Vous salariés de Gandrange, vous êtes là ! Vous sous-traitants, vous êtes là ! Vous intérimaires, CDD vous êtes là !!
La population, les populations des Vallées de l'Orne et de la Fensch et même de toute la Lorraine vous êtes là, aussi!!
Ils sont présents et depuis la 1ère heure, les élus de toute la Vallée de l'Orne, de la Fensch, de Lorraine et ils sont nombreux !

Je vois aussi des amis Belges de la CSC qui sont venus de tout le pays pour nous soutenir. Des messages de solidarité nous arrivent de partout, de Macédoine, d'Espagne, du Luxembourg, de Pologne, de Roumanie, de République Tchèque... et j'en oublie !
Gandrange est devenue internationale, Gandrange est devenue le symbole, l'usine et le combat de tous !
Oui, aujourd'hui Gandrange est le centre du monde, et vous, vous vous en êtes les acteurs principaux.

OUI, C'EST VOUS QU'ON EST VENU SOUTENIR !!! CAR VOTRE COMBAT EST JUSTE, VOTRE COMBAT EST DIGNE, IL EST LEGITIME !!! C'EST UN BEAU COMBAT !

Tous les regards sont tournés vers vous. Nous avons gagné la bataille de la communication, car le premier combat se situe là! Et je veux profiter de cette tribune pour rendre hommage à la presse. Qu'elle soit écrite, radiophonique ou télévisée, la presse a été, est et sera notre meilleure arme pour arracher la victoire. On aura beau avoir raison sur le fond de ce dossier, si nous n'avons pas les médias de notre côté pour relayer notre message, nous crierons dans le désert. Et, aujourd'hui c'est dans la plus belle salle de spectacle et avec les meilleurs spectacteurs que nous nous produisons! Donc, amis de la presse nous vous disons MERCI !

En effet, depuis le 16 janvier, date de l'annonce fatidique, nous avons sû faire corps autour de cette usine. C'est toute une vallée, toute une région qui s'est mobilisée pour sauver Gandrange.
Nos forces ont été l'unité de tous et les convergences de point de vue sur les remèdes nécessaires pour continuer l'activité de l'acièrie et du TAB.

Dès le 16 janvier, l'intersyndicale a construit une stratégie offensive autour du maintien de Gandrange au sein du groupe ArcelorMittal. Ça a été une volonté de tous et c'est le souhait des salariés. D'ailleurs, c'est à vous de dire ce que vous voulez et à personne d'autre et encore moins à des retraités de Gandrange (pour être précis les quelques retraités qui composent le Codeg).
L'avenir cest vous !! C'est vous seuls qui subiraient les choix de demain. Et souvenez-vous, 1999, qui vous a demandé votre avis à ce moment la ? Personne!! Et certainement pas Guy DOLLE!! USINOR vous à vendu 1 franc et circulez, y a rien voir! Vous connaissez tous la suite.

Imaginons deux secondes que l'OPA de MITTAL ait échoué en 2006, quelles seraient vos perspectives d'avenir, aujourd'hui ??
Et, certains voudraient tenter l'aventure une nouvelle fois ?
Alors, oui vous l'avez compris, nous sommes un certain nombre à nous étonner de cette nouvelle et inopinée piste d'un repreneur ?
D'ailleurs, il n'y aura de repreneur qu'à condition que MITTAL le décide. On peut être d'accord avec lui ou pas, le mot de la fin c'est lui qui l'aura. Le patron c'est lui! Si on ne peut pas forcer un patron à investir, on pourrait le forcer à vendre ??
Et imaginons encore (souvenez-vous, la tête dans les étoiles et les pieds sur terre) donc imaginons qu'il accepte de vendre, ce qui n'est pas gagné. Il vendrait quoi ?? L'acièrie et le TAB ? Car le LCB MITTAL le veut, il y tient, çà a du sens pour lui. Peut-on imaginer qu'un repreneur achèterait un bout d'usine ? Non, tout çà n'est pas sérieux. Puis, il devrait mettre sur la table entre 30 et 50 millions d'euros avant même qu'il ne commence à produire la moindre tonne. Car les tonnes, MITTAL, il se les garde pour lui. Il l'a dit « pas une tonne ne doit m'échapper!! » dans cette croissance mondiale. Ça c'est sur le fond.

Sur la forme, dans le message que nous voulons partager avec tous, reconnaissons que ce plan B pour Gandrange brouillle les pistes.
Et, ce n'est pas parce que Nicolas SARKOZY en a parlé aussi que ça a de la gueule !
On a vu pour Kléber, le repreneur c'est SUEZ qui va construire une déchetterie industrielle.
D'ailleurs, le Président a tellement promis le 4 février qu'il nous a fâché notre Christine LAGARDE préférée. Elle serait au bord de la démission parait-il. Vous vous rendez compte des dégâts qu'il provoque SARKO ! Même au sein de son gouvernement. On va faire quoi sans elle ? « Elle nous manquera Christine ».

