lundi 4 février 2008

Jugeons les actes

Certains d'entre-vous nous demandent de ne pas faire la fine bouche à la visite du Président de la République. Qu'il est préférable d'investir de l'argent public pour maintenir des emplois, etc. Evidemment, on ne peut que partager ces remarques. Mais, ce n'est pas de cela qu'il s'agit lorsque nous émettons des réserves.


Nos craintes portent sur les éventuelles conséquences sociales, morales et industrielles si les "promesses" n'étaient pas respectées. C'est vrai que le discours de Nicolas Sarkozy est volontaire, il a dit ce que chacun voulait entendre. Reconnaissons-lui une réelle qualité d'orateur et d'agilité pour fédérer autour de ses messages. Qui peut s'opposer à quelqu'un qui vous tend la main ? Le tout, c'est de savoir si cette main tendue est sûre, assez forte pour vous porter, pour vous faire atteindre l'objectif recherché.


D'autant, que les lorrains et les sidérurgistes en particulier peuvent témoigner longuement de toutes les promesses passées à la trappe pour telle ou telle raison. Nous souhaitons simplement que personne ne "s'emballe" sous prétexte que le Président aurait dit. Car, et vous le savez toutes et tous, que le mot de la fin reviendra de toute façon à L. Mittal.


De plus, sur le fond de la décision du Pdg du Groupe, imaginons (juste une seconde) que l'Etat trouve finalement les moyens d'investir, que Mittal l'accepte et que l'usine retrouve un second souffle. Chacun pourra dire que ces choix étaient les bons et que Nicolas Sarkozy était bien l'homme de la situation. Certes. Mais, pas sûr. Cette posture serait un message dangereux envoyé à tous les patrons qui voudraient rénover leurs outils à bon compte. Il suffirait, simplement et cyniquement, de faire le chantage à une fermeture pour voir l'Etat accourir au chevet de toute entreprise menacée. On peut imaginer la suite et les dérives les plus folles. D'autant, que le Groupe s'est fait une spécialité du chantage à l'emploi. Souvenons-nous, Florange début 2007. Ou l'Etat leur octroyait des quotas supplémentaires de C02 gratuits ou Mittal fermait les hauts fourneaux de Hayange. Ils ont obtenu les quotas. Souvenons-nous, Liège début 2008. Même problème, même chantage. Ils ont aussi obtenu les quotas. Et, quoi d'autre demain ? Mittal a peut-être trouvé le filon pour des investissements à moindre frais.

Voilà, il ne s'agit pas de jouer les empêcheurs de tourner en rond et encore moins de briser des rêves. Alors oui, nous pouvons rêver, nous devons rêver mais plus que jamais la tête dans les étoiles et les pieds sur terre. Donc, nous jugerons les actes posés et non les discours tout faits. Si nous ne le faisions pas, vous nous le reprocheriez et vous auriez raison.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut à tous...pfff....la visite et les dires de Sarko me laissent plus que perplexe et les sidérurgistes que nous sommes ne sont pas dupes à ses propos, nous savons bien qu'il est impossible à l'état français d'injecter les quelques dizaines de millions d'euros ( 40 pour rafistoler l'usine ou 110 pour en refaire une neuve qui tienne la route)dans un entreprise, l'europe veille et comment justifier pour une entreprise qui gagne 8 milliard par an ? Donc ce ne sont que des mots.....le salut ne viendra pas de ce coté, les investissemnts ne seront pas financés par l'etat français. Eventuellement prendre en charge le volet formation.... Mais si on ecoute bien les commentaires des uns et des autres (marie-george buffet, les ump de moselle, le CODEG qui etrangement semble grossir avec des anciens dirigeants du groupe...ceux là qui sont un peu à la base de nos emmerdes) l'idée d'un repreneur s'amplifie....même si je pense que jamais un autre groupe n'oserait racheter une usine dans cet état qui nécessiterait des dizaines de millions d'euros au départ...dons attention, le piège se referme peut etre sur nous et à force de trop en vouloir on risque de tout perdre. Moi aussi j'aime cette usine, mais avant tout j'aime mon métier et le faire ailleurs, dans de bien meilleures conditions techniques, de sécurité, d'investissement et en étant payé mieux....pourquoi pas ? Egoiste ? non réaliste, le train est en marche et rien ne pourra l'arreter.

Anonyme a dit…

Juste une remarque sur le maintien d'une activité minimale (LCB) sur Gandrange. La loi oblige, il me semble, en cas de fermeture de site à le réhabiliter, non ? Avez vous une idée de la somme que cela pourrait représenter (faites faire si cela n'est pas encore le cas une estimation par le cabinet Syndex....) des dizaines voire plus de millions d'euros....et vous comprendrez pourquoi Mittal ne veut pas fermer complètement Gandrange.

Ensemble pour Gandrange a dit…

Jugeons les actes oui et c'est après, seulement après qu'on saura si le super Sarko avait les moyens de ses propos. Mais déjà des bémoles se font entendre ici et là. La ministre Lagarde qui rappelle le Président à l'ordre, les experts économistes qui ne croient pas possible un investissement de l'Etat dans une entreprise privée, que va dire Bruxelles ?
Et tous ces anciens "patrons de Gandrange" qui se sont faits remerciés par Mittal et qui ne rèvent que de revanche.Si Alain Grenault a eu quelques succés, que dire des autres? Ils sont tous responsables de la situation actuelle, combien de fois du haut de leur superbe ils nous affirmaient le bien fondé de leur choix industriel. Il ne manquerait plus que Dollé pour compléter ce joli tableau !
Quel repreneur serait assez "malin" pour reprendre une boite qui serait isolée: plus d'approvisionnement en matières premières, la fonte vient du groupe ArcelorMittal Florange, la ferraille vient du groupe également, les contrats électriques, négociés par le groupe, on sait ce que cela nous a coûté quand la direction a voulu faire cavalier seul, le carnet de commandes, il appartient au groupe, les accords de protection sociale, ils sont groupe également. tout appartient au groupe chantait Eddy Mitchell il y a quelques années, Rien n'est à toi!
Alors je le répète, ne nous faisons pas d'illusion, la solution passe par Mittal. Gandrange doit vivre et rester dans ce groupe, le reste n'est que du vent.
Alors si Sarko le dit que son gouvernement trouve la solution pour que l'Etat (les contribuables) vienne une fois encore au secours de la sidérurgie, même si cette solution ne me convienne pas, il est malheureux que la France finance un milliardaire qui a les moyens de faire sur Gandrange. Quelques millions d'Euros ne sont rien pour lui quiva engranger des milliard de bénéfices rien qu'en 2007 et uniquement sur le groupe Arcelor. Alors que l'Etat contraigne ce patron à maintenir l'outil de travail. J'en viens à réver d'une époque pas si lointaine ou la sidérurgie se faisait nationaliser, mais ce sont les amis de nos dirigeants actuels qui n'ont eu de cesse de privatiser tout ça et on voit où ça nous a mené.
Jacky