Plus sérieusement, il ne nous a jamais dit si les caisses étaient vides ou pas ? Il n'a pas dit si un Etat avait le droit de financer une entreprise privée ? Et il n'a pas dit non plus s'il était moral que le contribuable français paie les investissements d'une entreprise qui appartient à un groupe qui va faire 8 milliards nets de bénéfice. C'est du jamais vu!

Bref, ne brouillons pas les pistes alternatives et ne nous laissons pas brouiller par les autres, pas même par le Président de la République.

Restons dans la ligne fixée le 16 janvier. Gandrange doit vivre, mais vivre dans ArcelorMittal. Ne nous affaiblissons pas en offrant une issue de secours que L. MITTAL n'a même pas demandé. Ne luis faisons pas ce plaisir, ne le faisons pas rire avec nos divergences. C'est lui qui nous a amené là, c'est à lui à nous en sortir. Il le peut, il en a les moyens. Cette affaire n'est pas une histoire d'argent pour lui. Il n'en manque pas. Notre salut passera par le contre-projet étudié actuellement par les élus du CE et l'expert. Notre salut sera de lui démontrer que Gandrange a du sens dans sa stratégie industirelle européenne. Et, on peut le convaincre, on doit le convaincre ensemble, pas dans la dispersion.

On y croit, je sais que vous y croyez aussi, c'est pour çà que vous êtes là, comme vous l'avez été à chaque fois. On compte sur vous, sur vous tous et ne laissez pas, pas cette fois-ci, que l'on décide à votre place.



Et, elle continue car nous sommes tous à pied d'oeuvre, avec les experts, avec les ingénieurs et cadres, avec tous ceux qui exercent ou ont exercé des fonctions industrielles et économiques dans la sidérurgie. Avec tous ceux qui connaissent bien notre industrie.Et tous, nous disent la même chose : la solution viendra de l'intérieur, elle viendra d'ArcelorMittal. Alors nous, nous n'avons pas changé d'un iota sur la stratégie syndicale pour construire un autre projet alternatif. Un projet qui réponde aux besoins économiques et industriels de Gandrange, mais surtout un projet qui réponde aux exigences sociales des salariés, des sous-traitants et de la Vallée.

Donc, c'est dans cette voie que nous allons poursuivre nos efforts. Des pistes intéressantes commencent à se dessiner, chaque jour nous éclaire un peu plus sur la justesse de nos orientations. Oui Gandrange a toute sa place dans ce groupe, on peut être compétitifs, on peut gagner de l'argent et on va leur montrer.

La prochaine étape importante, primordiale pour la suite, c'est la mi-mars, moment où l'on remettra notre projet à la Direction. Là, nous aurons besoin de toutes les forces et de toutes les convergences. Nous verrons à ce moment l'efficacité de tous les acteurs et notamment si Nicolas SARKOZY tiendra ses engagements. Il nous faudra exiger et obtenir un débat contradictoire avec ArcelorMittal sur la crédibilité et la pertinence de nos propositions. La faisabilité ou pas du projet. L. MITTAL ne doit pas penser qu'il aura joué le jeu uniquement en nous laissant du temps. Non! Çà, c'est la 1ère étape. La 2ème consistera à se mettre autour d'une table (Syndicats, Direction et Etat) pour explorer toutes les solutions qui aideront au maintien de l'usine de Gandrange. D'autant, que la Région a déjà proposé une partie de la solution en se disant prête à aider à la formation du personnel. Çà, c'est du pragmatisme, c'est du concret et pas des promesses en l'air.

Une fois ce travail d'étude sérieuse, objective et sereine terminé, nous ferons le bilan ensemble. On verra à ce moment et seulement à ce moment. Toute autre initiative nous serait préjudiciable. En attendant, restons soudés, restons mobilisés et restons déterminés à mener à bien ce que nous avons décidé ensemble: le maintien de Gandrange et de tous ses emplois dans ArcelorMittal !!

Donc, vigilance, persévérance et rendez-vous en mars.Oui Gandrange vivra, Gandrange vivra, parce que vous êtes-là, tous là et parce que vous êtes des femmes et des hommes debouts!!!

Merci et la lutte continue!!!

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Quel beau rassemblement! Au-delà de tous les soutiens que nous recevons, j'ai fortement apprécié la présence des syndicalistes des autres boites de la Sidé Lorraine, ces syndicalistes étaient pour la plupart CFDT avec aussi quelques CFE-CGC notamment de Sollac, par contre la CGT de Gandrange était bien seule! est-ce à dire que son attitude (repreneur extérieur) n'est pas appréciée par leurs collégues CGT des autres entreprises?

Anonyme a dit…

Bonjour,

Tout d'abord je tiens à exprimer mon soutien, ma solidarité à l'intersyndicale.

Je ne suis pas salariée de d'Arcelor, je suis enseignante, mais je suis la lutte d'assez près.

C'est pour cette raison que je vous adresse ce mail.

Tout d'abord je suis surprise, par rapport à un objectif d'intersyndicale, de trouver sur vore blog de tels propos: "la Cgt de Gandrange était bien seule". Les gens qui gèrent ce blog considèrent-ils que la lutte se limite à un simple match entre les syndicats?

Toujours dans le même objectif, M. Martin parlait samedi de "la lutte des médias", j'étais là, je l'ai écouté, comme tous les salariés présents. En tant que personne extérieure, je tiens à vous dire que d'abord je suis surprise par son omni-présence aux informations et puis ensuite je trouve une certaine incohérence dans ces propos. Lundi, il décrivait Nicolas Sarcozy comme un "syndicaliste"! Par respect pour la pluralité des salariés d'Arcelor-Mittal, je pense qu'il aurait pu se passer de ce commentaire à l'opposé de ce qu'il disait samedi. Par ailleurs je trouve les salariés de cette entreprise bien patients... Je ne pense pas que j'aurais laissé parlé si longuement une personne qui ne travaille pas sur le site à leur place.

Alors voilà, je ne sais pas si ce message passera sur le blog mais il me tient vraiment à coeur de vous dire ceci:

s'il vous plaît ne sacrifiez pas la lutte de centaines de personnes à des règlements de compte entre syndicats, pourquoi retrouve-t'on sans problème les discours des représentants CFDT et CGC alors que celui du représentant CGT est absent? Parti pris de votre part, Oubli? "Lutte des médias" avec sélection soigneuse de l'information...???

Courage,

bien à vous,

Stéphanie, 31 ans, enseignante.

Anonyme a dit…

bonjour,je suis militant CGT ,hors Mittal ,et j'était présent (comme lors des derniers rassemblements) à Gandrange .
pour soutenir les salariés et leur intersyndicale.
à eux de déterminer la marche à suivre...
par contre, il y a bien quelque chose qu'on doit reconnaitre à la CFDT , c'est sa constance.
Donner des leçons de démocratie et censurer les messages défavorables (hier);le blog de la CFDT laisse s'exprimer les positions hostiles à la CGT ,c'est tout.
Sur le blog de la CGT (je ne parle pas du fond...) les avis contre la CGT sont publiés ...
Constance aussi sur la méthode et les objectifs:
champion du "reclassement" d'amis (sidé, daewoo etc...),donc défense d'une "solution" dans le groupe ;
soutien de Longuet(on se souvient de Daewoo...); même longueur d'onde avec la région, de gôche,(qui veut subventionner Mittal en payant les formations !!!) et les députés ( dont certain(e)s pensent que la classe ouvrière à vécu ses derniers jours ...)
alors l'indépendance, faudrait peut être l'exercer un peu plus vis à vis des pouvoirs économiques ou politiques ...et un peu moins vis à vis de l'intérêt des salariés .

Anonyme a dit…

cessez les querelles de syndicats,nous voulons continuez à travailler chez nous.Mr Martin,êtes vous de Gandrange ,connaissez vous le travail de nos collégues,je ne crois pas,vous votre place vous la garderez quoiqu'il arrive.Laissez les salariés de Gandrange venir avec vous ,tous unis,peut importe le syndicat,c'est unis que nous gagnerons la bataille de l'emploi.

Alain a dit…

Alain,
Comme le dit Pierre "Quel beau rassemblement!". C'est vrai, par contre,combien de salariés concernés étaient présents?
Voir arriver des aciéristes (qui apparement étaient au boulot), quoi de plus choquant ou frustrant pour toutes les personnes qui se sont mobilisées pour LEURS CAUSES???
Les discourts ne passent-ils plus entre les organisations syndicales et les salarés?
Par contre, comme le dit Edouard MARTIN, on pourrait peut-être avoir
la tête dans les étoiles mais surtout il faudra garder les pieds sur terre!
La sincérité et la franchise des mots et des actes doivent être porteur de bien des espérances...
Bon courage à toutes et tous et comme le dirait "ET"(souvenez-vous, le petit extraterrestre),
"Je serai toujours là!"